Incendie à Dantokpa : Le Kpayo et la police s’invitent dans la présidentielle

Depuis samedi, après le drame qui s’est abattu sur le marché Dantokpa, les discours de compassion se suivent et se ressemblent avec le ballet de présidentiables compatissants qui pour autant n’ont pas osé crever ‘’l’abcès du kpayo et du rançonnement’’ des agents de la police qui s’imposent à présent, comme sujet de débat présidentiel.

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Dantokpa dans l’angle de la déveine. Le drame qui s’est abattu samedi sur les usagers du marché Dantokpa ne laisse personne indifférent. Inhumain, qualifierait-on à juste titre quiconque se montrerait insensible à la douleur des usagers du marché qui ont perdu  les fruits de plusieurs années de labeurs dans cet incendie dévastateur. Sur ce, caméras à l’appui, des responsables d’institutions et des présidentiables ou potentiels candidats à la présidentielle de 2016, ne se sont pas fait prier pour accourir sur le site afin d’exprimer leurs compassions aux sinistrés en larmes.  Dans ce ballet médiatique, chaque potentiel candidat est allé selon son inspiration. Seulement les déclarations se suivent et se ressemblent. Tous appellent à un élan de solidarité au profit des victimes du feu. Et sans pour autant dire expressément ce qu’ils y mettent, quelques-uns ont souligné la  nécessité  de prendre des mesures hardies pour que de tels drames ne frappent à nouveau ce grand centre commercial de la sous-région. Voilà qui est bien dit.

Crever l’abcès

A quelque chose malheur est bon ! Le  Kpayo semble avoir choisi le bon moment pour faire parler de lui. Si bonne, si mauvaise l’essence frelatée est un véritable problème de société  qui se pose au Bénin. Malgré les multiples énormes dégâts matériels et les pertes en vie humaine enregistrés, les Béninois ne sont pas prêts à admettre la répression du trafic et de la commercialisation du produit inflammable dans les conditions précaires actuelles. Après 04 mois de répression acharnée, le gouvernement Yayi a déchanté en 2013 face à la contestation populaire. Sans moyen de sa politique dans un pays où les pompes   sont choses rares, et dans une sorte de règlement de compte inavoué, Boni Yayi et son gouvernement  ont courbé l’échine face au kpayo qui trouve  de place  même dans les réservoirs des véhicules administratifs. Résultat les contrebandiers sont comme des intouchables de la République.  S’attaquer à cette activité, c’est  aussi prendre le risque de se mettre à dos de potentiels électeurs. Un risque que biens d’acteurs politiques évitent de prendre. Cela  est perceptible dans les discours de compassion. Aucun d’entre eux, n’a condamné l’essence de contrebande.  Pourtant c’est bien là la question. Quelle alternative à l’essence de contrebande ? Comment passer de l’informel au formel dans la commercialisation de produit pétrolier ?  Les prétendants à la magistrature suprême sont appelés à se prononcer sur ce dossier dès à présent. Il est temps de crever l’abcès.

La police, l’autre problème

De deux, avec cet incendie, il y a nécessité de soumettre le problème du rançonnement sur nos routes aux candidats. Bien évidemment qu’il s’agit d’une question holistique qui appelle à l’amélioration des conditions de travail et de vie des forces de l’ordre livrées à la tentation du rançonnement en raison de la misère à elles faite.   Le débat sur l’éthique et la déontologie dans la police s’impose. Sans oublier la nécessité d’une éducation à la bancarisation et aux services d’assurances au profit des  usagers des marchés. Sans quoi, les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets et les populations risquent de demeurer d’éternelles victimes d’un cycle infernal de malheurs. Aides-toi, et le ciel t’aidera

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