Topanou : «la nomination d’un Franco-béninois est un cuisant échec pour la classe politique»

La nomination du Franco-béninois, Lionel Zinsou, au poste de premier ministre du quatrième gouvernement de deuxième et dernier mandat constitutionnel du président Boni Yayi continue de susciter des réactions. Notamment dans le rang des hommes politiques.

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Dans un post ce dimanche sur sa page facebook, le président du Front uni pour la république (Fur), Professeur Victor Prudent Topanou, est à nouveau monté au créneau pour apprécier le nouveau gouvernement du président Yayi, précisément la nomination du banquier franco-béninois à la primature. Pour le Professeur de droit et ancien porte-parole du gouvernement du régime du Changement, cette dernière nomination est un véritable camouflet pour la classe politique nationale. « Pour moi, la nomination d’un Franco-béninois, puisque c’est ainsi qu’il a plus au Secrétaire général du gouvernement de le désigner, signe un nouvel échec de la classe politique béninoise en particulier et de la société béninoise toute entière en général, incapable de construire une démocratie fondée sur des partis politiques stables », pense le Professeur Topanou. « C’est un cuisant échec de la classe politique et de toute la société politique », insiste-il.

En effet, à en croire le Professeur de droit, la fonction de premier ministre, fut-il, « kpayo » est une fonction éminemment politique qui n’est dévolue qu’aux acteurs politiques. De ce fait donc, l’ancien porte-parole du gouvernement fait remarquer que ce poste devrait être attribué à un politique. « En France nul ne peut devenir Premier ministre et a fortiori Président de la République s’il n’est un acteur politique au parcours connu », souligne-t-il pour nuancer qu’ « on ne peut imaginer de faire recours aux technocrates qu’en cas de crise, ce qui n’est pas le cas de notre pays actuellement ». Le Professeur Topanou poursuit en faisant remarquer que « l’indifférence de la classe politique face à cette nomination a quelque chose de désespérant mais pas de surprenant puisque déjà en 2006, toute la classe politique avait soutenu un acteur non politique, Yayi Boni contre un acteur politique, Adrien Houngbédji ».

Mais cet échec, explique Victor Topanou, illustre à merveille le rapport du Béninois à la notion d’intérêt général. « Nous avons besoin d’approfondir notre culture de l’intérêt général qui commande, d’une part, de construire des institutions fortes et non de courir sans cesse à la recherche « d’hommes providentiels » et, d’autre part, de distinguer l’Idée de l’individu », pense le président du parti Fur pour qui l’effet conjugué de l’échec de la classe politique et la présentation d’un Premier ministre béninois de « Franco-béninois » alimente un sentiment anti-français primaire vis-à-vis d’un pays qu’on pense à tort ou à raison vouloir fomenter un complot contre le Benin. Et « Au lieu d’un sursaut d’orgueil on rejette son propre échec sur autrui », se désole-t-il avant de conclure : « C’est triste et c’est désespérant ».

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