Pour ses dix ans d’existence, la Fondation Zinsou expose le célèbre artiste béninois Romuald Hazoumé, une manière de mettre à l’honneur la richesse culturelle africaine.
Après avoir exposé dans les plus grands musées d’Art contemporain, c’est ici à Cotonou, à la Fondation Zinsou d’où il est parti il y a dix ans, que Romuald Hazoumé offre au public l’opportunité de visiter ses sculptures dans une exposition dénommée « Arè ». Des créations, réalisées avec des réservoirs de Kpayo, sont offertes au regard de l’amateur d’Art. D’un regard neuf, il réexamine des objets rendus invisibles par leurs usage et banalité. Sa réflexion plastique autour de la distribution de kpayo -essence de contrebande- permet de révéler la beauté là où elle s’est rendue invisible. Il transforme des récipients de kpayo, simple objet de la vie quotidienne, en œuvre d’art dont la composition perturbe. Le moment fort de l’exposition est sans doute, ce mur de réservoirs à n’en plus finir. Il se dresse ainsi devant le visiteur une forteresse de jerricanes, peint et repeints dans des tonalités étranges. L’essence qui sert à avancer se dresse alors en forteresse pour barrer la route aux visiteurs. Cette exposition ouverte au public depuis des semaines entre dans le cadre de la célébration des dix ans d’existence de la Fondation qui est l’un des rares espaces réservés à l’art contemporain sur le continent africain.
La fondation Zinsou promeut l’Art africain
Les plus grands artistes du continent s’exportent dans les quatre coins du globe. Pourtant, l’Afrique ignore ses plus grands talents, leurs productions demeurent largement inconnues du grand public. Comme si l’art africain intéressait plus les occidentaux que les africains eux-mêmes. Il ne s’agit certainement pas d’un désamour des Africains pour leurs artistes mais plutôt d’une méconnaissance liée à sa faible médiatisation, à l’absence d’espaces disponibles pour venir les contempler. C’est pour remédier à ce triste constat, qu’en plein cœur de Cotonou, la Fondation Zinsou s’attache depuis maintenant une dizaine d’années à promouvoir l’œuvre des plus grands artistes du continent. L’unique musée d’Art contemporain d’Afrique de l’Ouest, loin d’envisager la culture comme un luxe destiné à quelques élites, la conçoit au contraire comme un droit dont devrait pouvoir jouir n’importe quel citoyen béninois. Entièrement gratuite, pour permettre à tous curieux de venir admirer ce que la culture africaine produit de meilleur, le musée se veut un instrument de promotion de l’art auprès d’un public qu’il veut volontairement le plus large possible. Des milliers d’élèves ont ainsi pu se familiariser avec l’Art contemporain grâce aux bus affrétés par la Fondation
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