Les refugiés burundais dans la tourmente

Par réflexe de survie, certains citoyens burundais sont allés trouver refuge auprès des pays voisins. Notamment en Ouganda, en République démocratique du Congo et  au Rwanda.

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Fuyant ainsi les violences et la répression militaro-policière qui sont devenues le quotidien des habitants de Bujumbura et des autres localités du pays. Le cas des grenades qui explosent depuis quelques semaines dans la capitale Bujumbura. Faisant à chaque fois des morts ou au moins des blessés. Ces réfugiés, solidarité africaine faisant, ont pu s’intégrer dans ces différents pays. Mais le séjour de ceux vivant au Rwanda a connu contre toute attente, l’irruption d’un élément perturbateur.Cet élément nouveau les a sortis de la quiétude qu’ils avaient déjà retrouvée dans leur pays d’accueil. Il s’agit de la déclaration de la ministre Rwandaise  des affaires étrangères qui a affirmé avant-hier samedi, que le pays entend répartir les réfugiés burundais vivant sur son territoire, dans les autres pays voisins. Elle réagissait  à travers cette déclaration, aux propos du gouvernement américain qui accuse le régime de Kigali de vouloir déstabiliser le Burundi.

En s’appuyant pour la cause sur les réfugiés qui vivent sur son sol. La ministre a indiqué que le faisant, le pays sera à l’abri de la tentation d’utiliser ces réfugiés pour la déstabilisation de son voisin le Burundi tel que répandu par les Etats-Unis. Les réfugiés vivant au Rwanda ont reçu cette annonce comme une véritable détonation. Puisque l’application de cette mesure suppose que les réfugiés devront reprendre le périple et renégocier l’intégration ailleurs. Leur inquiétude a fait réagir le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, (Hcr) dans le pays. Le Hcr s’est inquiété de cette situation qui pourra créer la panique au sein des réfugiés. Le pays accueille deux catégories de réfugiés : ceux qui vivent dans les camps du Hcr et ceux qui ont été acceptés dans les familles. Certains réfugiés intégrés dans les familles, ont même réussi à trouver des activités génératrices de revenus. Ce sont surtout eux  qui expriment leur  inquiétude par rapport aux opportunités d’emploi qu’ils devront perdre. C’est vrai que l’ensemble  des réfugiés, disent regretter les conditions de vie satisfaisantes qu’ils reçoivent dans le pays.

Si Kigali met en exécution sa menace, le malheur des réfugiés dans ce cas, ne sera pas seulement à mettre sur le dos du seul Rwanda, mais beaucoup plus sur les Etats-Unis que sur le régime de Bujumbura. C’est  Bujumbura qui est à l’origine des mouvements de déplacement des populations. C’est encore le pouvoir de Nkurunziza qui est complètement fermé aux négociations visant à ramener la paix dans le pays. Le gouvernement américain quant à lui devrait être comptable du départ éventuel des réfugiés du Rwanda. Car la dénonciation de  Washington à  l’endroit du Rwanda, apparait plutôt comme une mise en accusation péremptoire. En plus d’une approche de communication fâcheuse.

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Les Etats-Unis auraient pu organiser une rencontre sous l’égide de l’Union africaine pour présenter les conclusions de leur enquête. Ce qui donnerait l’occasion au Rwanda indexé de s’expliquer. Et de trouver certainement des voies diplomatiques pour résoudre le différend. Mais en optant d’accabler le régime de Kigali, l’attitude de Washington amène  à rechercher l’agenda caché de cet acharnement.

Des accusations qui ont plutôt requinqué le régime de Bujumbura qui en a profité pour organiser des marches de protestation contre cette éventuelle déstabilisation du pays par le voisin Rwanda. Ce qui risquera de servir de prétexte et d’éléments de justification aux exactions à venir que commettront l’armée et la police burundaises. Il ne serait donc pas exagéré de voir dans cette approche américaine, les signes annonciateurs d’une intervention au Rwanda. Non pas en rapport avec le  prétendu projet de déstabilisation du Rwanda, mais comme une réaction tacite de Washington à la révision de la constitution par le régime de Kigali.  Puisque  Washington n’a pas du tout digéré le processus de révision de la Constitution qui permet au Président Paul Kagamé de se représenter aux élections présidentielles. Rien ne semble logiquement justifier cet acharnement de Washington sur le Rwanda. Pendant que Bujumbura continue à être le cimetière des manifestants contre le troisième mandat. Le Rwanda méritait plutôt d’être félicité d’accueillir des réfugiés qui sont jusqu’ici satisfaits de leurs conditions de vie. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays qui accueillent aussi les réfugiés

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