Bénin : Une décision de Lazare Sèhouéto au cœur d’une polémique

Aussitôt installé, aussitôt au cœur de la polémique. Au lendemain de sa prise de fonction à la tête du Ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, l’un des premiers actes de Lazare Séhouèto fait polémique.

Publicité

Par un courrier « confidentiel » en date du 08 avril 2016, le ministre Sèhouéto a un peu comme suspendu le directeur de cabinet, son adjoint et les conseillers techniques de son successeur. Suscitant controverses et interrogations dans l’opinion.

« Je vous saurai gré de vouloir bien faire parvenir vos rapports synthétiques respectifs d’activités depuis votre nomination jusqu’au 07 avril 2016, assortis de vos appréciations et suggestions relatives au fonctionnement du ministère.  Il vous plaira aussi de me soumettre sous pli confidentielle les dossiers dont vous aviez la gestion et que vous estimez vitaux pour la bonne gestion du ministère», écrit le ministre dans sa correspondance (Lire dans le pdf du journal).

Il demande aux destinataires de passer service ce lundi 11 avril 2016 à 18h 30 au plus tard à un comité ad ’hoc dirigé par le Secrétaire général du ministère. Cette correspondance a fait objet de débat sur les réseaux sociaux tout le week-end. Les avis sont partagés. Certains fustigent l’acte du ministre pour violation du principe de parallélisme des formes.  Pour eux, seul le Conseil des ministres qui a nommé ces personnalités a qualité pour les démettre.

Par contre, des commentateurs avancent que le ministre n’a commis aucune faute, en dehors de la précipitation et de l’aspect spectaculaire de sa décision.

« D’un côté nous parlons de suspension et de l’autre nous parlons de nomination », commente le juriste R. Gbenou, Juriste. Il poursuit que « la nomination pour prendre plein effet doit être entériné par un Conseil des ministres ou un décret au vu de l’importance des postes. Mais la suspension est un acte du ressort d’un ministre. Il peut suspendre, rappeler, congédier et faire entériner ensuite par la procédure prescrite par le Conseil des ministres.  Le ministre peut suspendre un collaborateur même nommé auprès de lui par le Président de la République.  Le reste est tout simplement procédural ».

« Pourquoi ne pas attendre la nomination de nouveaux collaborateurs en Conseil des ministres ? » « Pourquoi suspendre Dc, Dac et Ct, puis mettre sur pied un comité ad’ hoc alors qu’il pouvait attendre quelques jours pour la nomination de ses hommes par le Conseil des ministres ? » sont entre autres questions que soulèvent l’acte du ministre Lazare Sèhouéto. La rédaction de La Nouvelle Tribune a tenté, en vain, de le joindre pour avoir son commentaire

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité