Qui pour enfin émousser les ardeurs revanchardes de patrice talon

Nouveau rebondissement dans les différends qui opposent l’homme d’affaires Patrice Talon à l’Etat béninois. Le Conseil des Ministres, en ses séances des 23 et 25 octobre 2015, a en effet, fait de nouvelles révélations qui risquent de remettre en cause tous les efforts que fournissent l’homme d’affaires et son entourage, depuis qu’il a fait l’option de rompre avec l’exile.

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A en croire les extraits desdits Conseils, l’homme d’affaires serait impliqué dans plusieurs malversions qui auraient occasionné des manques à gagner substantiels à l’Etat béninois, et donc au contribuable. C’est donc légitimement qu’on s’est attendu, à la suite de ces révélations, à des déclarations pour éclairer le peuple sur leur bienfondé ou non. En cette circonstance, c’est l’homme d’affaire lui-même qui a choisi d’apporter la contradiction.

Encore une sortie de Patrice Talon !!! Mais caramba …. Celle ci est ratée.

Le décor, contrairement à celui de Paris était très sobre, pas moins que l’homme lui-même d’ailleurs, l’air affligé, cherchant parfois désespérément à mettre de l’ordre dans son vocabulaire plutôt soutenu et châtié lors de sapremière sortie, celle qui nous a été importée de Paris.

Il était question que l’homme qualifié de »richissime » homme d’affaire, se prononce sur les nombreux griefs que lui fait le relevé du conseil des ministres en date du … S’il est vrai que Patrice Talon était attendu pour livrer sa part de vérité sur les accusationscontenues dans ledit relevé, beaucoup de béninois s’attendaient, en lieu et place de cette pièce dethéâtremal montée, à une démonstration à la hauteur de toutes les qualités dont on a affublé l’homme depuis sa dernière sortie, à tort ou à raison. Quoi qu’il en soit, on nous aura soumis à unemise en scènegrotesque, dont le seul mérite a été de révéler en tout cas deux vérités : soit les monteurs de la pièce parisienne ont décliné l’offre, pour défaut de maitrise par eux des sujets présentement abordés ; soit le temps était trop court et donc insuffisant pour nous faire facilement avaler la pilule.

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Dans son impatience et son incontinence légendaire et conformément à ce qui a été dit de lui, l’homme a SURGI, n’en pouvant plus de se retenir, tellement le sujet est préoccupant, et l’attente des béninois dont on veut une fois encore spolier le suffrage, pressante.

Il a surgi…

En décidant de SURGIR ainsi qu’il l’a fait, l’homme a péché en manquant de suivre, à défaut, les conseils de ses prêtres et conseillers gloutons, tout au moins l’instinct aiguisé de tout homme politique en pareille circonstance. Le boniment qui aura alors été une catastrophe, aura eu pour mérite de délivrer les Béninoises et les Béninois de plusieurs décennies de machinations, de mensonges grotesques et de montages hallucinants, avec la complicité sordide et destructrices pour l’économie nationale,des cadres apatrides et antipatriotes, à la quête de gain facile.

Dans cette apparition brusque et soudaine qui serait caractéristique de l’homme, il croyait certainement abreuver les Béninois de bêtises et d’âneries, admissibles seulement dans un pays comme le nôtre où les cadres, devant le pouvoir de l’argent, renoncent sans vergogne à leur serment de servir la république.Il a fait une gourance. Patrice TALON a défendu et soutenu que depuis la conférence nationale, le Bénin a fait l’option de l’économie libérale. C’est à ce titre qu’il défend à l’Etat béninois d’interférer dans le processus de production et de commercialisation du Coton qu’il a réussi, au dire du pouvoir en place, à décimer. C’est également à ce titre qu’il développe, s’agissant de l’importation et de la distribution des intrants coton, que ce processus est soumis à appel d’offre. A cet égard, il a indiqué qu’il y a une dizaine de structures, (faut-il le rappeler) les unes aussi dépendantes que les autres de la SDI, société de distribution et d’intermédiation, dont il est lui-même le géniteur. Le « richissime » homme d’affaire explique donc que, dans un contexte de libéralisme écnomique(c’est son avis à lui et celui de ses vassaux de cadres),le prix de l’adjudicataire unique est celui qui s’impose à tous les concurrents.S’appuyant alors sur le système de subvention ingénieusement montée avec l’appui des fonctionnaires de l’administration, tous à sa solde, il propose un prix unique qui n’a aucune commune mesure avec la réalité et les règles de la concurrence loyale. C’est ainsi que d’éminents importateurs et distributeurs comme François Tankpinou,  Francis da Sylva et Janvier Balley paix à son âme, se sont fait laminer par le rouleau compresseur qu’il a mis en place avec l’aide des cadres et fonctionnaires de l’administration.De fait, tous les concurrents sont évincés et boutés dehors. Dès lors, devenu seul maitre à bord, la volonté du « richissime » homme d’affaire s’impose au gouvernement à qui on brandit la menace de l’année blanche du coton, la menace de poursuite contre l’Etat des traders internationaux prétendument propriétaires de la production déjà placée. Au pied du mur, le gouvernement ainsi pris dans le piège savamment ourdi avec la complicité de ses cadres crétins, n’a plus d’ autre choix que celui de céder. Des arrêtés et décrets sont alors signés à la hâte et à tour de bras, le système ayant été préalablement bien huilé et bien préparé à coup de billets de banques frauduleusement soustraits au trésor public. Voilà la vérité des décisions du conseil des ministres qu’on brandit à l’opinion public. Décisions qui pour la plupart sont conçues et dictées, pour servir une cause, avec la complicité de fonctionnaires impudents.

