La Nouvelle Conscience politique de Pascal Irénée Koupaki : une urgence civique

Depuis près de deux ans, en période non électorale et en dehors de toute pression politique, un ancien Ministre du Gouvernement du Docteur Boni Yayi, Monsieur Pascal Irénée Koupaki, a pris son bâton de pèlerin pour sillonner villes et villages, entreprenant de convaincre, pied à pied le peuple, que son salut politique,tient avant tout, à la restauration des valeurs cardinales morales et citoyennes. Il se met en travers des mauvaises pratiques notamment celles de l’achat des consciences et de la corruption.

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Il s’échine ainsi à convaincre qu’il y a une autre façon de faire la politique aux fins de parvenir à un développement durable.Ne serait-ce qu’en raison de cette mission singulière qu’il s’est assignée, l’homme mérite que l’on s’y attache décidemment.

La Nouvelle Conscience ; pour quoi faire ?

Force nous est de constater, jusqu’alors,que les politiques gèrent ou aspirent à gérernotre pays sans philosophie ni conviction politique fondamentale. Les choses se passent ainsi depuis plus du demi-siècle que nous avons acquis notre indépendance politique et que nous exerçons la pleine souveraineté sur la gestion des affaires publiques. Nos autorités politiques ne se foulent pas beaucoup et se limitent àconduirela Nation en adéquation avec les valeurs du moment, quand bien même seraient-elles en dépravation. Elles ne se soucient guère de les moraliser ni de les restaurer, le cas échéant, alors qu’elles sont, de par leurs fonctions et leur position, au sommet de la pyramide de l’exemple à donner au peuple.

Au reste,il faut bien convenir que laConférence nationaledes forces vives de la Nation qui nous sert habituellement de référence politique,ne nous a pasléguéun idéal politique ; elle a visé les libertés civiques et les institutions de la République. La Conférence n’a pastitillénos esprits sur les maux qui minaient déjà notre société ; elle n’a pas touché à notre mental politique qu’elle a laissé se dégrader au rythme de celle des valeurs cardinales. Elle a,par contre, ouvert les vannes aux partis politiques et leur a permis de proliférer depuis lors, sans retenue ni support idéologique, ajoutant ainsi à la confusion desdites valeurs.

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Nous fonctionnons sans repère, en achetant les consciences que nous dépêchons aux urnes. Le peuple, sous l’appât facile de l’argent qu’il accepte des mains des politiciens, n’a jamais perçu clairement, comment ce faisant, il hypothèque, à terme,son avenir ainsi que celui de ses descendants.De notoriété publique, le corps électoral n’a jamais été, pour les professionnels de la politique sous nos cieux, qu’un tremplin pour accéder à un poste politique. Il était temps qu’une figureemblématique apparaisse pour tirer la sonnette d’alarme.L’histoire des idées politiques nous apprend qu’à un moment donné des temps, des hommes de réforme ou de rupture émergent pour contrer le cours des choses ; tournant, résolument, le dos au passé, et rassemblant autour d’eux, des pionniers de l’avenir.

Lorsque l’on est au cœur d’événements qui contrastent avec la morale; lorsque ces événements perdurent et que, par la force des choses, l’on en devient partie prenante; lorsqu’ils tendent à se substituer à la normale, l’on perd ses repères et l’on perd pied. La dérive s’installe alors en norme et en règle ; et c’est elle qui nous conduit et nous assujettit, bien souvent, à notre corps défendant. Notre pays est, politiquement à la dérive, les valeurs citoyennes se sont affaissées et l’éthique a déserté le forum faisant place nette au règne des intérêts personnels. Nous ne nous en rendons pas compte parce que nous sommes au cœur de ladérive. Et c’est pour remettre les choses à l’endroit que PIK- c’est le sobriquet auquel il répond- prône sa philosophie politique incarnée parla Nouvelle Conscience qui dérange certains et amuse ceux qui,probablement,manquent de ressources suffisantes pour en cerner la substance.

Que prône-t-elle en fait, cette Nouvelle Conscience qui ne soit pas la restauration des valeurs voulues par tout citoyen éclairé, seraient-ils tentés de se questionner ? Quel est donc sa particularité ? N’est-ce pas que l’Etat a déjà pris en Conseil des Ministres un décret pour restaurer l’enseignement civique dans les écoles ?N’est-ce pas que le Ministère de l’Enseignement maternel et primaire a rédigé un document sur la restauration des valeurs, à l’usage des enseignants ? N’est-ce pas, encore, que le Gouvernement a montré son intérêt pour le sujet et a démontré sa préoccupation en organisant à grand renfort de publicité, il est vrai, une conférence sur la restauration des valeurs et qu’il a élaboré une Charte Nationale pour la Gouvernance du Bénin ? Alors, la Nouvelle Conscience, à travers les livres bleus de Monsieur Koupaki, pourquoi faire ?

