Union fait la Nation : Un grand rêve d’union politique effondré

En 2009 et en 2010, L’Union fait la nation(Un) passait pour une fierté politique nationale. Son rêve d’union de la classe politique faisait rêver jamais. Mais moins d’une décennie après, tout s’effondre. Il aura suffi de deux élections pour que les démons de la division refassent surface et mettent fin aux ambitions des bâtisseurs de l’Union.

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Faudra-t-il attendre le 12 mars prochain pour chanter le requiem de l’Union fait la nation ? Ce jour, l’union aurait eu huit ans si elle avait réussi à survivre. Mais hélas, elle n’existe plus aujourd’hui. En tout cas, pas dans la réalité puisque le quarteron de partis qui tentaient jusque-là d’entretenir une illusion d’union a fini par voler en éclats, incapable de faire un choix consensuel de candidat pour la présidentielle du 28 février prochain. Le noyau dur qui résistait depuis 2011, année où il y eut la première saignée avec le départ de la Rb, du Prd et de certains petits partis, a fini par se désintégrer  aussi. La cause : un choix de candidat unique mal négocié, sinon mal goupillé par les ténors de l’alliance. Au début, il était question du choix d’un candidat unique. Tout a été fait et dit dans ce sens pour que l’Un puisse aller à l’élection présidentielle du 28 février avec un seul candidat. Golou président du Psd et Eric Houndété, actuel vice-président de l’Assemblée nationale se sont manifestés pour le poste de candidat unique. Pendant des mois, ils se sont préparés pour, en y investissant de leur temps, de leurs moyens et de leurs réflexions. Puis un jour, après une longue période de tergiversation, les ténors de l’union annoncent qu’ils préfèrent chercher leur candidat à l’extérieur de l’union. Déception pour ces candidats qui ont fondé, chacun, son rêve de succès politique sur une union qui n’existait que de nom. Erreur d’appréciation de la situation politique nationale ou volonté des ténors  à livrer l’union aux enchères aux ploutocrates candidats ?  Tout porte à croire que la deuxième thèse est plus plausible. Il est inconcevable que des hommes politiques aussi expérimentés que Bruno Amoussou, Lazare Sèhouéto, Idji Kolawolé, Séfou Fabohoun puisse se dédire aussi facilement sans donner aucune explication convaincante à leurs militants. Des sources officieuses racontent que ces ténors ont été mis sur de fortes pressions venant des milieux d’affaires, pressions auxquelles ils ont fini par succomber. Ce n’est donc pas surprenant d’entendre dire que le candidat de l’Un est Sébastien Ajavon ou Patrice Talon, les deux milliardaires lancés de manière impromptue dans la course présidentielle. Au sein du collège des présidents de partis membres de l’Un, une partie roule pour Sébastien Ajavon et une autre pour Patrice Talon au point où elle n’a pas encore le courage de dire officiellement qui est le candidat choisi parmi les deux.  Une chose est claire, l’Un a été vendue aux enchères et Cyprien Koboudé, un des jeunes de cette alliance, n’a pas eu froid aux yeux pour citer Amoussou, Sèhouéto, Idji et consorts comme les responsables.

Deux élections et flop

Qui pourrait croire qu’en si peu de temps, l’Un pourrait connaître ce sort lugubre. On revoit encore comme si c’était hier, les discours séducteurs des Bruno Amoussou, des Idji et autres Sèhouéto. Les phrases fortes comme : « Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise » et « nous voulons faire de l’Un une grande école de formation politique ». On a bien envie aujourd’hui de demander si les mêmes peuvent encore avoir le courage de dire la même chose.  Voilà que ce sont les mêmes qui sacrifient des années de militantisme d’Eric Houndété et l’expérience politique d’Emmanuel Golou pour choisir des hommes sans parcours politique mais aux bourses bien pleines. Ce qui divise les responsables de l’Un c’est simplement une affaire de candidature qui fait voler l’union en trois morceaux : un pour Talon, un second pour Ajavon et un troisième pour Houndété. L’Un montre bien qu’il est un géant aux pieds d’argile. La présidentielle de 2011 a fait partir les deux grands partis de l’union, celle de 2016 est venue ensevelir l’union. Comme si chaque élection présidentielle est une menace pour l’union. Haro sur les bâtisseurs devenus fossoyeurs.

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