Bénin : crise de succession à Natitingou après le décès de l’imam Sanni

La pratique de l’islam à Natitingou, commune située dans la partie septentrionale du Bénin, est depuis peu un véritable chemin de croix. Les deux grandes mosquées que compte la localité sont inaccessibles.

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 Les deux grands lieux de prière pour les adeptes du prophète Mahomet dans la cité des Nantos sont hermétiquement fermés depuis quelques jours. Pire, les  fidèles se regardent en chiens de faïence. A l’origine de cette situation très tendue au sein de la communauté musulmane de la commune de Natitingou, une guerre de succession sur le fauteuil de l’imam de la localité.  Ce poste vacant depuis le décès en janvier dernier de El Hadj Mohamed Sanni alors imam de la localité et président de l’Union islamique du Bénin est aujourd’hui tiraillé entre deux camps. Notamment le camp de l’adjoint à feu El Hadj Mohamed Sanni et celui du fils de l’imam décédé.

Le premier camp brandit une question de logique. Ce camp estime en effet que le poste de l’imam de la ville de Natitingou doit logiquement revenir à celui qui, pendant une vingtaine d’années, a aidé le défunt imam dans ses tâches en tant que son adjoint. Mieux, se défendent les partisans de l’adjoint, ce dernier aurait joué, depuis le déclenchement de la maladie qui aura finalement eu raison de feu El Hadj Mohamed Sanni, et ce, jusqu’à un passé récent le rôle d’imam intérimaire. Autre argument évoqué par ce camp, l’âge de l’adjoint qui serait déjà « vieux ».

Par contre dans l’autre camp, celui du fils du défunt imam, c’est l’argument de la légitimité qui est mis sur la table. Selon l’intéressé lui-même dans un élément diffusé sur la télévision nationale, un sondage réalisé dans la ville indique que la majorité des musulmans souhaiteraient le voir succéder à son défunt père.

Face à l’argument de la logique exhibé par l’un se heurte donc l’argument de la légitimité évoqué par l’autre. Les deux parties n’arrivent pour l’instant pas à accorder leurs violons et chacune semble à priori campée sur sa position. La désignation d’un imam pour succéder à feu El Hadj Mohamed Sanni est alors quasi-impossible.   

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Combien de temps va durer cette guerre de succession pour que revienne la paix entre les deux camps afin que la pratique de l’islam redevienne ce qu’elle était depuis dans cette localité ? Bien malin celui qui pourrait répondre à cette question actuellement. 

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