L’église catholique : le président doit avoir une connaissance suffisante des réalités du Pays

A moins de vingt jours du scrutin, il est bien difficile de dire qui pourra en sortir vainqueur parmi la trentaine de candidats encore en lice. Une confusion s’installe dans le pays et l’incertitude gagne les électeurs.

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Pourtant dans sa lettre pastorale intitulée : « Sous le regard de Dieu, Election présidentielle de 2016 », l’église catholique avait montré la voie en indiquant les critères de choix du successeur de Yayi.

Jamais élection présidentielle n’aura suscité autant d’angoisse, d’inquiétude et d’incertitude au Bénin. Pour une première fois depuis 1990 au moins, l’horizon politique est couvert de gros nuages et on a du mal à savoir ce qui va se passer. Le nombre pléthorique de candidats, le discours des acteurs politiques et des responsables des institutions chargés d’organiser l’élection, la démission de la classe politique et le marchandage sans scrupule de l’électorat ne militent pas en faveur d’un scrutin apaisé, transparent et équitable. Ce tableau très peu rassurant rend difficile le choix à faire et amène plusieurs citoyens à s’inquiéter sur l’avenir du pays. Pourtant, l’église catholique, consciente de cette situation, avait préparé les citoyens à bien affronter ce tournant. Autant elle a invité à la conversion, la force d’amour toujours fidèle à Dieu, autant elle nous invite à nous départir du mal, car selon elle, c’est la tradition du mal qui est « le handicap majeur qui plombe l’avancée décisive du Bénin et l’empêche, depuis des décennies, de prendre de l’envol sur tous les plans, c’est un certain état d’esprit pervers, générateur de pratiques et d’abord de conceptions sinon de convictions tout aussi pernicieuses. ». L’église a énuméré le mal culturel de l’égocentrisme, le mal de l’argent, le mal du pouvoir, le mal du mensonge privé et public, le mal des retards administratifs et des défaillances dans l’organisation des élections… ».Il faut, dit l’église, «  une conversion des cœurs et des consciences de la part de tous, en particulier de ceux qui, délibérément et sans scrupule, se préparent à bourrer les urnes, à manipuler le mécanisme du décompte des votes, à falsifier les résultats du scrutin. Du haut du ciel, le Seigneur les regarde. Tôt ou tard; il leur demandera des comptes. Ils ont encore le temps d’écouter la voix de leur conscience et l’avertissement du Sage.  L’église propose que pour rompre ce mal chaque citoyen doit personnellement ou collectivement, «sous le regard de Dieu, de nous examiner d’abord, de scruter les replis de notre conscience individuelle. Car rien ne changera en profondeur ni durablement chez nous, tant que tous et chacun, nous ne nous déciderons à changer quelque chose en nous. Il revient à chacun, chacune, de faire la lumière sur l’irrésistible mal qui l’habite (Rm 7,18), et qui imprègne son état d’esprit de citoyen ou citoyenne, membre ou non de parti politique, d’organisation, de la société civile, etc »

Le profil du président proposé par l’église

Enfin, l’église propose le portrait géant du président idéal. Il faut un homme exemplaire et fidèle, honnête, qui craint Dieu et qui a l’esprit de pardon.  Pour le candidat ou la candidate dont on apprécie les qualités, capacités et compétences personnelles. Il ou elle devrait présenter généralement les critères suivants : avoir la crainte de Dieu et le respect du sacré; avoir le sens de l’écoute et l’aptitude à travailler en équipe; l’ouverture d’esprit, la disponibilité, le courage; Avoir le sens de responsabilité; Avoir la capacité de veiller à la saine application des lois, à respecter le principe de la séparation des pouvoirs; Avoir la capacité d’une bonne gestion sociale des biens publics et de la stabilité du contrat social global; Avoir la garantie d’une culture politique solide, une expérience avérée dans le domaine politique, et de leadership; avoir une connaissance suffisante des réalités du Pays (géographique, historique et socio-anthropologique); avoir une compétence professionnelle avérée; avoir le sens du patriotisme et de l’unité nationale (grande capacité à être au service des autres dans leur diversité) ; avoir un niveau intellectuel appréciable; avoir une capacité physique rassurante et un équilibre mental; être une personne de conviction, honnête, de bonne moralité; digne de confiance; être rassembleur, charismatique, clairvoyant, efficace et visionnaire pour le Pays ; être épris de justice et de paix.

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