Participation des présidentiables aux législatives et municipales : les probables leçons pour 2016

Bon nombre de candidats pressentis à l’élection présidentielle de 2016 ont pris part aux élections législatives et municipales de 2015, avec leur formation politique respective. Malgré les scores réalisés par uns et les autres, les jeux restent ouverts pour la présidentielle.

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Les électeurs béninois seront aux urnes les 28 février et 13 mars 2016 pour le premier et second tour de l’élection présidentielle. Cette élection qui consacrera  l’alternance à la tête du pays avec le départ du pouvoir du président Boni Yayi, est précédée de deux autres scrutins non moins importants. Ce sont les législatives du 26 avril et les locales, communales et municipales du 28 juin dernier. Les premières ont permis de doter le Bénin d’une nouvelle Assemblée Nationale, la 7ème législature. Les secondes, dont les résultats ne sont pas encore connus, permettront de (ré) élire les gouvernants à la base. Les scrutins législatifs et communaux de cette année revêtent donc d’un caractère particulier. Etant donné qu’ils précèdent de moins d’un an la présidentielle. Ces législatives et communales ont servi d’élections test au scrutin de février/mars 2016. Beaucoup de présidentiables ont utilisé les scrutins de cette année pour faire leur baptême du feu électoral ou mesurer leur force de frappe en la matière. Ainsi, des personnalités comme Eric Houndeté, Robert Gbian, Léhady Soglo, Mathurin Nago, Joseph Djogbénou, Janvier Yahouédéou ont pris part aux législatives pour tous se faire élire député, à l’exception de Léhady Soglo dont l’alliance a subi un sérieux revers à Cotonou. Pour les élections communales et locales, ils étaient encore au front avec leurs différentes formations politiques. Pour la plupart, les scores réalisés aux législatives sont différents de leur résultats aux municipales. Du moins, si l’on s’en tient aux grandes tendances des scrutins communales et sous réserve des résultats de la Cena (Commission électorale, Ndlr). Ces élections ont permis aux différentes forces politiques de se (re)positionner sur l’échiquier nationale.

Conquêtes et reconquêtes

De façon globale, les Forces cauris pour un Bénin émergent du président Boni Yayi ont perdu du terrain, mais demeurent la première force politique du Bénin. L’alliance Soleil du général Gbian se positionne désormais comme la deuxième force du Nord-Bénin. L’ancien président de l’Assemblée Nationale, Mathurin Nago, transfuge des Fcbe, a fait, avec son Fdu, une percée remarquable dans le Mono. La Renaissance du Bénin (Rb), entrée en alliance avec Réveil Patriotique a confirmé sa force de frappe dans son fief traditionnel du Zou. A Cotonou, l’alliance a connu une raclée aux législatives, mais semble avoir repris du poil de la bête lors des municipales. L’alliance Abt a, quant à elle, fait son entrée au Parlement avec deux députés et devraient contrôler quelques communes du Septentrion. Bousculé par les Fcbe, le Parti du renouveau démocratique de Me Adrien Houngbédji a repris le contrôle de son fief de l’Ouémé-Plateau. Pour ce qui est de l’Union fait la Nation, affaiblie par ses crises internes d’après la présidentielle de 2011, elle a démontré qu’elle demeure une importante force politique de l’échiquier national. Aux législatives, elle a pu décrocher treize sièges à l’Assemblée Nationale. Son score dans la seizième circonscription électorale (Cotonou) où elle a eu 3 sièges sur 5, a d’ailleurs surpris plus d’un. Pour les élections locales et communales, la prestation de l’Un dans la commune de Kpomassè a été suivie de près par bon nombre d’observateurs de la vie politique nationale.  Kpomassé étant la commune d’origine de son probable candidat unique à la présidentielle de 2016 et actuel premier vice-président de l’Assemblée Nationale, Eric Houndeté. Dans cette localité, pour les communales, la liste Un n’a pas fait un score aussi fulgurant que pour les législatives. Cela pourrait-il affecter la performance de Houndeté à la présidentielle 2016 s’il venait à être désigné comme candidat unique de l’Un?  Tout compte fait, le présidentiable Eric Houndété n’était pas candidat à ces élections. De plus, selon nos recoupements, pour des raisons de service, il était absent du territoire national dans la période des communales. La politique étant dans une certaine mesure un jeu d’opportunités, son rival immédiat, l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (And) à exploiter son absence pour obtenir quelques sièges plus que l’Un.  

Les jeux restent ouverts

Tout compte fait, la défaite de l’Un à Kpomassè ne devrait pas être assimilée à une perte de poids présidentiel pour l’honorable Eric Houndeté. Le score d’un présidentiable, candidat aux communales ou aux législatives ne détermine pas forcément ses résultats au scrutin présidentiel. En effet, d’une élection à une autre, les enjeux changent et déterminent aussi la performance des acteurs politiques. On en a pour preuve le score de la Rb à Cotonou lors des législatives et municipales. Après la débâcle de la Rb-Rp aux législatives, très peu de personnes misaient encore sur elle pour les municipales. Et pourtant ! Elle a remonté la courbe et a toutes les chances de conserver la mairie de Cotonou. Remontant un peu dans l’histoire politique du Bénin, on peut citer le cas du président Adrien Houngbédji. En 2003 comme en 2008, il n’avait pas eu de mal à se faire élire conseiller municipal. Pourtant, il n’a pas pu remporter les élections présidentielles de 2006 et 2011. On peut aussi mentionner le cas du président Bruno Amoussou. Il a été de toutes les législatures depuis le Renouveau démocratique. Cependant, candidat à plusieurs élections présidentielles, il n’a pu conquérir le fauteuil présidentiel. En dépit donc des différentes scores réalisés par les présidentiables aux législatives et communales, les jeux restent très ouverts pour la présidentielle de 2016

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