A quelques jours de la fin du régime Yayi, c’est la débandade dans presque tous les ministères. Dans celui de l’économie et des finances, le patron des lieux Komi Koutché joue ses derniers numéros. Et profite du peu de temps qui lui reste pour « caser » quelques amis.
A la Direction générale du budget (Dgb), il a créé trois nouvelles directions par un arrêté qui viole le décret présidentiel portant Attribution, organisation et fonctionnement (Aof) du ministère. Trois nouveaux postes créés dans la précipitation, un Chef de l’Etat bafoué dans son autorité, un Aof violé et des « amis politiques » et « parents » en phase d’être recasés à la Direction générale du budget. Ce sont les conséquences des derniers caprices du tout dernier argentier national sous Boni Yayi. A l’image de son chef qui multiplie ses frasques, Komi Koutché se hâte pour arranger quelques situations, liquider quelques dossiers et améliorer la situation de quelques amis. Ainsi donc, quarante huit heures après l’échec de son candidat Lionel Zinsou, soit le 22 mars 2016, il prend un arrêté pour revoir à la hausse le nombre de directions rattachées à la Direction générale du budget. Il passe désormais à dix au lieu de sept normalement prévues dans le décret portant Aof dudit ministère.
Les Directions des dépenses en capital et celle de l’exécution du budget sont remplacées par cinq nouvelles directions. Il s’agit de laDirection de la solde, de la Direction du suivi des investissements et des provisions, la Direction de l’analyse budgétaire et de la statistique, la Direction de la coopération financière décentralisée et des opérateurs de l’Etat et la Direction de la réforme budgétaire. Selon les mêmes sources, le ministre s’apprêterait à nommer trois personnes pour occuper ces postes. Dans les coulisses du ministère, il se susurre que ce sont des amis politiques et des parents qu’il entend promouvoir avant de passer service. Cet arrêté de nomination est une vraie claque pour Boni Yayi dont le décret portant l’Aof du ministère se voit ainsi piétiné par celui qui s’est toujours présenté comme son meilleur chantre et son filleul politique. Il alourdit les charges du ministère et crée une ambiance délétère préjudiciable au bon fonctionnement de ce ministère stratégique. En effet, il ravive la fronde et les mécontentements des agents qui digéraient à peine la nomination d’un Directeur général du budget à peine qualifié pour le travail. Pour le nouveau président Patrice Talon, c’est un véritable guet-apens dans la mesure où le ministère des finances est appelé à l’accompagner dans les tâches prioritaires qu’il s’est octroyées surtout en ce qui concerne le paiement de la dette intérieure du pays
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