Commerce illicite du tabac au Bénin : Le Gouvernement, doit réagir et punir les fraudeurs

Le Bénin vient d’amorcer un nouveau départ accompagné d’un nouveau gouvernement, d’une nouvelle vision et surtout d’ambitieux  défis à relever. L’un des défis majeurs auquel Patrice TALON et son gouvernement doivent faire face est celui de la contrebande et du commerce illicite du tabac.

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Ce marché en plein essor se développe à des proportions inimaginables dans notre pays et ce, face au  silence coupable de certains services compétents. Une situation qui, malheureusement, porte grandement atteinte à l’économie nationale.

Le Bénin a fait un nouveau grand pas sur la voie de la démocratie en relevant le défi de la pacification de l’élection présidentielle dans un contexte particulièrement délicat.  Un grand  mérite qui revient à tout le peuple béninois, à toute la classe politique mais aussi  à son Excellence Patrice TALON, qui a fait preuve d’un sens élevé d’humilité et de patriotisme.  Toutes choses qui ont concouru à la préservation de la paix et de l’Unité nationale, conditions essentielles pour un réel nouveau départ.

Toutefois, ce nouveau départ intervient dans un contexte où les attentes des populations sont multiples et multiformes. Dans ce secteur économique qui est celui du tabac, il doit se traduire par le respect des textes et décisions régissant l’importation, la commercialisation et la consommation de ce produit.

En effet, la contrebande est en passe d’envahir le Bénin si des mesures urgentes ne sont pas prises.  Il est loisible de constater l’ampleur de la commercialisation de cigarettes venant  de la sous-région qui entrent illégalement dans notre pays ou y sont déversées par des réseaux mafieux sous prétexte de transit vers le Niger ou le Burkina-Faso. Il en est pour preuve que différentes marques de cigarettes sont vendues dans les marchés et les boutiques de nos villes à des prix défiants toute concurrence et ce, sans que les services compétents n’interviennent.

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Point n’est besoin de rappeler que la situation  socio-économique du Bénin est aujourd’hui très critique et  les causes fondamentales sont à rechercher dans le système de gouvernance.  Dans un pays où l’impunité, la corruption et le non respect de la loi règnent en maître, ce nouveau départ peinera à s’instaurer et à opérer des réformes salutaires pour un réel développement malgré la volonté manifeste du Chef de l’Etat et de son gouvernement. Le gouvernement a aujourd’hui besoin de relancer l’économie nationale à travers un assainissement et une restructuration des finances publiques.

Dans son discours programme, le Chef de l’Etat avait exposé les axes prioritaires de son mandat. Ces axes sont relatifs au rétablissement d’un Etat respectueux des principes de la démocratie, à l’accroissement du potentiel des ressources humaines, à la protection sociale et du bien être pour tous et à la dynamisation des secteurs créateurs de richesse et d’emplois.

Le secteur du tabac quoique l’on dise, constitue un créneau porteur d’opportunités, d’emplois et de création de richesse dans tous les pays où les dispositions légales en la matière sont respectées. Contrairement au Bénin, où la fraude, les déclarations douanières truquées et la contrebande prennent le pas avec la complicité parfaite des corps de contrôles spécifiques tels que la police, la douane et la gendarmerie.

Et pourtant, l’Etat a mis en place des dispositions et mesures d’organisation et de contrôle de ce secteur qui préservent la santé des populations, les recettes fiscales et garantissent la sauvegarde des intérêts de toutes les parties prenantes en la matière.  Il s’agit entre autres, de la loi N° 2006-12 du 07 Août 2006,   du décret N° 2009-702  de Décembre 2009, portant règlementation de la production, de la commercialisation et de la consommation des cigarettes et autres produits du tabac en République du Bénin et de l’arrêté interministériel 016/MISPC/MEFPD /MS/MIC/DC/SGM /DG/CILAS/SA  du 04 Février 2016 portant renforcement des mesures de contrôle des cigarettes sous régime de transit par la République du Bénin.

Mais toutes ces mesures  sont bafouées avec la complicité de  différents corps de contrôle et laissent place à une corruption bien organisée, cequi conforte les fraudeurs dans leur besogne. En effet, depuis le blocage de 25 conteneurs non conformes aux dispositions réglementaires du pays de destination finale, tel que prévuparl’arrêté ci-dessus mentionné,et donc forcément de produits de contrebande, il semblerait que ces importateurs-fraudeurs ainsi bloqués dans leurs activités criminelles, ont  entrepris de forcer le Gouvernement à lever cette mesure salutaire pour la lutte contre le commerce illicite sous le fallacieux prétexte de laisser les gouvernements nigériens ou burkinabés les interpelle si besoin est ! Ces produits illicites, et par conséquent, dangereux devraient donc être libérés par le gouvernement béninois en dépit du fait qu’ils soient non seulement de la contrebande pure et simple, mais également représentent  un manque à gagner certain pour les recettes du Benin, car ne s’acquittant d’aucunes taxes,  par le déversement de produits frauduleux qui en résultent par la suite.

On marche donc bien sur la tête !

Face à cette situation, nous en appelons au  gouvernement qui doit sévir pour décourager ces pratiques qui plombent l’économie nationale. Il doit également protéger et encourager les entreprises légitimes de ce secteur d’activités régulièrement implantées dans le pays, pour voyeuses d’emplois et de recettes fiscales.

En effet, il est déplorable que les acteurs légitimes de l’industrie du tabac qui font d’énormes sacrifices pour satisfaire aux exigences des autorités publiques en matière de prévention du tabagisme, et de sécurisation des recettes publiques, en se conformant aux dispositions réglementaires, soient ainsi laissées pour compte face à la concurrence déloyale de ces fraudeurs qui, profitant du laxisme des autorités à sévir, peuvent inonder le marché de cigarettes frauduleuses.

Face à ce bilan, une question pourrait se poser: ces marques de cigarettes indexées, ne cacheraient-elles pas d’autres activités non conformes à la réglementation en vigueur?     

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