Municipales : vers une cohabitation à la mairie de Cotonou

Quelle force politique va contrôler la mairie de Cotonou ? C’est la question que se posent les observateurs de la vie politique béninoise depuis ce dimanche 28 juin. Les tendances révèlent que les forces en lice se tiennent. Aucune n’ayant obtenu la majorité absolue des sièges nécessaires pour désigner seule, le maire, c’est l’heure des alliances.

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Attendues depuis plus de deux ans, les élections municipales, communales et locales ont finalement eu lieu ce dimanche 28 juin 2015. Sur toute l’étendue du territoire national, les populations ont pu se rendre aux urnes pour renouveler ou reconduire leurs responsables au niveau locales et communautaires. Au regard du déroulement de la campagne et du taux de participation, on peut déjà dire que le scrutin n’a pas suscité beaucoup d’engouement chez les populations. Toutefois, certaines villes ont été suivies de près par les observateurs, vu l’enjeu du scrutin communal et municipal dans lesdites villes. On peut citer entre autres  les communes de Cotonou, Porto-Novo, Bopa, Sèmè-Podji, Abomey-Calavi et Bemberêke. Cotonou, principale ville du Bénin, était suivie de très près. On se demandait si les réalités issues des dernières élections législatives seraient confirmées par les municipales. En effet, lors du scrutin pour l’élection des députés, la Renaissance Bénin (Rb), a perdu du terrain dans son fief Cotonou  au profit  de l’Union fait la Nation. Dans l’opinion publique, on se demandait si le tandem Djogbénou-Azannaï réussirait avec l’aide du Prd à déboulonner la famille Soglo, qui gère la ville depuis les premières élections communales post-conférence nationale, en 2003. Pour le moment, au regard des grandes tendances, on peut dire que la liste Rb, conduite par Léhady Soglo a résisté. Mais le poste de maire, rien n’est encore joué.

Ce que dit le code électoral

Le Code électoral dispose en son article 400 que  «Le maire et ses adjoints sont élus par le Conseil communal ou municipal en son sein, au scrutin uninominal secret et à la majorité absolue. Le candidat aux fonctions de maire est proposé par la liste ayant obtenu la majorité absolue des conseillers». Le même document définit le nombre de Conseillers à élire par commune ou municipalité. Ici, on parle de municipalité pour les trois communes à statut particulier que sont Cotonou, Porto-Novo et Parakou. Le nombre de siège de conseillers est défini en fonction de la taille de la population de chaque ville.  Ainsi, une ville comme Cotonou qui compte plus de 600 000 habitants a droit à 49 conseillers municipaux. La majorité absolue de ces 49 fait donc 25 sièges.

Les schémas possibles entre Rb, Prd, Un, Fcbe et ResoAtao

Cotonou est partagé par quatre principales forces politiques. La Renaissance du Bénin (Rb), le Pari du renouveau démocratique (Prd), l’Union fait la Nation (Un), les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et ResoAtao. Selon les premières tendances -non officielles- aucune de ses forces n’a pu réunir la majorité absolue de 25 conseillers. La Rb et le Prd seraient au coude-à-coude, suivis de l’Union fait la Nation, Fcbe et ResoAtao. Le code électoral est resté muet sur ce qu’il se devrait se passer au cas où aucune force politique n’obtient la majorité absolue des sièges. Cependant, la suite la plus probable est celle d’un jeu d’alliance entre les différences forces pour le partage des postes du maire et de ses adjoints et des chefs d’arrondissements, si possible. Contrairement donc à 2003 et 2008, les premiers postes politiques de la mairie ne seront plus conservés par la Rb seule. On pourrait se retrouver face à une mairie dans laquelle le maire et son premier adjoint appartiennent à différentes formations politiques. Donc, le prochain maire de Cotonou pourrait ne pas être un Rb. Dans les tractations pour le contrôle de l’hôtel de ville, il pourrait y avoir différents schémas. On pourrait avoir des alliances Rb-Un-Prd, Rb-Fcbe-ResoAtao, Prd-Un-ResoAtao, Rb-Prd, etc. Les forces opposées à Yayi que sont Un, Prd, ResoAtao et Rb ont montré une union politique dans le cadre de l’élection du bureau de l’Assemblée Nationale. Cela va-t-il jouer dans les tractations pour le choix du prochain maire de Cotonou ? Les jeux sont ouverts. 

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