Renaissance du Bénin : Une si difficile renaissance

Sclérosée et affaiblie depuis la dernière élection présidentielle, la Renaissance du Bénin(Rb) prospecte d’éventuelles possibilités pour renaître de ses cendres. Mais en dépit de la volonté affichée de son président pour relever le parti, la mission s’annonce très difficile. En dehors du désamour des militants, il doit surmonter une vive contestation au sein du noyau familial.

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Son prestige ne dépasse pas son grand nom et celui du très charisme premier président de l’ère démocratique béninois Nicéphore Soglo qui en est d’ailleurs le président d’honneur. En dehors de ça, pas grand-chose à tirer du palmarès de ce parti. En dehors de l’exception de 2006 avec l’élection de Boni Yayi, il n’a jamais pu porter –en alliance ou seul- un président au pouvoir. En 1996 et 2001, son candidat  a perdu devant Mathieu Kérékou. En 2011 et 2016, chaque fois en alliance, ses candidats respectifs que sont Me Adrien Houngbédji et Lionel Zinsou ont échoué chacun avec diverses fortunes. Le premier battu au premier tour par un Ko que la mémoire collective n’oubliera pas de si tôt. Le second au second tour après un front de presque tous les autres candidats contre lui. Au sein du parti, l’ardeur des plus convaincus a fini par s’émousser au fil des ans pour laisser place au désenchantement. Nous sommes un parti de « looser » ont fini par comprendre beaucoup qui ont pris leurs jambes à leurs cous. A chaque fois, le parti donne l’impression d’emprunter le chemin contraire à celui voulu par ses militants et ses sympathisants. En 2011, Boni Yayi avait fait un très bon score dans les fiefs de la Rb dans le Zou, l’Atlantique et le Littoral bien que Houngbédji ait tenu le haut du pavé. En 2016, Patrice Talon a carrément siphonné tout son électorat laissant des miettes au candidat désigné du parti Lionel Zinsou. Au fil des années, on a noté ce désamour des populations pour la cause du parti. Le parti en est presque habitué et semble s’y complaire dans ce cycle d’échec quinquennal. Certes, le parti a réalisé aux législatives de 1999 un score mémorable avec 27 députés. Depuis, plus rien. Aux différentes élections législatives, son score varie entre six et neuf députés.

Prendre le chemin de l’espoir

Aujourd’hui, le parti doit gérer un passif lourd. Après l’échec de son candidat Lionel Zinsou à la présidentielle de 2016, le parti est contraint une fois encore à faire l’opposition pendant cinq ans. Une telle posture, selon les analyses de certains, risque de faire évaporer les derniers militants qui sont restés fidèles. Entre resté crânement dans l’opposition ou choisir honteusement de rejoindre la majorité présidentielle comme l’a fait le Prd, les responsables du parti sont dans l’embarras. Entre 2011 et 2016, le parti a fait l’expérience de rejoindre Boni Yayi et de participer à l’action gouvernementale mais cette option n’a pas été trop bénéfique au parti qui a perdu des plumes à cause des choix hasardeux de ces maîtres. C’est pourquoi il doit beaucoup réfléchir avant de prendre une décision cette fois-ci. C’est fort de cela que le parti projette d’organiser dans les mois à venir un congrès de refondation pour repartir sur de nouvelles bases. Seulement, il y a des équations difficiles à résoudre avant cela. Il faut d’abord redonner confiance aux militants tous déçus par le choix opéré par le bureau politique du parti. Mais là n’est pas le plus dur. Selon des sources concordantes, le management de Lehady Soglo a déçu plusieurs faucons du parti qui n’excluent plus le retour de son frère cadet Ganiou. Ce dernier exclu du parti, travaillerait actuellement pour rallier à sa cause beaucoup  certains déçus et se pose en alternative crédible à son grand frère. La position du leader charismatique Nicéphore Soglo ne serait pas aussi loin de celle- là qui prône un changement à la tête du parti.  Mais le président n’entend pas les choses de ses oreilles. Pas question pour lui de céder la place à son frère, il penche beaucoup plus pour sa réintégration et celle de ses lieutenants à qui il consentirait à confier quelques postes  de responsabilité. Beaucoup d’autres figures de proue du parti proposent de confier les rênes du parti à une personnalité qui n’est pas de la famille. Plusieurs parmi eux se penchent sur la personne de Abraham Zinzindohoué qui, selon eux, réussirait à coller les morceaux de ce parti. A voir les divergences internes au sein du parti, on a des raisons de croire que la Rb n’est pas si vivante qu’elle le proclame dans son slogan

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