Un complot serait en train d’être ourdi contre le peuple béninois. C’est ce que pensent certains candidats à l’élection présidentielle du 28 février 2016 face au retard criard observé dans la distribution des cartes d’électeurs et surtout la distribution par ère géographique de ces précieux sésames sans lesquels l’électeur béninois ne peut exprimer son droit de vote.
Hier, en marge de la séance de travail à laquelle ils ont été conviés à la Commission électorale nationale autonome (CENA), certains candidats, précisément les anciens ministres Issa El Hadj Azizou et Marie-Elise Gbèdo, l’ancien coordonnateur du Millenium Challenge Account, Simon Pierre Adovèlandé, l’ancien fonctionnaire de l’Organisation internationale de la Francophonie, Daniel Edah ont donné de la voix.
Ces candidats ont réagi, via des interviews accordées aux acteurs de média, pour dénoncer les irrégularités qui entachent le processus d’impression et de distribution des cartes d’électeurs. Pour eux, cette situation participerait d’un plan pour valider un « K.O programmé ». « Je trouve curieux ce choix du Cos-Lépi de procéder par zone tout en sachant que nous n’avons plus le temps. Il y a un grand souci à ce niveau-là. On dirait que tout est en train d’être mis en œuvre pour que nous ayons des élections bâclées ou des élections à problème », s’est inquiété Daniel Edah. Les inquiétudes de l’ancien fonctionnaire de l’OIF sont également partagées par Simon Pierre Adovèlandé. L’ancien coordonnateur du MCA pense que cette « mauvaise pratique » ne garantit pas l’égalité de chances à tous les candidats en lice. « En procédant tel que c’est fait actuellement, j’ai bien peur qu’en privilégiant des zones pour démarrer c’est une mauvaise pratique », a jugé le candidat Adovèlandé qui pense que « ce qui se passe relève de la suspicion et peut être le nid pour des contestations après ». Marie-Elise Gbèdo quant à elle craint cette situation conduise à un choas. « Il y a un risque à voir les choses tourner mal », a fait savoir l’avocate candidate.
Face à cette situation et vu les risques, l’ancien ministre de l’Agriculture du président Boni Yayi, a invité au respect des textes de la République.«Je pense que le Cos-Lépi, la Céna et la Cour constitutionnelle devraient tout faire pour se passer d’un certain nombre de faits et ne pas retomber dans des travers. Moi j’ai déjà pris part à des élections où le même jour les électeurs prennent leurs cartes et vont voter dans le bureau d’à côté. Ce qui n’est pas légal, il ne faut pas le faire. Un pays est régi par des textes et il faut respecter les textes », a conclu Issa El Hadj Azizou
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