A sept mois de la présidentielle de 2016, le temps est aux grands choix et aux orientations stratégiques. Au sein des Fcbe, rien de concret et de potable ne semble s’annoncer. Contrairement à la saison 2011 où Yayi rayonnait et fédérait toutes les forces, il semble être cette fois-ci à la base de la désintégration programmée de la nébuleuse. Tant à travers ses propos, ses actes et ses choix, le bâtisseur d’hier devient le fossoyeur d’aujourd’hui.
Les dernières élections législatives et communales ont toujours consacré les Fcbe comme la première force politique du Bénin. Avec ses 33 députés, elles viennent en tête des législatives loin devant l’Un 13 députés et le Prd 10. Aux élections communales, elle caracole aussi en tête avec 35 mairies. Mais une analyse diachronique permet de dire que ces performances sont en baisse par rapport à celle de 2011 où les Fcbe ont eu 35 députés et ont contrôlé près 70 communes sur les 77. Il y a donc une certitude, les Fcbe sont en baisse de régime. Les raisons sont liées à certains mauvais choix stratégiques et à des orientations bancales opérées par le Chef de l’Etat lui-même. Nous avons recensé ici quatre erreurs qui peuvent compromettre l’ambition du Chef de l’Etat de faire conserver le pouvoir par sa famille politique. La première c’est l’éviction sans raison valable de certains faucons politiques, stratèges politiques. On peut citer Alexandre Hountondji, Amos Elègbè, Paul Tamègnon et autres. Pour les suppléer, le Chef de l’Etat a fait recours à sa légion juvénile à qui il a d’ailleurs confié l’organisation du dernier Congrès de la coalition.
On a vu Komi Koutché, Nouhoum Bida et autres à l’œuvre. Et bonjour les erreurs. En peu de temps, les jeunes sans trop grande expérience, passionnés et pressés de changer l’ordre des choses ont mordu à la poussière dans toutes leurs initiatives. Il suffit de revoir le chapelet des slogans inventés : « 100 ans des Fcbe au pouvoir », « 50 députés sur les 83 à l’Assemblée nationale », « révision de la Constitution » taxés tous de démagogiques surtout par les populations des grandes villes. Le deuxième faux pas est la mauvaise gestion des positionnements sur les listes pour les législatives qui s’est révélée comme une grosse pagaille. Les positionnements ont été faits sans grande raison politique, sur fond d’affinité et de clientélisme sur la liste FCBE par les mêmes organisateurs du congrès fiasco. Boni Yayi toujours prompte à taper du poing sur la table a hélas laissé faire et n’a pu circonscrire le mal et l’exorciser. La troisième raison est le choix du président de l’Assemblée nationale. Le choix de Komi Koutché pour le poste de président de l’Assemblée nationale au détriment des compétences politiques avérées au sein de l’alliance a réveillé une sorte de prudence et d’égo chez des personnalités politiques qui ont compris qu’on ne peut faire confiance au Chef de l’Etat. Le départ de Marcel de Souza du gouvernement et de certains caciques du régime ont affaibli Yayi et donner de lui l’image d’un président en déclin. Le Président Boni Yayi et les FCBE ont-ils tiré leçon des revers engendrés par ces faits successifs ? Le Docteur ne s’apprête-t-il pas à commettre sa 4e erreur avec des manœuvres subreptices qui tendent à imposer Komi Koutché comme candidat des Fcbe à la prochaine élection présidentielle ? Trop flagrante cette stratégie pour être celle de Boni Yayi. Attendons de voir.