Présidentielle 2016 : les jeunes de Calavi portent leur choix sur Fernand Amoussou

Annoncée comme un échange, la rencontre de samedi dernier entre l’ancien chef d’Etat-major des Forces armées béninoises et les jeunes de la commune d’Abomey-Calavi, s’est transformée en un géant meeting de soutien.

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Le train-train habituel ne laisse rien entrevoir sur la voie pavée qui passe devant le Carder d’Abomey-Calavi cet après midi du samedi 4 juillet 2015. Sauf une banderole indicative que le Général Amoussou échange avec les jeunes à 15 heures devant le CEG II. Un message trop simpliste pour renseigner sur la ferveur qu’a suscité l’évènement. Car, sur les lieux, on se retrouve sur un terrain de jeu où sont disposées deux rangées de bâches. La première couvre l’air de jeu sur toute la longueur, avec des chaises en plastique bien alignée, qui renseignent approximativement sur le nombre de participants attendus. La seconde abrite la tribune officielle de circonstance. A contre goutte, des jeunes et des femmes ont rempli les lieux sans avoir été déversés par des bus comme on en a l’habitude par ici. Ils sont habillés de T-shirt bleu flanqué de la photo du Général Fernand Amoussou. Ce sont les jeunes d’Abomey-Calavi, avec une forte colonie d’étudiants qui ont répondu à l’appel de l’ancien Chef d’Etat-major de l’armée béninoise.

«2016, c’est lui»

Quand le Général Fernand Amoussou a pris place à la tribune officielle, il avait à ses côtés Huguette Akplogan Dossa, l’ancien ministre Gaston Dossouhoui, des têtes couronnées et d’autres invités de marques comme le député Clément Egbo Hougninou. C’est alors, qu’après une plage musicale bien orchestrée par le talentueux artiste Don Métok, la représentante des jeunes du Mouvement patrie et démocratie prendra la parole. Elle a rappelé les difficultés des jeunes à vivre leur rêve. «La jeunesse c’est l’avenir d’une nation», «la jeunesse c’est la relève de demain», a-t-elle rappelé. Mais, pour dire par la suite que ces assertions ne valent rien si la majorité de cette frange est laissée pour compte. Une façon pour elle de planter le décor de la situation des jeunes qui sont quasiment exclus de toutes les décisions les concernant. Cette jeunesse est éprise de justice et de paix. C’est pourquoi, elle parait passive. Désespérée, elle porte le regard vers le général qui est porteur d’espoir. «Les jeunes de Calavi vous apportent leur soutien», a-t-elle déclaré. S’en est suivi un tonnerre d’applaudissement et une reprise en cœur de : «2016, c’est lui, c’est Fernand Amoussou».

«L’action prendra le pas sur les promesses»

«J’ai voulu que notre rencontre soit modeste mais vous en avez fait un grand rassemblement de mobilisation comme pour confirmer que vous les jeunes vous êtes la couche la plus vive de notre nation», s’est empressé de relever l’ancien officier d’infanterie formé à l’école d’infanterie de Montpellier en France, après les salutations d’usage. Des acclamations se font entendre dans la foule, accompagnées de «validé, validé…. ». Le chômage des jeunes a été au cœur du message du candidat. Les causes du chômage des jeunes sont connues et le général en a énuméré quelques-unes. Ce sont notamment l’inadéquation entre les formations et les besoins des entreprises et les exigences de l’auto-emploi, le faible nombre d’entreprises dans notre pays, les entraves que l’Etat impose au secteur privé, l’étroitesse du marché intérieur et l’absence d’une politique cohérente en matière de promotion de l’emploi des jeunes. Fernand Amoussou relève qu’à chaque élection, tout le monde ressasse ces choses «soit par démagogie durant les campagnes électorales soit pour divertir les jeunes et s’éviter leurs réactions». Mais, il rassure qu’il ne veut pas être de cette catégorie de personnes. Alors il propose un changement de paradigme du système éducatif béninois pour une éducation qui forme des jeunes de divers niveaux et de divers profils. Et ce, en tenant grand compte du marché du travail tant au Bénin que dans la sous-région. L’ingénieur en électronique est convaincu que l’action doit aussi prendre le pas sur les intentions dans l’exploitation des nombreuses études sur l’emploi des jeunes. C’est pour quoi, il propose de commencer par faire l’inventaire de tous les organismes qui sont en charge de la promotion de l’emploi et de l’insertion des jeunes. La priorité est de mettre en place une politique globale, cohérente, pragmatique, réalisable pour régler cette affaire de chômage des jeunes. Il pense qu’il faut réunir un forum composé des jeunes entrepreneurs, des membres du conseil national de l’emploi et de la CCIB (Chambre de Commerce et d’Industrie) pour évaluer la situation et faire des propositions concrètes et réalisables.

Une banque des jeunes

L’ancien commandant des forces onusiennes en Côte d’Ivoire a annoncé la création d’une banque de la jeunesse qui va financer et accompagner l’entreprenariat des jeunes. Et les responsables de cette banque devront provenir du secteur privé. Cette banque ne doit pas être politisée. Aussi le programme «entrepreneur solidaire» sera mis en place pour permettre que les jeunes entrepreneurs reçoivent le soutien de leurs aînés. Il faudra aussi soutenir les entreprises existantes et leur créer des conditions de facilité. Il entend planifier des mesures excitatives aux entreprises qui veulent s’installer en zone rurale. «L’avenir de la jeunesse est ma principale préoccupation, le fondement de mon engagement, mon obsession». Mais cet avenir ne peut se construire sans renforcer l’unité nationale, garantir la sécurité alimentaire, moderniser la justice, l’administration, mettre fin à la précarité énergétique, relancer la croissance économique, et surtout assurer la sécurité des Béninois. Pour accomplir toutes ces tâches, le candidat à l’élection présidentielle de 2016 invite les jeunes à s’engager à ses côtés. C’est la seule condition pour qu’il puisse servir, une fois encore, la nation béninoise.

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