Petit zoom sur les deux prétendants de l’UN : Emmanuel Golou et Eric Houndeté

Deux hommes, deux styles. Tous prétendants à la candidature unique de l’Union fait la Nation au prochain scrutin présidentiel, qui du président du Parti social démocrate (Psd) et du premier vice-président de l’Assemblée Nationale offrira plus de chances de victoire à la plus grande alliance de l’opposition ? Tentative de réponse à travers un regard croisé sur le parcours des deux hommes.

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Nous y voilà ! Comme nous l’annoncions dans l’une de nos précédentes parutions, la question de la candidature unique de l’Union fait la Nation (Un) à la présidentielle de février/mars 2013 figurera au nombre des gros sujets de l’actualité politique béninoise sur les prochaines semaines. La plus grande alliance politique de l’opposition a décidé de présenter un candidat unique au premier tour de l’élection présidentielle de 2016. Comme ce fut le cas en 2011, avec Me Adrien Houngbédji, actuel président de l’Assemblée Nationale, qui a été battu dès le premier tour par le président Boni Yayi. Après les élections législatives du 26 avril et les locales et communales du 28 juin 2015, le groupe au vieux briscard, Bruno Amoussou, doit s’atteler à désigner son porte flambeau à la prochaine bataille présidentielle. Les jours pressent. Les Béninois sont impatients. Des sources prochaines de l’Un, on apprend que les tractations ont déjà commencé à cet effet. Le bureau politique travaille déjà sur les critères de désignation de ce candidat unique. L’un des critères déjà retenus est que ce dernier doit nécessairement être membre de l’Union. Le boulevard est grandement ouvert pour Eric Houndeté et Emmanuel Golou dont les noms circulaient depuis longtemps. Et dans les semaines à venir, l’opinion publique devrait, logiquement, être située sur celui qui portera les couleurs de l’Union.

Emmanuel Golou : l’expérience dans la discrétion

60 ans  et très discret, Emmanuel Golou peut-être qualifié de connaisseur de l’environnement politique béninois pour avoir été de longues années aux côtés d’un vieux routier comme Bruno Amoussou. Il n’a certainement pas une moindre connaissance des réalités de la gouvernance publique au Bénin. En effet, président du comité Afrique de l’International Socialiste depuis 2013, Emmanuel Golou a, dans sa carrière politique, fait l’expérience de l’Exécutif, du Parlement et de la gouvernance d’un groupe politique. Il est depuis 2012 président du Psd. Ancien député à l’Assemblée Nationale sous plusieurs législatures, il fut aussi de 1996 à 1998, ministre de l’Energie, des Mines et de l’Hydraulique du président Mathieu Kérékou.

Eric Houndeté: chantre du contrôle de l’action gouvernementale

Eric Houndeté est lui de la génération post-indépendance. Moins de 60 ans, il n’a pas moins d’expérience qu’Emmanuel Golou en matière de maîtrise de l’environnement politique béninois, des réalités et défis du pays en termes de gouvernance publique. Très médiatique, il a aussi occupé des postes de responsabilité dans sa carrière politique. Elu pour la quatrième fois député lors des législatives du 26 avril dernier, il est l’actuel premier vice-président de l’Assemblée Nationale. Avant, cela, pendant la législature passée, il a été le président du groupe parlementaire Union fait la Nation. Et voilà qui lui donne de l’expérience en matière de gestion des affaires au sommet de l’Etat et de management d’un groupe politique. Mais il s’est évertué à se faire un nom au-delà même de son statut de député. Eric Houndété s’est progressivement imposé  comme le champion incontesté du contrôle de l’action gouvernementale. On en a pour preuve ses nombreuses questions écrites au  gouvernement,  chaque fois que de besoin. A travers son activisme parlementaire, il est resté un ardent défenseur de l’intérêt général. Et ce, en portant des projets et propositions de lois dont la mise en œuvre contribuera à l’amélioration des conditions de vie des populations à la base. Dans le même ordre  d’idées, il n’a pas manqué à s’opposer farouchement à toute initiative de lois liberticide et attentatoire au fondement de l’Etat de droit et de la démocratie béninoise.

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Le cheval gagnant

Il est donc clair qu’Eric Houndeté et Emmanuel Golou ont des expériences en gouvernance politique. A priori, ils peuvent tous défendre valablement les couleurs de l’Un en février 2016. Seulement, le défi pour l’alliance à la jarre trouée, est de trouver non pas un candidat, mais le bon candidat qui pourra faire le poids dans un scrutin à si multiple enjeux qu’est celui de 2016. Un porte-étendard qui pèse lourd. Les cadres et caciques de l’Un en sont, sans doute, conscients. Et donc, entre les deux prétendants, la différence devrait aussi se jouer sur leur poids dans l’opinion, la perception que les populations ont de chacun. Le facteur popularité devrait être mis dans la balance. Entre la discrétion de Golou et l’activisme parlementaire de Houndeté, la balance pourrait pencher du côté du second. Qui s’investit depuis plusieurs mois à développer son capital réputation, non seulement dans l’opinion publique, mais sur le terrain aux côtés des jeunes

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