Houngbédji s’affranchit des tutelles de Yayi et de Talon

Elu à la surprise générale à la tête de l’Assemblée nationale, le discours d’investiture de Me Adrien Houngbédji était fortement attendu. Et il ne s’est pas dérobé. Ce discours plein d’humilité a été un savant dosage de sagesses, de réformes et de remises en cause.

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Il en a profité pour lancer des pics à Talon et à Yayi présentés récemment par certaines presses comme les deux « télécommandes » qui commandent la politique et la classe béninoises. Houngbédji vole très haut. Dans son discours d’investiture – rédigé par lui-même – le nouveau président de l’Assemblée nationale a fait montre d’une grande classe politique. Il a habilement rehaussé le niveau du discours politique actuel en le sortant des dédales et des querelles de bas étage. Tant dans les propositions faites que dans la vision politique qui est la sienne, Houngbédji a montré sa classe et son expérience. Mais il ne s’est pas arrêté là. Il en a profité pour régler des comptes. D’abord au Chef de l’Etat puis à Patrice Talon, les deux hommes forts du pays qui, à eux seuls, considérés par certaines presses comme des « télécommandes » qui téléguident tout le reste de la classe politique de loin. Le premier par l’influence et les attributs du pouvoir, le second par sa fortune. Voici ce que dit d’eux, de la manière la plus subtile possible, Me Adrien Houngbédji. « Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur les élections du 26 avril qui ont donné naissance à notre législature, et à son bureau. L’allégorie des deux télécommandes a été fréquemment évoquée. Ni l’une ni l’autre ne sont vertueuses. Ce que je veux dire ici avec force, c’est qu’une élection n’est juste et équitable que si les moyens disponibles sont eux-mêmes justes et équitablement alloués. Ce que je veux dire ici avec force, c’est qu’il faut condamner les méthodes qui dénaturent la démocratie ». Bien que n’ayant pas mentionné leurs noms, on sait bien qu’il parle d’eux. Sur Yayi, Adrien Houngbédji a fait un black out total. A aucun moment de son discours, il n’a prononcé son nom ou son titre de président. Ce discours tranche avec ceux prononcés jusque- là et révèle la vraie personnalité de Houngbédji qui est un homme de grande indépendance d’esprit. En disant donc qu’aucune des deux télécommandes n’est vertueuse parce qu’elle manque de moralité. Yayi est le premier accusé pour sa mauvaise gouvernance ; son non respect des engagements. Quant à Talon, il influence la politique béninoise par sa fortune qu’il utilise pour assujettir les hommes politiques. S’il n’est pas vertueux c’est du fait donc de cette implication trop poussée dans la politique qu’il tente d’influencer par tous les moyens en contrôlant les hommes politiques. Ainsi dit, il prend ses marques à se soustraire de la tutelle de ces deux hommes dont les querelles et l’antagonisme ont secoué la république ces dix dernières années.

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