(Nécessité pour le gouvernement de s’expliquer) La campagne agricole 2015-2016, la toute dernière du régime Yayi risque d’être un fiasco. En plus de la raréfaction criarde des pesticides et herbicides pour couvrir les besoins des producteurs, on note une absence totale de statistiques sur cette campagne. Tout semble être fait exprès pour conduire à une campagne agricole catastrophique.
Il y a quelques semaines, des producteurs de semence pourtant agréés par la Direction de l’agriculture (Dagri) criaient leur désarroi par rapport à la politisation du sous secteur « production de semences certifiées ». En guise de représailles, le gouvernement avait décidé d’écarter de cette activité certains parmi eux qu’il a étiquetés comme des « opposants » puisqu’ ayant des atomes crochus avec les leaders de l’alliance Soleil. Ceci avait créé un peu de cafouillage dans la filière et retarder les semis. Mais ce problème n’est que la partie visible de l’iceberg. A ce jour, alors qu’on tend vers la fin du mois de juillet, la majorité des producteurs n’a reçu ni pesticides, ni herbicides. La mise en place des intrants piétine énormément ce qui bloque le bon déroulement de la campagne. Il en est de même de la superficie emblavée pour cette campagne. Jadis prompt à donner des statistiques régulières sur les superficies emblavées, le gouvernement entretient cette fois-ci le mystère sur ces chiffres. Depuis le début de cette campagne, aucune activité prévue ne s’est déroulée sans anicroche. A cette allure, on ne peut s’attendre qu’à une campagne bâclée avec des résultats catastrophiques. Et tout semble fait à dessein. Le gouvernement sait bien qu’à l’heure du bilan de cette campagne, un autre gouvernement serait déjà en place. C’est pourquoi plusieurs acteurs et même des populations se mobilisent pour demander des comptes au gouvernement qui finance, depuis le retrait de Talon, les campagnes agricoles avec les fonds publics. Il doit donc s’expliquer sur la conduite de cette campagne et donner comme d’habitude les chiffres. Faute de cela, on pourra bien croire que le gouvernement fait exprès pour couler la filière avant de partir.
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