Tension récurrente entre Talon et Yayi : Ça suffit, le peuple en a assez !

Le tête à tête du 06 avril n’a pas suffi pour aplanir les divergences entre eux. Entre Patrice Talon et Boni Yayi, l’animosité a atteint les frontières de l’inacceptable. Au point où, pour fumer le calumet de la paix, c’est à Abidjan qu’ils se sont rendus hier pour « se rentrer dedans » une dernière fois, espérons-le, avant la grande paix tant souhaitée par les Béninois. 

Publicité

Qu’est-ce qui divise tant Patrice Talon et Boni Yayi pour que depuis 2012 ils n’arrivent plus à s’entendre ? Une affaire d’argent ? Les sous de Kadhafi comme le dit la grande rumeur ? Les affaires sulfureuses de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat ? La révision intéressée de la Constitution ? L’annulation des contrats entre l’ Etat et Bénin Contrôl sur le Pvi ? La suppression de l’accord cadre entre l’Aic et le Gouvernement ? Mystère ! On ne saura peut-être jamais ce qui les divise si tant pour que l’un et l’autre se haïssent comme chien et chat. Tout ce que l’on observe c’est cette haine inextinguible, cette guerre presque fratricide entre ces deux amis intimes. Pourtant, Abdou Diouf le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie a œuvré pour cette réconciliation alors que Patrice Talon persécuté par Boni Yayi est allé se mettre à l’abri à Paris. Boni Yayi lui-même a fait une déclaration à la télévision pour accorder urbi et orbi son pardon à celui qu’il a accusé d’avoir voulu attenter à sa vie. Mais tout ceci semble être de l’eau versée sur le dos du canard. Une fois Talon revenu au bercail et ses ambitions présidentielles affichées, Yayi a repris sa campagne de dénigrement et de sabotage contre sa personne. Il est passé partout pour demander aux populations de ne pas voter pour Patrice Talon qu’il qualifiait de « bandit », « assassin » qui a tenté de le tuer. Puis brutalement la tension s’estompe après le scrutin du 20 mars pour favoriser le tête à tête tant craint le 06 avril dernier. Mais la haine contre Talon brûlait Boni Yayi jusqu’aux entrailles. Le même jour, il est rentré à Tchaourou, sa commune natale. On croyait que c’est pour s’y reposer comme le ferait le bon ou le vieux soldat mais Yayi se lance à nouveau dans une campagne de dénigrement contre le gouvernement de Talon.

Lire Côte d’Ivoire : Yayi à Abidjan avec Faure pour rencontrer Talon

Assez

Dans le septentrion, il a musclé son discours et appelle à une union de tous les fils du nord contre le régime de Talon qui les défavorise. Cette stratégie de terre brûlée, de vindicte permanente, Yayi l’a utilisée à fond depuis 2006. Et cela a semblé lui marcher cette fois-ci dans la mesure où il a réussi à décrocher cette tentative de réconciliation pour aboutir à un gentleman agreement avec son ancien ami devenu aujourd’hui son ennemi juré. Il en a vraiment besoin pour être à l’abri de persécutions éventuelles venant de la part d’un successeur qui ne le rassure guère. Quant à Talon, il donne l’impression d’un Chef d’Etat occupé à régler le contentieux avec un prédécesseur qui ne lui facilite pas la tâche. On peut craindre ainsi que ce nouveau quinquennat soit utilisé pour vider ce vieux contentieux entre ces amis d’hier comme ce fut le cas du dernier quinquennat de Boni Yayi. Pour les populations, ce serait pénible à vivre dans la mesure où la guerre entre les deux hommes a complètement plombé l’engagement de Boni Yayi pour les actions de développement et engendré des fissures dans la paix et la concorde entre les Béninois. Auréolé par la force du suffrage universel, Patrice Talon devrait mieux s’occuper de la sauvegarde des intérêts de ces mandants que de s’enliser avec un homme qui n’a plus de responsabilité et d’engagement vis-à-vis du peuple

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité