Burkina : Ouagadougou en mode présidentielle

A 72 heures d’intervalle du très attendu double scrutin burkinabè, présidentiel et législatif couplés, les candidats et les différentes formations politiques engagés qui pour le Kosyam, qui pour le parlement, font de leur mieux. A Ouagadougou, l’envoyé Spécial de la Nouvelle Tribune, fait le constat d’une campagne électorale timorée.

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Fièvre électorale au Burkina Faso. Le pays passe les dernières heures des campagnes électorales qui prennent fin ce vendredi soit à 48 heures de la fatidique date du 29 novembre 2016 où plus de 5 millions d’électeurs sont appelés à voter pour sursoir à la transition après la chute du président Blaise Compaoré. Depuis deux semaines les différentes forces qui animent la vie politique au pays des hommes intègres sont dans la propagande électorale pour convaincre les électeurs à ce scrutin à double enjeu. Ce n’est pas pour autant à une campagne hautement mouvementée qu’on assiste à Ouagadougou dans la capitale du Faso. L’étranger qui descend de l’avion est accueilli par un grand poster de l’un des 14 candidats en lice pour la présidentielle, Zéphirin Diabré. Sur cette affiche posée sur un immeuble à deux étages en face de l’aéroport international de Ouagadougou, on lit clairement « Votons Zéphirin Diabré, l’homme du vrai changement ». Il est le porte-flambeau de l’Union pour le progrès et le changement (Upc). Regard imposant, posture homme d’Etat, il partage l’affiche avec une tête de lion prêt à bondir, marque distinctive du logo de son parti. On s’attendrait à voir des affiches des 13 autres candidats. Non tel n’est pas le cas. Il faut s’avancer un peu sur l’avenue Bassawara, pour voir un autre candidat. Roch Christian Marc Kaboré. Avec lui renseigne l’écriteau sur son affiche, c’est : « Une parole, une action ». Son poster aussi géant que celui de Zeph, est annonciateur de la tendance générale pour la présidentielle. Ils sont les deux grands étalons à se démarquer de la liste des 14. « La présidentielle se joue entre Rock et Zeph » renseigne, le conducteur du véhicule transportant l’envoyé spécial de la Nouvelle Tribune spécialement dépêché à Ouagadougou pour vivre la fête électorale au Burkina Faso. N’empêche, avec un peu curiosité doublée de patience, on découvre cependant de petites affiches de quelques autres candidats accolés aux arbres mais aussi des posters non moins géants de Françoise Toe, une des deux femmes en lices qui prône « un changement qualitatif », de Ablassè Ouédrogo, l’homme du « Faso autrement ».

 

 

Les premières images de la fièvre électorale à Ouagadougou

Posté par lanouvelletribune.info sur jeudi 26 novembre 2015

 

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Burkinabès affairés

Quand on s’avance sur cette avenue, donnant sur la zone de Ouaga2000, précisément vers la cité Azimo, les Burkinabès ne semblent pas trop se mêler de la campagne. Bravant la chaleur et l’air sec de l’harmattan, sur motos et bicyclettes pour la plupart et d’autres dans leurs véhicules, ils bougent dans tous les sens, l’air affairé. Les commerçants vaquent à leurs occupations de jours ordinaires. Visiblement, la campagne se fait sobrement à Ouagadougou. Quelques caravanes de deux ou trois véhicules aux couleurs des deux têtes de ponts retiennent l’attention. Selon un journaliste burkinabè, les candidats ne sont pas dans la distribution d’argent comme cela se passe ailleurs. Pas de tee-shirt, ni de gadgets à l’effigie des candidats à distribuer. De grands meetings sont cependant organisés dans les provinces. Mercredi, c’est celui Zéphirin Diabré au stade municipal de Ouagadougou avec des militants du Kadiogo qui a drainé un grand monde. Ce candidat, selon nos sources a déjà parcouru 41 provinces du pays. Ce jeudi, Rock Kaboré va également tenir un géant meeting à Ouagadougou. Concernant les législatives, plusieurs formations politiques ont choisi la campagne de proximité, le porte-à porte. C’est aussi le cas du Cdp, le parti de l’ex-président qui est exclu de la présidentielle.

Ouagadougou sous contrôle

La crainte d’un retour des vieux démons est une probable cause de cette campagne timorée à laquelle on assiste au Burkina Faso. Un Burkinabé approché explique que « personne ne veut réellement afficher une appartenance à tel camp ou tel autre. On constatera les choix ce dimanche ». Quand le rythme change la cadence change. Les autorités ont désormais instauré des contrôles des citoyens. Il est demandé aux Burkinabès de ne pas sortir la nuit sans pièce d’identité.

 

Olivier Ribouis, Envoyé spécial à Ouagadougou

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