Selon des sources concordantes, généralement bien informées, Irénée Agossa a été suspendu de ses fonctions de Directeur général de la Sonacop par le ministre Lazare Sèhouéto pour mauvaise gestion supposée.
Partisan zélé de l’ancien Chef de l’Etat, il part avec deux de ses collaborateurs immédiats. La nouvelle est tombée dans la soirée d’hier. Irénée Agossa est suspendu de ses fonctions de Directeur général de la Société de Commercialisation des Produits Pétroliers (Sonacop). Il en est de même pour le directeur commercial et le directeur financier de l’entreprise. Ces trois responsables de la Sonacop ont été suspendus par un arrêté du ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, Lazare Sèhouéto. Comme par coïncidence, dans une conférence de presse de déballage animée dans l’après-midi de ce mardi 10 mai à la Bourse du travail, les Secrétaires généraux de plusieurs Centrales et Confédérations syndicales ont révélé des cas de mal gouvernance dans trois sociétés d’Etat (voir la vidéo) dont la Sonacop. Les dirigeants de la Csa, Cgtb, la Cespib, la Csub et la Cosi-Bénin pointent du doigt la question des tickets valeur « prétendus frauduleux ont été retirés aux travailleurs depuis 2006 » et une affaire d’achat de lubrifiant. Dans ce dossier de deux (2) milliards de fcfa, ils accusent la direction de la Sonacop d’avoir attribué le marché à « une société douteuse » de distribution de lubrifiant. Nos sources indiquent que la suspension du Dg Agossa est donc liée à cette affaire de deux milliards, entre autres. Son bureau et ceux de ses deux autres directeurs aussi suspendus ont été placés sous scellé. Dans l’imminence, une mission d’audit se rendra au sein de l’entreprise.
En attendant des nominations
Irénée Agossa est le deuxième directeur général d’une agence ou société d’Etat de l’ère Yayi à être suspendu par le régime Talon. Le tout premier fut le directeur général de l’agence nationale de l’aviation civile (Anac), Boniface Bertin Iyani. Lui avait été relevé de ses fonctions par le tout premier Conseil des ministres du gouvernement Talon, le 13 avril. Mais Bertin Iyani n’était pas partisan aussi zélé du Président Boni Yayi que Irénée Agossa ; du moins, pas publiquement. Nommé en août 2015 en remplacement de Aristide de Souza, il était plutôt effacé et inconnu du grand public. Au Conseil des ministres du mercredi dernier, le président Talon et ses ministres ont adopté la structure type des ministères. Les ministres sont désormais autorisés à faire des nominations. Les premières nominations pourraient donc tomber au Conseil des ministres de ce jour avec l’avènement des nouveaux directeurs à la tête des sociétés d’Etat. Il n’est pas exclu que le Gouvernement reconduise des directeurs généraux hérités du régime défunt. Mais Irénée Agossa devrait faire ses adieux à son douillet fauteuil de la Sonapra. Transhumant réputé, il s’est illustré ces cinq dernières années comme un ardent défenseur du régime Yayi. D’ailleurs, l’homme, Président du parti ‘’Le Nationaliste’’ avait été le premier partisan de l’ex-président à s’être opposé publiquement à la candidature de Patrice Talon. «Le parti trouve inopportune et malvenue la candidature du compatriote Patrice Talon(…) L’éventualité de la candidature de Patrice Talon est guidée par le pouvoir de l’argent et ne présage rien de bon si ce n’est des intérêts de vengeances », affirmait-il fin août 2015, aux premières heures de la publication des ambitions présidentielles de Patrice Talon
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