Burundi : un grand coup du médiateur Yoweri Museveni

Lueur d’espoir au Burundi. Les protagonistes de la crise burundaise ont, pour la première fois depuis le début, accepté d’entrer en « négociation » pour trouver une porte de sortie. Yoweri Museveni, le nouveau médiateur désigné par ses pairs de la Ceac est parvenu à obtenir l’accord de principe de toutes les parties concernées pour « l’avenir du Burundi ». Après avoir rencontré des responsables du parti au pouvoir, de l’opposition et de la société civile, le président ougandais qui garde la discrétion a fait savoir que les échanges étaient « très sérieux pour l’avenir du Burundi ».

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Les camps opposés qui ont récusé deux médiateurs de l’Onu sont bien à l’aise avec le président Museveni. Du côté du gouvernement, l’ouverture à des négociations est perceptible. « Nous sommes satisfaits et nous allons poursuivre ce dialogue en tenant compte des circonstances actuelles » a déclaré le ministre de l’intérieur Edouard Nduwimana. Selon le ministre qui a affirmé la volonté du régime en place à poursuivre un dialogue dans le but de consolider la paix et la démocratie au Burundi, « Tous les sujets seront discutés ». Du côté de l’opposition on note également un début satisfaction après les premiers échanges à huit clos avec le médiateur Yoweri Museveni. « On peut avoir le droit d’être satisfait » a déclaré l’opposant Agathon Rwasa pour qui « il y a un pas en avant » de la part du régime de Nkurunziza.

Le grand problème !

Cette satisfaction notée de part et d’autre est à relativisée. Le véritable problème, à savoir celui de la présidentielle et par ricochet l’épineuse question d’un troisième mandat pour le président Pierre Nkurunziza demeure la pomme de discorde entre les deux parties. L’opposition remet en cause le calendrier électoral en cours et les résultats des dernières élections. Le pouvoir estime qu’il n’y a plus de marche en arrière à faire. « Il y a des sujets qui ont déjà été clôturés » a fait savoir le ministre de l’intérieur selon qui, il n’y a pas moyens de revoir le calendrier électoral. Le président Museveni qui a déjà marqué un grand coup en parvenant à amener les protagonistes de la crise à table de négociation est à pied d’œuvre pour réussir ce qui sera un exploit.

Un gouvernement d’unité nationale ?

Pour une sortie de crise, à Dar es Salam, les chefs d’Etats de la Ceac ont préconisé l’option d’un gouvernement d’unité nationale. Le médiateur ougandais cherchera sans doute à convaincre toutes les parties pour cette option. Le régime en place semble être partant pour cette option. Edouard Nduwimana a à ce sujet indiqué que la préoccupation de l’heure est la « composition d’un gouvernement d’unité nationale » tel que le sommet de Dar es Salaam, l’a suggéré. Reste à savoir si ce gouvernement sera mis en place avant la présidentielle. Ce qui suppose que le régime de Nkurunziza dont le mandat arrive à terme à la fin de ce mois renonce à l’organisation de la présidentielle pour que le pays entre dans une phase de transition. Faudra y arriver pour y croire.

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