Il vous souviendra en effet que lors de sa dernière rencontre avec les acteurs de la filière coton à Parakou, le chef de l’Etat, a confessé publiquement qu’on l’enfermait dans des bureaux pour lui extorquer sa signature…. S’il est vrai que Boni Yayi ne peut pas se prévaloir de sa propre turpitude, sa déclaration est tout au moins la preuve de comment avec la complicité de ses cadres, il a pu se laisser prendre en otage pour que la république soit dépouillée à coup de décisions administratives dolosives. C’est ça la forme de libéralisme et de libre concurrence que défendent ceux qui s’enrichissent au détriment du trésor public et sur le dos du contribuable.

Mais ce n’est pas tout.Cette sortie malencontreuse aura également le mérite de nous servir desâneries les unes aussi déconcertantes que les autres. Ainsi, le brave Patrice a pu remettre en cause l’aveu historique de son homme de main et bras Eustache Kotinganqui, lors de la rencontre avec les acteurs du coton ci-dessus évoquée, a reconnu publiquement à l’actif de Yayi Boni et de son gouvernement, la croissance prodigieuse de la production cotonnière depuis que le gouvernement a décidé de remettre les choses dans le bon ordre. Un peu comme dans l’histoire de la traversée de l’Egypte, Dieu aura tellement endurci le cœur de Talon pour qu’il aille le plus loin possible dans ses délires et ses errements choquants pour la morale, et dans ses dérives illogiques. Mais la vérité est que dans sa hargne et sa soif de la vengeance, la mer se refermera autour de lui et de tous ses zélateurs, et ils se feront emporter des les gouffres.A vouloir nier l’évidence et asservir davantage le peuple, ce sera le prix à payer. Car, il est désormais un secret de polichinelle que depuis que le gouvernement de Yayi Boni a pris en main la gestion de la filière coton, la production cotonnière n’a cessé de croitre. Les chiffres à cet effet sont disponibles même dans les institutions internationales et les hommes de bonne foi, ceux qui refusent de se laisser engluer par le pouvoir de l’argent, peuvent le reconnaître, malgré toutes les farces et les fourberies entretenues sur une certaine presse, pour ramer à contre-courant de la vérité et de la déontologie de la profession. Heureusement, seul le mensonge se cache. La vérité a donc fini par jaillir… Et elle l’a été, non pas par les voix autorisées, mais plutôt par celle deceux-là mêmes qui ont de tout temps œuvré pour que jamais, elle ne semanifeste. On comprend donc l’embarras de Talon qui, plutôt que d’admettre l’évidence enfin confessée par l’acteur central du système qu’il a mis en place, cherche désespérément à démontrer que la filière a été remise à flot sur ses efforts personnels, alors même qu’il est en exile. S’il est amnésique pour oublier alors, tous les coups qu’il a faits pour rendre l’année blanche comme il l’avait promis et fait relayer par  une certaine presse, le peuple ne l’a pas oublié. Non seulement ce mensonge est grossier, mais il vientencore une fois administrer la preuve de l’impréparation de sa sortie qui met à nu,toutes les limites et les hérésies de l’orateur bien risible. Il est désormais établi que la production cotonnière est en forte croissance au Benin. Talon et ses bigots devraient se résoudre à aller chercher d’autres thèmes pour enrichir leur discours de campagne. Et là-dessus, le peuple les attend de pied ferme.

Il agit….

