La mafia politique ou le sacre de l’incertitude

Le printemps des partis et mouvements politiques est arrivé.Surtoutque l’enjeu de la compétition électoraleactuelle est encore plus grand. Il est question de confier la gestion du pays tout entier à seul individu ou par extension à une équipe.

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Les négociations vont bon train entre les candidats et les formations politiques.C’est en ce moment que toutes les personnes qui ont créé des formations politiques, mais qui avaient complètement disparu de la scène politique et même du subconscient des citoyens, lesressuscitent et se frottent les mains. Il fait bon actuellement d’être leader d’un parti ou d’un mouvementpolitique. Des opportunistes à l’affût, sentant arriver cette période politique de vaches grasses, ont créé à la dernière minute partis et mouvements politiques. Question de préparer une place à la cérémonie de distribution du gâteau électoral. Avec ou sans base électorale, on se positionne sur le marché de la négociation en brandissant sa formation politique comme garantie de soutien de candidature. Les habitants des quartiers sont mobilisés, au prix de quelques billets de banques, les plus insignifiants pour assister au «congrès général du parti». Cinq cents à mille personnes sont suffisantes pour faire salle pleine. Les caméras de télévision et les journalistes feront le reste. C’est-à-dire rapporter de façon amplifiée «les travauxdu congrès qui a connu un succès avec l’appel du parti à voter le candidat lambda puisque après mure réflexion, c’est le plus convainquant de tous, et c’est lui qui présente un avenir pour le pays». Mais cette réflexion s’appelle le pactole, le fric qui suscite tout le ramdam qu’on entend ça et là.Les formations politiques les plus en vue, se font courtiser, annoncent qu’ils présenteront des candidatures, puis prolongent le suspense à volonté. Question de boucler les négociations avec presque tous les candidats importants en termes de propositions «d’akwè». Chaque candidat qui arrive à contacter le parti politique reçoit l’assurance que s’il respecte les clauses contractuelles relatives à l’épaisseur de l’enveloppe de l’ «akwè», il obtiendra le soutien du parti. Mais la réalité est que le candidat qui emporte le soutien du parti, est celui qui aura proposé quelques postes ministériels au parti, mais encore et surtout plus de fric. De telle sorte que même si le candidat soutenu ne remporte pas les élections, que le leader du parti et sa clique aient quand même empoché et conservé le pactole. Il s’ensuit alors que le critère qui détermine le soutien que le parti apporte au candidat, n’est pas d’ordre idéologique encore moins lié au programme politique du candidat, plutôt au poids de l’ «akwè». C’est alors que les leaders des partis se livrent à de sérieuses contradictions. En soutenant des candidats qu’ils avaient présentés auparavant à leurs militants comme étant le poison du peuple. Des revirements de situations que seule l’épaisseur de la cagnotte sait produire. Pendant la tenue de ces négociations, la base c’est-à-dire, les militants du parti sont tenus à l’écart.

Elle ne doit pas être consultée à ce niveau des négociations. C’est une affaire du président du parti ou dans une certaine mesure des cadres qui composent le bureau politique. C’est une fois le pactole empoché que les cadres du parti réfléchissent sur les stratégies à utiliser pour rallier les militants à la décision voire au deal du parti. Sur les centaines de millions perçues, quelques dizaines seront décaissées pour occuper la bouche des militants pour dissiper leur colère. Tout ceci se fera à grand renfort de médias pour montrer au candidat à qui on a promis le soutien, que les militants sont acquis à sa cause. De toute façon, même si le jour du scrutin, les militants ne tiennent pas leur promesse, le candidat aurait quand même vu les cadres du parti se déployer sur le terrain. Le deal prévoyant seulement que le parti appelle ses militants à voter pour le candidat, sans fixer aux cadres ou leader du parti, l’obligation de résultats. Rien ne dit donc que promettre le soutien à un candidat correspond au ralliement de tous les militants à sa cause. C’est un fait que les candidats demandeurs d’alliance, n’ignorent pas. C’est la loi de la mafia où on est sûr de rien, on ne fait que miser

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