Filière coton : la réussite malienne, un exemple

En 1996, l’année où le président Soglo quittait le pouvoir, la filière coton du Bénin fut l’une des meilleures du continent par la qualité de l’organisation de la filière et de la fibre. Aujourd’hui elle engendre des pertes énormes pour l’Etat. Et dans la sous- région où le Mali fait des progrès, le Bénin tient une honteuse lanterne rouge.

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Alors qu’il quittait le pouvoir en 1996, le président Soglo a laissé à son successeur une filière coton envieuse, très prometteuse. Dans la sous- région, le Bénin est avec le Mali dans le peloton de tête des pays qui tiennent une meilleure filière. Près de vingt ans après,  le Mali a maintenu son rang dans le peloton de tête mais le Bénin a simplement dégringolé. C’est qu’ici, entre temps, tout a chamboulé. La filière qui était gérée de main de maître par {un opérateur privé, est retombée dans les mains de l’Etat qui en a fait ce qu’il veut. En effet, tout allait bien jusqu’à la campagne 2011-2012 où pour des raisons non encore élucidées jusqu’à ce jour, le gouvernement a décidé d’évincer l’opérateur privé et de reprendre en main la gestion de la filière. Et depuis, bonjour les dégâts ! La filière a perdu progressivement son prestigae. Toute l’organisation d’antan qui faisait de cette filière une des mieux structurée s’est effondrée, les marchés d’intrants sont donnés gré à gré aux pasteurs et aux amis et opérateurs économiques dociles, la corruption et les détournements ont refait surface. Et lentement la filière est tombée de son piédestal. Conséquence : les producteurs déçus ont abandonné la production pour s’adonner à d’autres filières, tous les maillons de la chaîne de production se sont rompus et la production a baissé de façon drastique. C’est ce qui explique la chute de la production et par ricochet les déficits financiers observés. Pour encourager les producteurs à revenir, le gouvernement est astreint de subventionner la filière pour des milliards en contractant des prêts auprès des banques de la place. Mais malgré cela, les recettes n’ont jamais pu combler les recettes.

Ce n’est pas le cas au Mali où les recettes sont sur une courbe ascendante. Pour la campagne 2014-2015, ils espèrent une production de 548.716 tonnes pour un bénéfice de 17,6 milliards Fcfa. Ces chiffres sont en hausse par rapport à ceux de l’année dernière où la production a atteint 440.011 tonnes pour une plus value de 14,1 milliards Fcfa. Pour un pays presque en guerre, c’est un exploit pendant ce temps. Le Bénin lui, continue sa descente aux enfers et la filière risque de disparaître s’il n’y a pas un sursaut pour arrêter la saignée

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