Filière cunicole au Bénin : la FAO pour redynamiser ce secteur porteur

Activité rentable et pourvoyeuse d’emplois, l’élevage de lapin est très peu développé au Bénin. Et ce, du fait d’un certain nombre de contraintes auxquelles sont confrontés les exploitants et que la FAO au Bénin compte solutionner en lançant le projet d’appui à la professionnalisation de la filière Cunicole, le projet TCP/BEN/3503.

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La terre ne ment jamais, dit-on. On pourrait en dire autant pour l’élevage, notamment l’élevage de lapin. Secteur très peu développé au Bénin, la cuniculture est en effet une activité génératrice de revenus. Les lapins étant des animaux à cycle court s’adaptant à tout type d’élevage- familial et intensif-, la cuniculture est plus rentable qu’on pourrait l’imaginer. C’est en tout cas ce qui ressort d’une descente effectuée par une équipe de la rédaction de votre journal avec une délégation de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) sur le terrain. Avec quelques lapines mères et un certain nombre de géniteurs, on peut en l’espace de quelques années avoir des centaines et des centaines de tête. Joseph Vissikomon est exploitant et directeur général de la ‘’Polyferme d’élevage Vissikomon et fils’’ à Adjarra dans le département de l’Ouémé. Il a commencé son exploitation en 2004 avec dix (10) lapines mères. Aujourd’hui, il a dans sa ferme environ 1500 têtes et produit par mois quelques 2000 têtes de bêtes. A Zinvié, dans la commune d’Abomey-Calavi, le vieux Romain Faladé, arrivé dans l’élevage de lapin en 2003, a débuté lui avec 4 lapines mères et un géniteur. Il a  aujourd’hui, un cheptel de 65 lapines mères et 6 géniteurs qui produisent environs 1625 bêtes par an. Et ce, à raison de 5 petits par lapine qui mettra bas au moins cinq fois dans l’année. Il faut signaler que deux mois après sa naissance, un lapin bien entretenu est négocié sur le marché entre 2500 FCFA et 3500 FCFA. Aussi, faut-il le préciser, les déchets des lapins sont vendus pour servir de fumier dans l’agriculture.

Besoin existant

Si cette production de viande de lapins pourrait paraître importante, elle est loin de satisfaire la demande locale. Joseph Vissikomon qui produit plus de 2000 bêtes par mois pour son restaurant n’arrive, par exemple, pas à couvrir les besoins de sa clientèle et est obligé de faire recours à d’autres producteurs à travers le pays. Il en est de même pour le vieux Faladé qui avoue avoir souvent des commandes au- dessus de sa production. L’unité de production du Centre cunicole de recherche et d’information (Cecuri) de l’Université d’Abomey-Calavi qui produisait des milliers de bêtes par mois et avait le monopole de la production de provende au Bénin n’arrivait pas non plus à satisfaire sa clientèle en viande de lapin. Et ce, encore moins maintenant que la ferme est quasiment tombée en ruine- il ne reste en effet que quelques bêtes à l’unité de production de lapin et l’unité de production de provende dont la productivité a été revue à la baisse.

C’est au regard de tout cela que Michel Patrick Kinnou, affirme que la cuniculture est au Bénin, un secteur plein de potentiel.

Contraintes et défis

Mais en dépit de cette double-rentabilité nette et de l’existence d’un marché d’écoulement, la filière cunicole, un secteur pourvoyeurs d’emplois, est tout de même confrontée à un certain  nombre de difficultés au Bénin. Selon une étude diagnostique conduite par les chercheurs Monsia C. et Agbèdè G. en 2014, les contraintes qui freinent le développement de la filière cunicole au Bénin notamment au Sud-Bénin, ont pour noms : faible niveau d’organisation des acteurs de la filière de production de viande de lapin, difficulté d’accès au marché, baisse des performances des souches et reproducteurs utilisés dans les élevages de lapin, faible niveau de maîtrise technique et de gestion des exploitations de lapin. A ces contraintes révélées par l’étude de chercheurs, la descente dans les fermes d’exploitation à Abomey-Calavi et Adjarra a mis au grand jour d’autres difficultés. A en croire le vieux Romain Faladé, c’est le manque de moyens financiers qui l’empêche d’agrandir son exploitation et satisfaire sa clientèle. Au niveau de transformation, on note également un problème. Le niveau de transformation de la viande de lapin est en effet quasi nul.

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Bienvenu projet TCP/BEN/3503

Afin d’exploiter au mieux le potentiel de production et de génération de revenus que constitue la filière cunicole, il s’avère nécessaire de lever tous ces goulots d’étranglement. Et c’est pour répondre à cette nécessité que l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao) a initié le projet TCP/BEN/3503. Intitulé « Projet d’Appui à la Professionnalisation de la Filière Cunicole dans le Sud-Bénin », ce projet sera lancé ce jour et devrait permettre de régler un certain nombre de problème. notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités techniques et managériales des acteurs le long des  chaînes de valeurs ajoutées, l’introduction dans les élevages des reproducteurs plus performants, l’organisation des circuits de commercialisation et d’apport d’appui à l’administration pour l’édition et le contrôle des normes de qualité des intrants d’élevage

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