Dans une rhétorique mal construite, l’hommea tenté de nous démontrer que l’affaire des trois usines de la SONAPRA devenues sa propriété privée, a été vidée jusqu’en cassation. Ila semblé ainsi mettre en garde toute personne qui aurait l’outrecuidance d’évoquer, de quelque manière que ce soit, cette affaire que le gouvernement qualifie pourtant de vaste escroquerie.

Ce qu’il importe de ne point perdre de vue dans un pays comme le Benin, c’est la capacité de nuisance du pouvoir de l’argent. On peut doncSURGIR et AGIR à sa guise tant que les cadres béninois brilleront par leur incurie et leur gloutonnerie. Ce que l’on tente de nous faire croire peut être vrai. La cour de cassation aurait déjà connu et vidé le contentieux. Seulement, nous devons savoir que ce ne sont pas les béninois ordinaires qui rendent les décisions de justice. Nous devons également nous rappeler que ce n’est pas un Béninois ordinaire qui s’est désolé de l’inconduite des magistrats et de la corruption qui gangrène les cours et tribunaux. Non seulement c’est un ministre de la république qui s’est offusqué de cet état de choses, mais plus encore, c’est le ministre qui tient la tutelle de ce corps de fonctionnaires. Allez donc y voir quelque chose !

Il n’est que de fréquenter le milieu judiciaire et d’être un habitué des frustrations et des récriminations des acteurs de la justices contre certains magistrats, pour comprendre effectivement que le pouvoir de l’argent peut permettre d’AGIR efficacement et façonnerla conviction de certains fonctionnaires assermentés, qui font parfois l’option de trahir la république. Non seulement vous pouvez être victime de l’abus de ces hommes en noir, mais si vous manifestez votre mécontentement, votre geste est qualifié d’outrage à magistrat, et vous en payez le prix comme ce fut le cas d’un brillant avocat communiste. Les décisions de justice d’accord ; mais dans nos pays, elles ne valent pour le moment que ce qu’elles valent. Et c’est dommage. Qu’on ne nous prenne donc pas pour des demeurés !

… et disparaît.

Il disparaitra certainement avec la sortie des braves fonctionnaires de la douane béninoise. J’aurais parié, comme certains Béninois qui connaissent le système, qu’après la sortie de Talon, aucun cadre n’oserait le démentir, quelque gros que puisse être le mensonge. Fort curieusement, la réaction des fonctionnaires de la douane ne s’est pas fait attendre. Eux au moins pour la circonstance, on peut leur dire bravo…. Bravo pour le courage…. Bravo pour leur patriotisme…. Bravo pour avoir refusé de troquer l’avenir de leurs enfants, petits-enfants et de la jeunesse béninoise en proie à la misère, contre le mauvais maître, l’argent. Il n’est plus un secret pour personne que Talon dicte sa loi par le pouvoir de l’argent. C’est d’ailleurs sans scrupule qu’il a lui-même déclaré, comment il a fait élire ou contribué à l’élection des chefs d’Etat par le passé. Si aujourd’hui, nous n’avons plus de parti politique, c’est à cause des affres du pouvoir de l’argent qui achète tout ; qui achète les hommes politiques et des citoyens sans dignité. Cela justifie que même les hommes politiques qui ne partagent pas les ambitions de Patrice Talon n’ont malheureusement pas le courage de le défier. Pour les élections prochaines, aucun parti politique n’a le courage de lever le coin de voile sur sa position. Il sera châtié de sa témérité. Le robinet lui sera fermé. Mais les douaniers eux ont osé aller même plus loin qu’on leur aurait demandé. A la lumière de leurs déclarations, c’est devenu non seulement une évidence que Patrice Talon aura contribué à détruire le tissu économique de notre pays en faisant faire à Bénin Control d’énormes revenus pendant que les caisses de l’Etat se vidaient. C’est aussi une évidence qu’il aura contribué au délabrement et à la réduction du trafic au port de Cotonou. Ne pas accepter en pareille circonstance de se taire, c’est qu’il DISPARAITRA inéluctablement ainsi que l’ont déjà prévu ses prêtres et ses conseils. C’est bien le lieu pour lui de savoir que les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Il est le seul à connaître les vérités des faits qui lui sont reprochés et sait comment, à son gré, il lève le coin de voile sur tel pan qu’il lui plait et à qui il veut. Voici donc venu pour lui le moment de faire un sérieux examen de conscience et de s’assagir. Autrement,  encore une fois, IL DISPARAITRA comme l’a déjà prophétisé son éminent avocat. Et ce sera tant mieux pour les Béninois qui ne veulent que la paix

Urbain C .Nodofinin – Sociologue (Contribution)

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