Suspension des quotidiens « Le Matinal » et «l’Enquêteur» : des Conseillers de la Haac se désolidarisent

Alors que la suspension provisoire des quotidiens l’Enquêteur et le Matinal perdure, les choses bougent au sein de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication. Nos sources indiquent que certains conseillers ont ouvertement manifesté leur désapprobation de quelques actes posés par le président Adam Boni Tessi ces dernières semaines.

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Bientôt deux semaines que notre confrère « Le Matinal » n’est plus visible dans les kiosques à journaux, ni les feux tricolores. C’est, en effet, le mercredi 04 novembre dernier que le président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac) a sorti sa décision de suspension du plus grand quotidien privé béninois. Se fondant sur les dispositions de l’article 55 de la loi organique de la Haac, Adam Boni Tessi a  fait interdire de parution le journal de Charles Toko pour violation du code de l’information (articles 29 et 272) et du code de déontologie de la presse béninoise (articles 2 et 6). Cette mesure, dite « conservatoire » devrait rester en vigueur « jusqu’à l’audition » du directeur de publication du journal, ainsi que des auteurs des articles incriminés. Quelques semaines plus tôt, un autre titre, notamment l’Enquêteur, était suspendu de parution dans les mêmes conditions.  Ces sanctions, que l’on croyait provisoires et de très courte durée, perdurent.  Et ce, malgré les protestations de plusieurs acteurs de la corporation et les appels des faîtières des associations des professionnels des medias, ainsi que des employés du quotidien Le Matinal. Des emplois sont menacés.

Des citoyens privés de leur espace d’information et d’expression. C’est sans doute conscients de ce fait que des Conseillers de la Haac ont décidé de se désolidariser du président, Adam Boni Tessi. De sources concordantes, on apprend que des Conseillers s’inquiètent de la répercussion des agissements de leur président sur l’image de l’institution.  Par voie de correspondance, ces Conseillers lui auraient indiqué une violation, par ses actes, de la loi organique et du règlement intérieur de la Haac. Les actes incriminés sont, entre autres, les mesures conservatoires contre Le Matinal et l’Enquêteur, le communiqué du président-Haac mettant en garde les medias contre la diffusion des informations liées aux activités de la présidentiable de 2016. Les Conseillers inquiets se seraient aussi plaints de certaines nominations provisoires faites récemment à la Haac. Dans ces trois dossiers, la démarche employée par le président Boni Tessi est remise en cause, au regard des textes régissant le fonctionnement de l’institution. L’ancien député Fcbe est accusé de contourner la plénière, qui réunit l’ensemble des Conseillers, dans ses prises de décision. Ces décisions,  jugées pour certains liberticides, menacent la crédibilité de la Haac  et  porte  gravement atteinte  à la liberté de presse au Bénin

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