La restauration des valeurs morales, citoyennes et républicaines est, évidemment, la plate-forme de la Nouvelle Conscience. La morale traditionnellesitue l’homme par rapport au bien;la Nouvelle Conscience vise, en outre, les normes en matière de gestion des affaires publiques.C’est la synthèse et la concorde de l’ensemble des valeurs qui devraient engager tous les citoyens dans la bonne gestion des affaires de l’Etat quel que soit leur niveau de participation.La Nouvelle Conscience situe donc le citoyen par rapport à ses responsabilités dans la gestion de la Cité et des affaires publiques.

La Nouvelle Conscience se veut collective et populaire. Elle ne cible pas que les écoles et les intellectuels.S’adressant particulièrement aux dirigeants, elle exige d’eux la sagesse, l’écoute, le courage, la tempérance et la justice,vertus cardinales du bon leader qui aspire à conduire, de manière responsable,tout un peuple.

La Nouvelle Conscience n’est pas un document signé en grande pompe, fortement médiatisé puis rangé, soigneusement, dans les tiroirs. PIK, quant à lui, arpente villes et campagnes pour sensibiliser les populations à ses idéaux.

La substance de la mission de Pascal Irénée Koupaki

Visionnaireet réformateur, ainsi que nous le percevons,Monsieur Koupaki a pris ses responsabilités en entreprenant d’insuffler une nouvelle âme à la manière de considérer et de faire la politique. Convaincre sans acheter les consciences ; démontrer que l’achat des consciences est, en définitive, source d’arriération et de misère.Dans cette entreprise, il sait bien que les choses ne changeront pas du jour au lendemain, mais il sait aussi qu’il fallaitbien commencer un jour et qu’il fallait, aussi,quelqu’un pour le faire ; quelqu’un qui soit prêt à se sacrifier, le cas échéant.

. La mission qu’exerceMonsieur Koupaki, par monts et par vaux,est d’autant plus méritante qu’elle se fait à l’abri des compétions, des rivalités et des avidités électorales. La Nouvelle Conscience est un arbre que PIKplante en sachant très bien qu’il ne pourra porter ni fleur ni fruit à la demande.Ila la pleine conscience qu’il lui faudra du temps pour se réaliser. Méritante, sa mission l’est aussidans la mesure où, et ilsied de le reconnaître,il fallait une bonne dose de courage et d’abnégation pour dévaler toutes les 77 communes du pays ; arpenter tous les chemins sur plus de 33000 kms à ses propres frais et, aussi, avec la générosité de ceux qui croient au bien-fondé de son entreprise. Ce n’est pas tous les jours que la nature nous gratifie d’un tel homme, il faut bien en convenir ; et ce n’est pas parce qu’il se retrouve au milieu de nous, que nous ne devons pas lui reconnaitre sa transcendance. Ne pas admettre cela,ne relèverait pas de la clairvoyance. Gageons, en tout état de cause,quel’histoire politique des tempsmodernes le lui revaudra car la mission n’est ni évidente ni facile compte tenu de l’enracinement de nos pratiques politiques devenues millénaires.

Celui-là qui s’en va, sans tambour ni trompette, prêcher la bonne gestion des affaires publiques et le sens civique au peuple, et qui entre en communion avec lui pour comprendre et partager ses préoccupations, n’a- t-il pas quelque chose de transcendantal dans la tête ?

Celui-là qui quitte Cotonou pour aller hisser le drapeau de la Nouvelle Conscience àCotiakousur les hauteurs du point culminant du pays, dans l’extrême nord-ouest, n’a- t-ilrien de noblequi bouge dans la tête ?

Celui-là qui avec un sang-froid particulier ne se laisse pas distraire de sa missionpar les tractations des concurrents potentiels à la Magistrature Suprême qui fourmillentleurs armes depuis un certain temps déjà,ne force-t-ilpas l’admiration ?

PIK n’est pourtant pas un idéaliste

En politique, l’idéaliste, dans la connotation négative du substantif, c’est celui qui n’en a jamais fait et qui, en sa situation de profane, prend ses élucubrations pour des réalités et a tendance à poser des actes en conséquence. Ce n’est pas le cas de Monsieur Koupaki ; tant s’en faut. Son atout principal me paraît être, outre sa vision prospective des choses, ses qualités morales et ses compétences techniques, à toute épreuve.

L’homme a des qualités de rassembleur. Il cherche à réunir les béninois autour d’un idéal ; celui de la Nouvelle Conscience,sans préjudice, toutefois, desappartenancespartisanes.Il aspire à créer un sentiment national d’appartenance à cet idéal,au-dessus des partis. Et c’est là toute la générosité de sa mission.

Koupaki a des qualités confirmées de négociateur et de conciliateur. En maintes occasions,il a su les mettre en exergue, notamment au cours des pourparlers avec les syndicalistes, lorsqu’il était aux affaires d’Etat. Il a, par ailleurs, bien que n’étant plus au Gouvernement, su apporter du sien quand, récemment, la tension était montée entre le Chef de l’Etat et l’Honorable Candide Azanai,et que leurs dissensions menaçaientde troubler la quiétudesociétale.

