Visite d’Etat au Bénin : la leçon de François Hollande à Boni Yayi

Forte présence d’hommes d’affaires et de journalistes dans la délégation qui accompagne François Hollande dans sa tournée africaine. Voici une attitude du chef d’Etat français qui devrait servir d’exemple à son homologue béninois.

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Annoncée en grande pompe et très attendue par les milieux officiels béninois, elle a finalement eu lieu hier. Le président français François Hollande a effectué une visite d’Etat en République du Bénin. Venu en territoire béninois dans la nuit du mercredi au jeudi, il est reparti quelques heures plus tard. Au menu, discours, signature de conventions, décorations, visites des intérêts français au Bénin. Cotonou est la première étape d’une tournée africaine qui conduira François Hollande en Angola et au Cameroun. Si au Bénin, il a été question de beaucoup de démocratie et d’un peu d’affaires, dans les deux autres pays, la sécurité et les affaires seront au centre des discussions. Et parlant d’affaires, le chef d’Etat français a donné une petite leçon à son homologue béninois. Et ce, de par la composition de la délégation qui l’accompagne dans ce périple. En effet, la délégation française est composée d’une cinquantaine d’hommes d’affaires. Comme pour dire qu’au-delà des discours sur la sécurité et de prime à la démocratie, l’enjeu pour François Hollande reste la consolidation des intérêts économiques français et la conquête de nouveaux marchés. C’est certainement un exemple que doit suivre le premier des Béninois. Lui qui, lors de ses différents déplacements d’Etat à l’étranger, ne s’entourent que d’officiels administratif et bureaucrates. Pas de place pour les opérateurs économiques, du moins les gros bonnets connus de tous, dans ses avions. Pourtant, lors de ces déplacements à l’étranger, le Chef de l’Etat ne cesse de faire la promotion de la destination Bénin, tenant souvent des rencontres avec les investisseurs des pays hôtes. Peut-on parler affaires entre pays sans la présence des secteurs privés des pays concernés. Qui peut parler mieux de l’état de l’environnement des affaires dans un pays que les opérateurs économiques ? Dans les autres pays, notamment occidentaux, les Chefs d’Etat jouent le rôle de super agent de marketing pour les privés nationaux. François Hollande vient une fois encore d’en donner la preuve. Et Boni Yayi qui était, jusqu’à un passé récent, à couteaux tirés avec des pachas du privé béninois, devrait en faire un exemple.

Journalistes béninois, les oubliés

Autre particularité, l’actuel locataire de l’Elysée avait dans sa troupe une vingtaine de journalistes, provenant de différents organes de presse français. Du côté béninois, la presse a été l’un des grands oubliés de la visite de François Hollande. Boni Yayi n’effectue ses visites à l’étranger qu’avec la télévision nationale et le quotidien de service public, La Nation. Hier, pour le séjour de Hollande, la presse béninoise était représentée de façon squelettique, avec seulement nos confrères de la presse présidentielle. Cela a certainement crée la frustration dans le rang des professionnels des medias, quand on compare le nombre de journalistes présents à la flopée d’organes de presse écrite comme de l’audiovisuelle que compte le Bénin. On dira simplement que la presse n’a pas été invitée à la couverture médiatique de la visite du président français. Aucune accréditation n’a été délivrée pour la circonstance. Les confrères se contenteront des images que la télévision nationale a bien voulu diffuser lors de son direct. Les journalistes béninois font donc partie des grands oubliés du très bref séjour en terre béninoise de François Hollande

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