On s’en doutait bien. Les relations entre le chef de l’Etat béninois, Patrice Talon et son prédécesseur, Thomas Boni Yayi, malgré la soit-disant réconciliation sur les bords de la Lagune Ebrié à Abidjan, ne se sont pas rétablies.
Le président Patrice Talon, dans une interview accordée à nos confrères du Monde Afrique a en effet vertement critiqué son vieil ami Thomas Boni Yayi qui lui a cédé le fauteuil de président, il y a bientôt deux mois. A la question de savoir s’il est disposé à recevoir les conseils de son ami d’hier, le président Talon s’est en effet montré très catégorique. « Je pense qu’il va plutôt se reposer. Il a été président, ses conseils peuvent être utiles, qui sait, nul n’est omniscient. Mais il a laissé le pays dans un état catastrophique », a déclaré Patrice Talon qui dit ne pas être « officiellement » au courant d’une quelconque candidature de Boni Yayi aux Nations Unies, notamment au poste de secrétaire général adjoint de l’ONU chargé du changement climatique et des objectifs de développement durable.
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« Cela a été évoqué. Mais je n’ai pas été informé officiellement et il ne m’a pas demandé de le soutenir pour cette candidature », a confié le numéro 1 des Béninois. Patrice Talon, dans cette interview, a également laissé entendre une nouvelle fois que Boni Yayi ne bénéficie pas d’amnistie. « Il n’y a pas d’amnistie », assure l’actuel patron de l’Exécutif béninois qui indique qu’ à sa connaissance, « il n’y a pas de dossiers ouverts à son encontre sur des détournements ou de la corruption ». « Mais si la justice le décide, prévient le chef de l’Etat, il- Boni Yayi- devra comparaître ».