Bénin : Les agents de l’ex-Sap/Cena renvoyés illégalement par Tiando

(Ils réclament justice et appellent au secours) A la Commission électorale nationale autonome (Cena), le feu couve sous la cendre. Sous le calme apparent observé pendant toute la période électorale, il y a une fronde syndicale qui ne tardera pas à secouer la maison.

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Celle du Syndicat des travailleurs de l’administration permanente de la Cena(Syntrap/Cena) qui s’insurge contre le plan de liquidation en douce de près d’une quarantaine d’agents de l’ex-Sap/Cena recrutés en 2008 et ayant des contrats avec l’Etat.

A leur prise de service le 1er juillet 2014,Emmanuel Tiando et les membres de la CENA ont hérité du personnel du Secrétariat administratif permanent de la Cena(Sap-Cena), un organe qui a disparu avec l’avènement de la Cena permanente et professionnelle. Ils étaient 45 au total, tous des agents contractuels de l’Etat et disposant de leurs contrats à durée indéterminée réguliers. Recrutés depuis 2008, ils ont acquis de l’expérience en travaillant quotidiennement dans cette institution pour l’organisation des élections. Mais à leurs arrivées, les membres de la Cena sont venus avec des proches qu’ils ont commencé à positionner aux postes de responsabilité occupés par les agents de l’ex-Sap/Cena.

En quelques mois, il y eut des recrutements massifs de nouveaux agents à la place de ceux laissés par l’ex-Sap/Cena. Pour la plupart, ils ne sont ni Ape(Agent permanent de l’Etat), ni Ace(Agent contractuel de l’Etat) et comptent parmi eux des retraités. Curieusement, en violation des dispositions de la loi portant statut général de la fonction publique, le Président de la Cena et les autres commissaires ont entrepris une vaste campagne d’épuration des agents de l’ex-Sap/Cena, qui au lieu d’être maintenus et reversés parmi les agents de la CENA, furent à tour de rôle délogés de leurs bureaux occupés. Chose aussi curieuse qu’étonnante, le Président de la CENA, a nommé et responsabilisé ces nouveaux agents qui pour certains sont encore employés ailleurs. Sur les 45 agents laissés par l’ex-SAP/CENA recrutés sur poste depuis 2008, huit (08) ont été reversés dans le personnel de la CENA et le reste laissé sur le carreau. Les huit le sont même à dessein, puisque la plupart sont des responsables syndicales et des membres de la délégation du personnel.  

Ping Pong

Ayant réussi à positionner les leurs, les membres de la Cena, le président Emmanuel Tiando en chef, ont réfléchi à un plan d’épuration en douce du reste du personnel de l’ex-Sap/Cena. Après avoir erré dans les cours de la Cena, ces agents n’en pouvaient plus et c’est là qu’on les informe qu’ils doivent retourner à la présidence de la république qui est la structure qui coiffe le Sap/Cena pour lequel ils avaient travaillé. Mais attention. Le retour au palais ressemble bien à un plan d’épuration en douce ou même de mise au chômage dans la mesure où les premiers agents qui y ont été envoyés vivent la même situation que celle dans laquelle ils étaient à la Cena. Ils n’ont pas ni bureau, ni occupation, ni responsabilité et errent dans les couloirs de la Marina. Faut-il le rappeler, la présidence de la République, depuis l’avènement de Patrice Talon au pouvoir, travaillent pour l’allègement de son personnel. Envoyer des agents dans une boîte où on parle de réduction d’agents est une mise au chômage qui ne dit pas son nom. Il s’agit d’un ping pong administratif dont la finalité est de les écarter complètement de la vie active.  Chose révoltante, dans un mémorandum parvenu à notre rédaction, c’est sur instructions et pression des autorités de la CENA que le service des ressources humaines du Palais de la Présidence rappelle le reste des agents de l’ex-SAP/CENA demeurés sans décisions et régulièrement employés par celle-ci lors de toutes les consultations électorales qu’elle a organisées. Elle reste leur devoir même des primes et indemnités alors que les agents recrutés par les membres de la Cena reçoivent eux des indemnités et rétributions mensuelles bien en dessus de ceux payés à ces agents de l’ex-Sap/Cena devenus persona non grata à la Cena. Au total, la Cena a décidé de laisser des Ape et Ace régulièrement payés par l’Etat et ayant acquis de l’expérience dans l’organisation des élections au profit d’agents sans aucun engagement avec l’Etat et recrutés sur la base de critères subjectifs comme les liens de parenté, le militantisme politique, les amitiés…A l’heure de la rupture où on parle de modestie dans la dépense publique et la recherche de compétence, l’option d’Emmanuel Tiando et de ses collègues doit être combattue. C’est pourquoi, réunis au sein d’un comité de crise, ces agents appellent la société civile, la presse, les corps de contrôle et les organisations de lutte contre la corruption au secours.  

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