Les élections qui sortiront la Centrafrique du chaos

C’est ce vendredi 12 février 2016 que s’achève la campagne électorale pour le compte du second tour de la présidentielle et pour le premier tour des législatives. Le premier tour des législatives qui a eu lieu le même jour que le premier tour des présidentielles le 30 décembre, a été annulé par la Cour constitutionnel du pays sur l’ensemble du territoire.

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Après demain dimanche, le pays connaîtra ces deux élections couplées. Le bon déroulement de ces élections déterminera l’avenir du pays. Sur le le retour de la paix qui passe par l’arrêt des violences. Il est question d’organiser ces élections de façon à diminuer la contestation des résultats. Les craintes éprouvées par les centrafricains eux-mêmes et le reste de la communauté internationale, lors du premier tour des présidentielles, ne se sont pas vérifiées sur le terrain. Il s’est déroulé sans incidents majeurs. Les risques de débordement, de violence et d’insécurité que craignaient les électeurs et les observateurs ont eu lieu, mais à faible proportion. C’est pour cela qu’on pense que La Centrafrique serait sur la voie du Nigéria.

C’est-à-dire, connaître un processus électoral où le dénouement démentira les prédictions. Le dernier scrutin présidentiel au Nigéria avait été présenté comme étant celui  de tous les dangers. Mais à l’arrivée, il y a eu plus de peur que de mal. Les médias qui avaient prédit une éventuelle perturbation des élections par la secte Boko Haram, étaient surpris du bon climat qui a prévalu. La proclamation des résultats et même l’investiture du nouveau Président, n’ont pas non plus  connu de perturbation. C’est certainement  la manifestation de la coopération de la nature qui  sait parfois prendre de cours toutes les prédictions. Mais pour que la nature apporte sa coopération, il faut que les personnes qui vivent la situation manifestent dans un élan de collégialité, le désir de connaître un aboutissement heureux. Cela implique que tous les Centrafricains soient mus du désir de réussir ces élections. Les  autorités de la transition, les membres de l’autorité nationale des élections, autant que les candidats sans oublier tous les citoyens, doivent s’y impliquer sincèrement.

Pour que cela arrive, il faudra que le pouvoir de transition s’assure auprès de l’autorité nationale des élections,  de l’état des préparatifs desdites élections en débloquant à temps les fonds nécessaires pour une meilleure organisation. L’autorité des élections elle-même doit se mettre dans la logique de la  réussite de sa mission. Et d’ajuster le tir, c’est-à-dire revoir le mode d’organisation de ces scrutins qui suscitera moins de critiques et de contestations. Enrayer toutes les lacunes qui ont conduit à l’annulation du premier tour des législatives sur l’ensemble du territoire. Les candidats eux aussi, devront se disposer à battre campagne tout en prévoyant la victoire, mais aussi l’échec. Ils éviteront des discours et des critiques qui appellent les militants à la sédition. Ils doivent à l’image de l’ancien Président du Nigéria Good Luck Jonathan développer l’esprit de fair-play. Lui qui n’avait pas attendu la proclamation complète des résultats pour présenter des félicitations à son adversaire Mohamadou Buhari.

Cette attitude de Good Luck Jonathan avait certainement contribué à calmer les ardeurs de ses supporters qui entendaient peut être manifester. C’est ce qu’on attend des candidats aux élections d’après demain dimanche en Centrafrique. La contestation des résultats pourrait s’avérer dangereuse que l’acceptation des résultats des urnes, mêmes discutables. Les électeurs quant à eux doivent jouer leur partition, celle d’aller voter. D’abord parce qu’en le faisant et en grand nombre, cela produit un taux de participation qui crédibilise la consultation. Ensuite, en allant départager les différents candidats, les électeurs aideront le pays à sortir de la tradition de la prise du pouvoir par la force  et à l’inscrire dans la voie de la dévolution rationnelle du pouvoir qui est l’élection. La sortie de la Centrafrique de l’impasse sera donc tributaire du bon déroulement du scrutin et du bon état d’esprit des différents acteurs. Ce n’est qu’à ces conditions que la nature apportera aussi sa coopération

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