Sous le régime du président Boni Yayi, un nouveau scandale financier risque d’éclater dans les jours à venir, si rien n’est fait. Ce scandale d’environ 35 milliards FCFA en gestation a été révélé au grand jour ce vendredi 20 novembre 2015 sur le plateau d’une télévision de la place par le président du Front des Organisations Nationales de Lutte contre la Corruption (FONAC), Jean-Baptiste Elias.
De quoi s’agit-il ? Selon le président Elias, ce nouveau scandale est relatif à la passation des marchés concernant la migration de l’analogique au numérique. A en croire Jean-Baptiste Elias, pour aller vite dans la procédure de désignation de l’entreprise devant conduire le processus de migration, trois entreprises- un groupe français, un groupe allemand et un groupe chinois- avaient été sélectionnées pour soumissionner à l’appel d’offres. Mais au finish, seulement deux ont régulièrement soumissionné- les groupes allemand et chinois. Après le dépouillement, une entreprise qui n’avait même pas soumissionné est déclarée adjudicatrice. Cette entreprise qui appartiendrait à des proches du pouvoir, selon Jean-Baptiste Elias, est présentée comme étant une filiale africaine de l’entreprise allemande qui a régulièrement soumissionné. Mais, le président du FONAC indique que c’est faux. Mieux, la direction nationale de contrôle des marchés publics, après contrôle, aurait demandé la reprise de la sélection car la première ne respectait pas l’orthodoxie en la matière. Suite à cette demande de la direction de contrôle, les techniciens auraient reconnu que c’est plutôt l’entreprise chinoise qui est l’adjudicatrice du marché et que c’est par erreur que l’entreprise présentée comme étant la filiale africaine du groupe allemand a été déclarée adjudicatrice. Mais nonobstant cet aveu d’« erreur », les techniciens du ministère de la communication, à en croire Jean-Baptiste Elias, ont envoyé une correspondance à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) pour son avis de non objection avec le nom de la prétendue filiale du groupe allemand. Actuellement, selon le président du FONAC qui a brandi plusieurs preuves à la télévision ce vendredi, des manœuvres seraient en cours pour attribuer le marché à la « filiale du groupe allemand » qui, faut-il le rappeler, n’a pas soumissionné. L’argument brandi pour écarter le groupe chinois, l’adjudicataire légal, c’est qu’il serait décrié. Jean-Baptiste Elias craint avec cette manœuvre, que l’argent du contribuable soit distrait. Raison pour laquelle il alerte l’opinion publique national et interpelle le chef de l’Etat sur ce nouveau scandale en gestation sous son régime.
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