L’Un dévoile un autre visage de la gouvernance économique sous Yayi

Dans une déclaration lue à la tribune de l’hémicycle ce mardi 22 décembre lors de la plénière sur le vote du budget général de l’Etat, 2016, l’honorable Idji Kolowalé a, à l’aide de statistiques, attiré l’attention de ses collègues, sur les mauvaises facettes de la gouvernance économique sous le régime du Changement-Refondation.   

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En lieu et place des invectives, c’est sans doute le type de discours que les pourfendeurs du régime Yayi attendent de l’opposition. Celui délivré ce mardi 22 décembre par Antoine Idji Kolawolé. Dans le cadre de la plénière sur le vote du budget général de l’Etat, gestion 2016, le président du groupe parlementaire « Union fait la Nation » a fait une déclaration à la tribune de l’hémicycle.  L’ancien président de l’Assemblée Nationale a fait remarquer aux députés certaines taches noires de la gouvernance économique du régime Yayi. Les points soulevés expliquent d’ailleurs le rejet du budget par les députés membres du groupe parlementaire Un. «Dans tous les documents soumis à l’appréciation des députés, on ne trouve nulle part comment l’exécution du Budget 2016 peut permettre de réaliser (le plan) Bénin Alafia 2025 ou les Objectifs de développement durable (Odd », a constaté l’honorable Idji Kolawolé. Il note une contradiction entre les professions de foi du gouvernement et ses orientations budgétaires. « Le gouvernement affirme qu’il veut promouvoir les nouvelles technologies. Au même moment, il propose des mesures qui augmentent le coût des communications par téléphones portables et par Internet, a-t-il souligné.  Il veut développer les transports. Au même moment, il diminue le budget du Ministère des transports. Le gouvernement veut renforcer le développement local. Au même moment il diminue l’argent destiné aux communes où se trouve la cohérence d’une telle politique?».

Chiffres alarmants

En plus de la contradiction entre les paroles et les choix du gouvernement, l’élu du peuple regrette que « la consommation des crédits va baisser de 10,1% en 2015 par rapport à 2014 », « le taux d’engagement (des dépenses d’investissement) est de 47,78% au 30 septembre 2015, en net recul par rapport à 2014 ».   «Dans le Budget 2016, le nouveau gouvernement propose de réduire de 66,92 milliards les crédits destinés aux investissements par rapport à 2015 », poursuit-il, et « seulement 17% de l’aide extérieure est utilisé au 30 septembre 2015 ». Ainsi, à la date du 30 septembre, le président Boni Yayi et son équipe n’ont pu dépenser «que 40 milliards de francs sur les 233,3 milliards d’aides extérieures inscrits pour cette année.»  Il pointe du doigt les difficultés d’accès à la plateforme du Système intégré de Gestion des Finances Publics ; puis, l’exécution des dépenses publiques par des procédures exceptionnelles, « sans les contrôles habituels ». « Où se trouvent la bonne gouvernance financière et la transparence ? » s’indigne-t-il. Il est temps, selon cette voix, de l’opposition parlementaire de faire en sorte que « le Budget de l’Etat devienne un instrument de justice sociale, d’aménagement équilibré du territoire, de renforcement de la cohésion nationale et d’instauration de la paix. » A cet effet, il plaide

pour l’avènement d’une autre « politique pour notre pays ». «Il faut un autre budget pour satisfaire les besoins de nos populations », a-t-il insisté. Pour lui, « maintenir l’ancienne politique, c’est choisir l’option d’aggraver la pauvreté, c’est continuer à pénaliser les pauvres comme le Gouvernement l’a commencé depuis 2008.»

Ses collègues épousent-ils sa position? Tout compte fait, le budget a été adopté par 75 voix contre 8.

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