Proposition du Dr Gilles Gohy pour arrêter la banalisation de la fonction présidentielle

Invité de l’émission hebdomadaire «les voix de la pensée» sur la radio nationale, le Socio-politologue et enseignants à l’Université d’Abomey-Calavi, auteur de «Education et gouvernance politiques au Bénin  du Danxômè à l’ère Démocratique : quelles réalités?», livre un extrait de sa thèse publiée à Paris chez l’Harmattan. Dr  Gilles Expédit Gohy  pose un diagnostic sérieux sur la banalisation de la fonction présidentielle au Bénin et propose un modèle pertinent pour y remédier. 

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A six mois de la présidentielle de février 2016, on n’est plus loin de la barre de la centaine de candidatures. «Même un cabri peut se déclarer candidat à la présidentielle aujourd’hui», dixit le socio-politologue béninois Dr  Gilles Expédit Gohy,  qui, sur l’émission hebdomadaire «Les voix de la pensée» sur la radio nationale, a regretté «la banalisation de la fonction présidentielle» au Bénin. Auteur de «Education et gouvernance politiques au Bénin du Danxômè à l’ère Démocratique : quelles réalités?», livre extrait de sa thèse publiée à Paris  chez l’Harmattan cette année, le chercheur, enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi, diagnostique un mal redoutable qui, si rien n’est fait, étoufferait le développement du Bénin dans l’œuf. Il s’agit de l’absence d’éducation et de formation de «Dirigeants ou élus potentiels» de la République. Dr Gohy note une «impréparation -des dirigeants béninois- à l’exercice du pouvoir». De 1991 à ce jour, il en veut pour preuve, les présidents Nicéphore Dieudonné Soglo et Boni Yayi qui, portés au pouvoir sans y être véritablement préparés, ont «péché par leur impréparation à l’exercice » de la charge présidentielle. Résultat, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs et les Béninois déçus sont tous devenus selon, le socio-politologue, des «St Thomas».

Un modèle

Il y a nécessairement lieu selon Dr Gohy  de «constitutionnaliser un cadre de formation politique des dirigeants et élus potentiels». Et renchérit-il  «Des novices politiques qui viennent pour gérer le pays, cessons avec ça». De ses recherches, le socio-politologue moulu dans l’histoire du Danxômè, rappelle que le Prince Héritier ou le Vidaxô (futur roi) du Danxômè, dès sa désignation sous la clairvoyance du Fâ et approuvé par son père, le roi régnant, subit toute une série d’initiation à l’exercice du pouvoir. Il est très tôt associé au Conseil du Trône et à toutes les décisions stratégiques du royaume. Son éducation politique confiée à un sage du Conseil du trône ou ancien roi lui-même  comme c’est le cas du roi Adandôzan qui a préparé le légendaire roi  Gbêhanzin à la charge royale de gouvernance. Ceci est d’autant plus important que dit Dr Gohy «la préparation du prince à l’exercice du pouvoir, fut-il monarchique ou démocratique, détermine sa bonne gouvernance».  Pour cela, dans sa thèse  il propose une éducation politique pour dirigeants de pays ou élus potentiels d’Etats, dans une école spécialisée dénommée «Ecole de formation de dirigeants ou élus potentiels (Efdep)». Il parle d’une éducation politique de haut niveau à laquelle doit être astreint tout présidentiable. A ne pas confondre dit-il, à la formation au militantisme politique délivrée par les partis politiques, au hasard de rencontres d’étés sporadiques. Le livre en vente en France et à la libraire Notre- Dame de Cotonou, contient des détails édifiants et constitue «une mine de savoir et de connaissance pour ceux qui veulent s’éduquer en politique» a témoigné le journaliste-politologue Expédit Ologou.

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