Après la rencontre des protagonistes avec le Chef de l’Etat, vendredi dernier, et la suspension des mouvements de grève par les responsables étudiants, ce lundi, la crise qui secoue l’Université d’Abomey-Calavi est dénouée. Et, les activités académiques reprennent mais dans une discipline totale imposée par les forces de l’ordre présentes sur les lieux.
Attroupement d’étudiants le long de la clôture, des véhicules de transport de troupes militaires garés à plusieurs endroits, une dizaine de militaires, policiers et vigiles postés à l’entrée. C’est le visage que présentait la devanture de l’Université d’Abomey-Calavi qui se remet depuis quelques jours de sa longue léthargie, dans la matinée de ce mardi 11 août aux environs de 9heures du matin. En effet, après la rencontre – entre les protagonistes et le Chef de l’Etat – qui a dénoué la crise de l’Uac, les étudiants, conformément à leurs différents engagements, ont levé leur motion de grève à l’issue d’une assemblée générale dans la soirée du lundi 10 août. Ainsi, les activités académiques ont repris depuis lundi dernier mais dans une ambiance très particulière: «ce sont les instructions, personne n’accède au campus sans son badge ou une preuve de son utilité ou occupation à l’intérieur de l’université », a confié l’un des militaires postés à l’entrée du campus. Une situation que déplorent les étudiants venus nombreux pour divers motifs. « Nous avons appris depuis vendredi que les mouvements de grève ont pris fin. Et, je suis venu maintenant, ils nous refoulent. Je ne comprends pas leur logique », se désole Landry, un étudiant de la troisième année de la Géographie interdit d’accès au campus.
Les cabines vidées, des compositions pour demain
Si le principe de la reprise des activités académiques semble acquis, l’intérieur de l’université était très désert, si ce n’est la présence de quelques militaires à des endroits très stratégiques, vigiles, professeurs et autres invités à une manifestation officielle à laquelle prenait part le Vice-premier ministre François Abiola, dans la matinée de ce mardi. Les lieux semblaient paradoxalement hostiles à la présence estudiantine. Même les résidents des cabines ont été déguerpis de force. Seul, le retrait des barricades précédemment posées dans les allées de l’université par les étudiants, témoigne de la fin des mouvements. Par ailleurs, les enseignants ne veulent pas, visiblement, perdre du temps. Car, les étudiants de la Faculté des sciences techniques (Fast) débuteront leurs compositions demain jeudi. «On a déjà la programmation. Ils l’ont affichée contre la clôture de l’université. Moi, je viens de la consulter », a fait remarquer Ghislaine, une étudiante de la Fast qui déplore aussi l’interdiction d’accès au campus où elle devra réviser ses cours