Le nouveau venu

Beaucoup de Béninois ont l’habitude de se défier de tout ce que fait le Président Boni Yayi, supputant toujours un coup fourré. Aussi ceux-ci beaucoup trouvent-ils qu’il y a anguille sous roche  lorsqu’à moins de 10 mois de son départ du Palais de la Marina, il ait subitement jeté son dévolu sur Lionel Zinsou en le nommant Premier ministre.

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Chacun, selon le degré de sympathie qu’il nourrirait pour  l’ancien Directeur Général  de la BOAD, pourrait donner à cette nomination l’une des trois significations suivantes :

  • C’est un coup de poker où le banquier franco-béninois serait dans le rôle du joker des calculs politiques de l’homme aux cauris.
  • C’est un recours à un démiurge dont la seule présence dans le présent Gouvernement est d’arrêter la descente aux enfers d’un « régime failli ».
  •  C’est un leurre propre à aiguiller les gogos vers  l’attrape-nigaud  du « dauphin » alors que l’homme de Tchaourou, métis de Tchas et de Baribas et donc malin comme tous les métis, nous réserve une surprise de taille quant à celui qu’il pense être le plus apte à lui succéder au Palais de la Marina !

Le patriarche Olympe Bhêly Quenum dans sa dernière livraison n’est certes pas tendre pour Boni Yayi et son régime (Cf. Lionel Zinsou, Premier ministre du Gouvernement d’un failli », mais il apporte plutôt de l’eau au moulin de ceux qui pensent à un coup de poker où Lionel Zinsou serait l’atout-maître, le premier joker dans les stratégies politiques actuelles de Boni yayi, lui qui n’a qu’une obsession : empêcher  Patrice Talon de lui succéder en 2016 ! Le vieil écrivain franco-béninois nous en a donné la preuve lorsqu’il nous a livré  le contenu d’une note confidentielle de La  Lettre du continent n° 708 : «  Lors de son entretien avec François Hollande, le 9 juin à l’Elysée, Thomas Boni yayi  a abordé le cas de l’ex-magnat du coton Patrice Talon réfugié en France depuis près de trois ans ; Il a informé son homologue français des rumeurs récurrentes évoquant une possible candidature de l’homme d’affaires à l’élection présidentielle du 28 février 2016. Le chef de l’Etat béninois s’est ainsi montré très intéressé de savoir quelle serait la position de Paris dans une telle hypothèse. »  Patrice Talon, Président de la République en 2016 ! Il suffit d’une telle perspective pour donner de l’insomnie à Boni yayi, lui foutre littéralement les jetons, car il se doute bien que cet afro-franco-brésilien ne « lui accordera guère de pardon » lui, mais le ferait ’embastiller aussi sec. On pourrait se demander si Patrice Talon veut vraiment être candidat à l’élection présidentielle de 2016. Je pense que cette rumeur est une intox et certainement un ballon d’essai lancé par le richissime homme d’affaires pour masquer son véritable candidat que tout observateur éclairé des stratégies politiques peut déjà deviner ; mais cela a suffi pour foutre une véritable pétoche au Président Boni Yayi. Et tout ce micmac a pour explication de lui barrer la route coûte que coûte, en l’occurrence aligner deux dauphins ; ce qui ne sera pas de trop, vu l’enjeu. D’où cette incongruité que l’on ne rencontre que dans la Chine  communiste : un premier ministre et un vice premier ministre ! Parce que ce serait le diable si l’un ou l’autre n’arrive pas à s’imposer au sein des FCBE !     

De ce point de vue, le brillant banquier franco-Béninois est bel et bien l’oiseau rare pour l’élection présidentielle de 2016 et non un leurre, une marionnette ;  il est vraiment le premier des deux choix de Boni Yayi. Dans ce cas, la logique du ventre et l’opportunisme du « fidégnonmadjê » n’autorisent guère à l’optimisme ; surtout après l’échec de Pascal Irénée Koupaki de drainer comme une dot politique l’AND dans la mouvance, attendant en retour d’être adoubé comme le dauphin de Boni Yayi. La pêche n’a amené que 3 députés solitaires dans l’escarcelle de la mouvance ; pas assez pour exiger quoi que ce soit. Nous pouvons deviner l’accueil que les candidats de l’Opposition connus à quelques exceptions près, réserveront à l’atout-maître de Boni Yayi : franchement hostile, mais quid des FCBE ? Ici aussi un rififi n’est pas impossible. Pourra-t-il réussir à se faire accepter comme leur porte-flambeau ? A ce niveau, le jeu politique semble facilité par la personnalité de son challenger, le Professeur François Abiola qui comme un bon universitaire n’est pas homme à se comporter comme un sauvage ! Le combat entre les deux hommes se fera à la régulière, à fleurets mouchetés et Boni Yayi, malin comme un Sioux, sera l’arbitre du jeu qui comme dans un ring lèvera le bras de celui qui l’emportera

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