Grâce à l’avancée de la science et notamment les progrès réalisés dans le domaine de la médecine, les ‘’personnes âgées’’ ont aujourd’hui les capacités physiques et intellectuelles nécessaires qui leur permettent de mettre leurs expériences et talents au service de leur pays jusqu’à un âge qui va continuer à avancer.
Le vieillissement de la population, en l’occurrence de la force de travail, est une problématique à laquelle la plupart des gouvernements africains ont répondu en ajustant leur politique d’admission à la retraite. Au Rwanda, par exemple, l’âge d’admission à la retraite est de 65 ans. Dans la sous-région, la Côte d’Ivoire par exemple est passée de 55 à 65 ans en 2012. Il y a quelque mois, le Bénin avait entrepris de rejoindre les rangs en prenant la décision de porter l’âge d’admission à la retraite à 60 ans. Malheureusement, des mois après le vote du statut général de la fonction publique par l’assemblée nationale du Bénin, le gouvernement du Président Yayi Boni politise une réforme en excluant les fonctionnaires des ministères.
Togo 60 ans / 2008 Côte D’Ivoire 65 ans / 2012
Niger 60 ans / 2007
Burkina-Faso 60 ans / 2003
Mali 62 ans / 2012 Sénégal 60 ans / 2014
Ou se situe le problème ?
Le projet initial de loi porté à l’assemblée nationale du Bénin par le gouvernement, proposait un âge d’admission à la retraite de 62 ans. Le parlement du Bénin avait alors voté un nouveau statut général de la fonction publique le 02 avril 2015. Ce statut devait porter, entre autres, l’âge d’admission des agents de l’Etat à la retraite à 60 ans au lieu des 30 ans de service initialement en vigueur. A la grande surprise des Béninois, le gouvernement du Président Yayi Boni demande une relecture du projet de loi mais promulgue le même jour le statut voté en faveur des policiers et autres corps habillés.
En raison du contexte des recrutements dans la fonction publique au Bénin, et sur la base des textes en vigueur, l’administration béninoise ne comptera plus à l’horizon 2016 de cadres de plus de 20 ans d’expérience.
De pareils agissements illustrent la façon dont certains chefs d’Etat africains utilisent les réformes institutionnelles pour effectuer des règlements de compte. Cela pervertit la nature objective des réformes publiques qui sont supposées être des outils de règlement de problèmes d’ordre public. Il s’agit en l’occurrence de réformer une loi vieille de près de 30 ans, et antérieure au Renouveau démocratique du Bénin, qui comporte des dispositions aujourd’hui inadaptées aux exigences de performance dans l’administration publique.
En effet, en raison du contexte des recrutements dans la fonction publique au Bénin, et sur la base des textes en vigueur, l’administration béninoise ne comptera plus à l’horizon 2016 de cadres de plus de 20 ans d’expérience. La majorité de ceux-ci étant en bonne condition physique bénéficieront alors des pensions pendant plus longtemps que par le passé. Ceci, ajouté aux salaires des cadres qui seront inévitablement recrutés en remplacement, contribuera à alourdir la masse salariale du gouvernement béninois. Malheureusement, cette mauvaise gestion des ressources humaines et financières qui profile à l’horizon sera beaucoup plus imputable à un manque de prise de responsabilité et des intrusions politiques inappropriées dans la formulation des réformes.
Le pouvoir parlementaire
L’assemblée nationale doit jouer le rôle institutionnel qui est le sien. Il faudra éventuellement avoir le courage de dénoncer les cadres à différents niveaux qui encouragent des réformes de nature partisane. Les guerres intestines à différents niveaux ne devraient pas entraver la mise en application des réformes qui garantissent le bien-être public et social.
Alan Akakpo
( IMANI Francophone)
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