L’Afrique peut-elle corriger son image de continent en crise?

Lorsqu’on passe en revue les différentes interventions des Nations Unies en Afrique depuis les années 1980, on est frappé par l’instabilité chronique qui a caractérisé des pays comme le Libéria, la Sierra Léone et la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest.

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L’Afrique centrale et les pays des Grands Lacs – notamment le Burundi, le Rwanda, le Congo-Brazzaville et la République Démocratique du Congo – ont également donné l’impression d’un continent où ne se déroulent que des guerres, des génocides et des viols massifs,  pendant que le Soudan, la Somalie et l’Erythrée sombraient dans le chaos.

Les médias internationaux ne se sont pas privés de dépeindre un continent meurtri par des conflits armés sans fin, par la famine, la sécheresse et les déplacements massifs de populations misérables. Certains intellectuels africains ont été profondément blessés dans leur amour-propre, accusant, à tort ou à raison, les médias occidentaux de préjugés et de racisme. En 1980, le Directeur Général de l’UNESCO, le Sénégalais Ahmadou Mahtar M’Bow mettait sur pied la Commission Sean MacBride, chargée d’analyser les divers aspects du déséquilibre de l’information et de la communication entre pays du Nord et ceux du Sud.

En cette première moitié du vingt-et-unième siècle, les pays africains donnent-ils une image moins négative au reste du monde ? Ce n’est pas certain ; c’est, pourrait-on dire, l’anecdote du verre à moitié vide ou à moitié plein. Il est indéniable que des pays comme le Botswana, le Sénégal, le Ghana ou le Bénin, constituent des îlots de stabilité politique et de paix sociale. Mais le resteront-ils encore longtemps ? La question mérite d’être posée, parce qu’il suffit d’événements imprévus pour que ‘l’œuvre de tant d’années soit en un jour effacée’.  D’autant plus que le Burundi et le Soudan du Sud continuent d’entraîner des misères pour des centaines de milliers de personnes, dans la quasi-indifférence des dirigeants politiques. Et les observateurs politiques se demandent ce qui se passera en République Centre Africaine après la proclamation définitive des résultats du récent scrutin législatif et présidentiel.

Il faut souhaiter que les troupes des Nations Unies déployées en RCA – la MINUSCA, nom donné à cette opération effective depuis le 15 septembre 2014 – reçoivent tout l’appui matériel, logistique et financier de la communauté internationale afin que ce pays ne renoue plus avec les démons de l’instabilité et des confrontations ethniques et religieuses. Car au lieu de consacrer leurs ressources insuffisantes à rétablir la paix et la sécurité dans les pays africains, les Nations Unies devraient plutôt se concentrer sur l’aide au développement, celle qui permet d’accroître les productions agricoles, pastorales et piscicoles pour nourrir des populations en nombre croissant. Une aide qui permet à l’Afrique de renforcer sa base industrielle, d’encourager l’alphabétisation, de promouvoir la santé pour tous, bref de faire reculer la pauvreté. En somme, le retour à sa mission originelle…  

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