Présidentielle 2016 : Lionel Zinsou, tout ça pour ça !

Avec 28,44% au premier tour de la présidentielle du 06 mars 2016 au Bénin, la coalition dite républicaine Fcbe-Prd-Rb  appuyée par le Président Boni Yayi et son super-candidat Lionel Zinsou ont essuyé un grand revers qui sème la panique dans leur rang.

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« Quand le vent soufflera on verra le cul du héron blanc », dit-on. Le vent du premier tour de la présidentielle au Bénin a soufflé et on vient de voir effectivement le cul du héron blanc de Yayi. Il s’agit en terme plus clair de la supposée Alliance républicaine Fcbe-Prd-Rb et compagnies soutenant la candidature en or du premier ministre, le Franco-béninois Lionel Zinsou imposé à la mouvance par le Président de la République, Boni Yayi dont le dernier mandat prend fin dans une vingtaine de jours. L’homme pour qui on a, urbi et orbi, prédit une écrasante victoire par K.O dès le premier tour a enregistré moins de 30% des suffrages exprimés des Béninois au scrutin du 06 mars. Selon les résultats provisoires proclamés dans la matinée de ce mardi 08 mars 2016 l’oiseau rare de Boni Yayi n’a recueilli que 28,44%, très bien  inférieur à la razzia que les ténors des Fcbe, du Prd et de la Rb lui ont promise à grand renfort médiatique. Cela saute aux yeux, Lionel Zinsou a fait piètre figure au premier tour du scrutin et risque de subir une humiliation au second tour.

Chronique d’une humiliation

Arraché à sa retraite dorée et apaisée à Paris et bombardé il y a quelques 08 mois comme Premier ministre  avant d’être  énergiquement poussé par Boni Yayi à devenir candidat à sa succession, Lionel Zinsou était loin de penser qu’il subirait la galère qui est la sienne actuellement avec la coalition politique digne d’un colosse aux pieds d’argiles que forment les Fcbe au pouvoir, le Prd de Me Adrien Houngbédji et la Rb de Léhady Soglo, le maire de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Oiseau rare déniché par Boni Yayi, il est  aussi l’homme sur  qui l’éternel opposant Adrien Houngbédji et le bébé politique Léhady Soglo misent pour avoir leurs parts du gâteau Bénin pendant les cinq prochaines années. De tous les candidats, Lionel Zinsou est celui qui jouit des plus grands soutiens politiques du pays. Pour lui Boni Yayi, le Président de la République s’est érigé en directeur de campagne, la deuxième personnalité politique du pays, le chef du Parlement, la 2ème personnalité de l’Assemblée, le Président des maires du Bénin, tous les ministres et des anciens ministres du régime Yayi, la quasi-totalité des directeurs généraux des sociétés d’Etat et que sait-on encore, ont mouillé le maillot. Les moyens de l’Etat ont été utilisés à fond  pour sa  cause. Dans ce regroupement insolite et aperçu  par des observateurs comme le produit de rapprochements de contre-nature, l’arrogance est montée à son paroxysme. Notamment avec le Président de l’Assemblée nationale qui s’est trouvé un talent de mathématicien affirmant avec assurance que le K.O est tout simplement consommé. On se rappelle comment il narguait les autres candidats dont ses anciens bailleurs que sont les milliardaires Patrice Talon et Sébastien Ajavon avec de sottes métaphores en langue goun.  Le chef de l’Etat lui-même a dépassé les bornes avec de dangereuses déclarations régionalistes et  injurieuses à l’égard des autres candidats qu’il étiquette comme appartenant à une mafia à laquelle il ne compte pas rendre le pouvoir. C’est à croire que le pays était devenu sa propriété et qu’il, en père de famille sentant venir sa mort prochaine, décide  d’exproprier des héritiers pour en consacrer d’autres qu’il adoube pour la succession. Seulement, la mayonnaise n’a pas pris et le peuple ne se retrouve pas dans ce candidat qui pourtant s’est aussi illustré dans des vêtements d’apparat et avec des bribes d’énoncés mal assimilés en langues locales pour se faire accepter des populations à la base. Visiblement le peuple n’est pas dupe. Et la réponse est plus qu’humiliante pour les partenaires pensant avoir réalisé une bonne partie.

Une candidature trop coûteuse

Au-delà de tout, Lionel Zinsou  apparaît comme un homme de grande renommée qu’utilise Boni Yayi à de cyniques fins personnelles en lien d’interminables querelles avec ses anciens amis. Mais, cela non seulement lui revient très énergivore et très  budgétivore. Que d’énergie dépensée par le Président finissant pour faire asseoir son joker dans le très disputé fauteuil présidentiel ! Infatigable poseur de première, seconde…énième pierre et lanceur inégalable de chantiers sans lendemain, Boni Yayi s’est davantage illustré dans cette œuvre pendant la période électorale plus qu’il n’en faisait. A peine s’est-il remis d’une opération de cataracte, qu’il était avec de pesantes lunettes noires au front. A cette folle débauche d’énergie s’ajoutent les alliances contractées  à coup de milliards de francs Cfa. Lesquelles alliances se confirment aujourd’hui comme une opération de location de logos pour son super-candidat.  Puisque dans leurs citadelles jadis imprenables, les partenaires des Fcbe que sont la Rb et le Prd ont essuyé de cinglants revers. On se rappelle aussi que c’est dans cette périlleuse aventure que le Premier-ministre  en campagne déguisée a bousillé un  hélicoptère de l’Etat béninois. Et puisque contre leur gré la présidentielle a un second round qui s’annonce épique, on se demande que va-t-on engloutir encore dans cette candidature qui  devient le plus grand  et historique flop politique au Bénin?

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