Xénophobie: Brazzaville reprend l’opération «gifle des aînés » contre les étrangers

Après un an de répit, les autorités du Congo Brazzaville ont repris la chasse lancée contre leurs frères ressortissants du Congo Kinshasa voisin et d’autres Africains. Selon des informations parvenues à la Nouvelle Tribune ce lundi, la fameuse opération dite « Mbata ya Bakolo » -Lingala- qui signifie « gifle des aînés » est entrée dans sa deuxième phase depuis jeudi dernier dans la ville de Pointe Noire au Sud du pays.

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L’Eglise catholique et une association locale dénommée Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (Rpdh), dénoncent la reprise de cette opération. Dans une note conjointe, elles ont dénoncé des actes de violence et de traitements inhumains des policiers congolais à l’égard des Kinois et autres étrangers vivant à Pointe Noire. « Depuis le 14 mai 2015, date du lancement officiel de ladite opération, les ressortissants étrangers en situation irrégulière font l’objet d’une véritable chasse à l’Homme de la part des policiers » ont-elles indiqué dans la note. La Commission diocésaine justice & Paix (Cdjp) et la Rpdh, qui ont sorti cette note affirment qu’il y a eu « plusieurs exactions voir des atteintes aux droits de l’Homme ». A noter, des arrestations arbitraires de jeunes Congolais vendeurs de Cd jugés « à caractères politiques pouvant inciter à la révolte ». Konde Tony, 25ans, un des vendeurs de Cd est selon la Cdjp et la Rpdh, porté disparu depuis le 12 avril.

Lire Congo Brazzaville : près de 40.000 ressortissants de la RDC expulsés en un mois

La gifle des aînés

S’agissant de l’opération « Mbata ya Bakolo », il est dénoncé des mauvais traitements infligés aux étrangers pris comme des malfrats. « Dans le quartier OCH, proche du pont Bakadila, certains domiciles ont été défoncés par les policiers, dans la recherche d’étrangers en situation irrégulière, laissant lesdites installations en l’état après leur départ, sans aucune autre forme de procès » ont indiqués les dénonciateurs. Cette opération ont-ils également noté, se déroule dans la confusion. Dans le quartier Mahouata, signalent les mêmes sources, une jeune femme congolaise assimilée à une ressortissante du Rd-Congo a été arrêtée avant d’être relâchée après présentation de sa pièce d’identité par ses parents. Les femmes et les enfants étrangers qui ont été arrêtés dans le cadre de cette opération selon les constats, ont été placés dans « conditions inhumaines » au commissariat de Lumumba. Si tant est qu’on veut expulser des étrangers s’indignent les dénonciateurs, « il faut le faire dans des conditions viables et recommandées ».

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