Un an après le décès du Père Alphonse Quenum, ces sympathisants, admirateurs, anciens élèves et parents se sont retrouvés ce samedi 27 juin au Codiam à la faveur d’un colloque pour se souvenir de cette personnalité multidimensionnelle.
La mort l’a arraché de la terre mais pas des esprits. Le Père Alphonse Quenum, décédé le 15 juin 2014, un après son départ pour l’éternité vit encore. Et ce dans les esprits des Béninois, notamment ses sympathisants, ses admirateurs, anciens élèves et parents. Ce samedi, à la faveur d’un colloque qu’ils ont organisé au Codiam à Cotonou, ces différents groupes de personnes se sont retrouvés pour se rappeler les vivaces souvenirs de l’homme de Dieu, l’historien,l’écrivain, l’éducateur aux milles facettes.
Ce colloque en mémoire du Père Alphonse Quenum a été meublé par deux communications. La première présentée par le Professeur Pierre Mètinhoué, enseignant d’histoire à l’Université d’Abomey-Calavi retrace les grands traits de la vie du défunt prêtre. Présentée par le père Nicolas Hazoumè, la seconde communication parle de la personnalité intellectuelle de l’ancien recteur émérite de l’Université catholique de l’Afrique de l’ouest(Ucao) et l’ancien directeur du Collège catholique Aupiais de Cotonou.
« Bagarreur de la dignité de l’homme noir »
Dans sa communication, le Professeur Mètinhoué s’est appesanti sur la vie du prêtre pendant la période 1972-1975 où il a été arrêté puis condamné à mort par le régime autocratique du Général Mathieu Kérékou. Parlant des raisons de l’arrestation de l’homme de Dieu par le régime d’alors, le Professeur d’histoire a tenu à préciser que contrairement à ce qui a été confié par le Général François Kouyami dans son livre- interview, que c’est pour des raisons liées la nationalisation des écoles catholiques souhaitée par le Général Kérékou qu’il a été arrêté puis emprisonné pendant environ une décennie. Le Professeur Mètinhoué citant le témoignage de monsieur Vincent Foly, Directeur de publication du quotidien béninois ‘’ La Nouvelle Tribune’’ et ancien élève de l’Abbé, soulignera que le Père Alphonse Quenum « laisse le souvenir d’un homme total qui avait « la passion de la vérité » chevillée au corps».
Evoquant les connaissances intellectuelles du Père Quenum, l’Abbé Nicolas Hazoumè dans sa communication a fait remarquer que l’ancien recteur de l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest était une personnalité intellectuelle hors pair. Les qualités d’historien, de sociologue, polémologue, analyste politique, théologiens n’ont pas été occultées par le père Nicolas Hazoumè qui a insisté sur le fait que le Père Quenum est un « homme de conviction, de vérité et d’actions, soucieux du développement de son pays et de l’Afrique ». Les actions du père Quenum pour la dignité de l’homme notamment sa thèse de doctorat sur la responsabilité de l’Eglise catholique dans la traite triangulaire ont été rappelées.
« Homme d’avenir »
Dans leurs témoignages devant l’assemblée, notamment ceux de monsieur Vincent Foly, de madame Agnès Adjaho, on peut retenir que le Père Alphonse Quenum est un « semeur ». De par ses actions en tant qu’éducateur, écrivain, historien, sociologue, polémologue et théologien, il a mis en terre de nombreuses semences qui produisent déjà des fruits et continueront à en produire dans le futur. C’est pourquoi, certains des participants à ce colloque ont émis l’idée d’une canonisation du défunt père. Réaliste, son ancien élève, Vincent Foly a conclu dans son témoignage que l’idée de cette canonisation souhaitée n’avait aucune chance de prospérer du vivant de tous ceux que sa passion de la vérité dérangeait .Seule l’histoire pourrait célébrer à sa juste valeur l’icône et la vie de « saint » qu’il a menée dans la dignité et l’humilité. Cette idée de canoniser a été approuvée par l’assemblée qui promet poursuivre ses actions pour la pérennisation et le souvenir de celui qu’il considère comme le « Marcus Garvey d’Afrique ».
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