Tour à tour, Ministre et Premier Ministre de la République,Koupaki a fait montre de compétences techniques indéniablesnotamment à la faveurdes audits de l’Administration Publique, du Trésor et de l’Intendance de la Présidence de la république dont les résultats ont été largement publiés.Il était, alors,Ministre du Développement, de l’Economie et des Finances du Gouvernement du Président Boni Yayi.Il a une connaissance profonde des dossiers de la Nation. Comment pourrait-il en être autrement après tant d’années d’exercice effectif de gestion des affaires publiques aux côtés du Président de la République encore en fonction?Mais peut-être étaient-ce sa rigueur à toute épreuve et sa probité qui lui ont valu le déplacement de ce poste. Dieu seul sait.

Chef de parti politique pendant plusieurs années,Monsieur Pascal Irénée Koupaki a, finalement,estimé bienfaisant de renoncer à sa charge et de prendre ses distances afin de se consacrer à sa mission de promotion de la Nouvelle Conscience qui prend rang au-dessus des partis politiques, précisément.

Koupaki inspire pondération et maîtrise de soi ; toutes qualités moralesrequises pour assurer dignement les fonctions de Chef d’Etat.

Avecla Nouvelle Conscience,PIK n’aura d’autre alternative que de propagerle bon exemple depuis le sommetde l’Etat, s’il y accédait ;bon exemple par lui-même, assurément, mais égalementpar ses collaborateurs directs qu’il ne manquera pas de trier sur le volet en fonction de leur engagement vis-à-vis de ce qu’il nous enseigne, à travers la Nouvelle Conscience.

Monsieur Pascal Irénée Koupaki n’est donc pas un idéaliste. La réalité c’est qu’il est un homme d’Etat avisé, discret mais opiniâtre ; un haut cadre de la République, techniquement compétent et nantid’un idéal politique visant à réformer les choses, en toute connaissance de cause et en toute lucidité.Mais que représente-t-il dans l’équation de la prochaine échéance électorale présidentielle ?

Koupaki sur le chemin de la Magistrature Suprême

Maintenant qu’il a planté l’arbre de la Nouvelle Conscience à Cotiakou, il devra le laisser grandir,enfoncer lui-même ses racines profondément dans la terre pour y aller chercher les éléments nutritifs nécessaire à sa floraison. L’on ne peut, alors, demander à la Nouvelle Conscience de produire immédiatement les effets qu’on attend d’elle. Ce n’est pas demain que la pression de l’argent sur les électeurs disparaîtra ; pas plus que l’achat des consciences. La Nouvelle Conscience restera en gestation dans les cœurs pendant le temps qu’il faudra avant de se faire effective. L’essentiel sera, qu’entre temps, son promoteur n’ait de cesse que de l’insuffler sans désemparer, maintenant une pression constante sur ses administrés et donnant, comme en musique, le ton en toutes circonstances. Et Koupaki en a, incontestablement, les capacités. L’on ne saurait donc, et il ne serait pas honnêtede lier son destin politique à l’impact immédiat de la Nouvelle Conscience sur les esprits. L’attelage Koupaki-Nouvelle Conscience est légitime puisque Koupaki est le promoteur de la Nouvelle Conscience, mais ce n’est pas une raison pour évaluer son aura politique à la lumière des effets escomptés de la Nouvelle Conscience. La Nouvelle Conscience n’est pas un programme de sociétésusceptible d’être réalisé en un temps prédéterminé.

Nous souhaitons alors que Monsieur Koupaki, conciliant les valeurs de la Nouvelle Conscience en gestation dans les cœurs avec ses capacités avérées d’homme d’Etat, prenne le chemin de la Magistrature Suprême, en toute détermination.Et pourquoi ne ferions-nous pas confiance à cet homme ? Nous avons besoin d’un Chef d’Etat qui, avant toutes choses, ait l’expérience effective de la gestion des affaires d’Etat et qui, conséquemment, sait ce qu’il a à faire et comment le faire avant même de prendre fonction. Nous n’avons nullement besoin d’un Monsieur qui parviendra au pouvoir sans cette expérience, un blanc bec comme dirait l’autre, qui nous mènera à la dérive, le temps qu’il lui faudra pour s’informer et comprendre les différents dossiers de la Nation. Nous avons besoin d‘un Chef d’Etat de grande probité ; outillé pour mener une lutte opiniâtreet sévir, sans complaisance aucune et sans jamais lâcher pied, contre tout acte de corruption.Et, pour ne pas nous éloigner d’une actualité récente, je dirai que nous autres, peuple, rêvons d’un Président qui initie une loi qui soumette tous les ministres en fin de mission, pour une raison ou une autre, à un audit systématique et au quitus des services de contrôle,avant de prétendre à un poste de parlementaire. Cela afin que notre Assemblée Nationale préserve sa dignité et sa respectabilité ; et aussi, afin que le peuple ne demeure pas l’éternelle victime expiatoire résignée des agissements d’autorités indélicates à la recherche de refuge et d’impunité, une fois leur forfait commis. C’est de tel homme dont abesoin le pays ; et Koupaki en a, tout à la fois,le profil et les ressources avec un outil bien à lui, qu’il divulgue clairement et abondamment, non pas de manière opportuniste, mais depuis un certain temps déjà ; à savoir la Nouvelle Conscience.

Ambassadeur Candide Ahouansou

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