La filière des véhicules d’occasion souffre toujours de ses vieilles maladies. Le nouvel arrêté interministériel qui réglemente la filière semble officialiser les faux frais et suscitent le mécontentement des acteurs.
L’un d’eux, Issa Adédjouma Arou, président du Groupement pour la sauvegarde de la filière des véhicules d’occasion (Gs-Fivo) n’entend pas se taire face à cette situation. Hier lundi, il a dénoncé cette situation et appelé le Chef de l’Etat à corriger la situation.
La filière des véhicules d’occasion est toujours malade de sa mauvaise organisation. Alors qu’on croyait avoir guérie de ses maladies, le nouvel arrêté interministériel qui réglemente la filière semble l’avoir crucifiée. En effet, ce nouvel arrêté a entrainé la résurgence des taxes sans prestation appelés « faux frais » qui font augmenter de façon drastique le coût du transit. C’est ce que dénonce Issa Adéjouma.
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« Les frais sans prestations réelles sont des frais contenus dans l’arrêté interministériel du 01 mars 2012 qui sont réellement perçus à la Segub, mais ne correspondant à aucune prestation sur le terrain. Ce sont : sécurisation des parcs corridors et transfert infrastructures et équipements, convoyage des parcs de vente aux parcs de regroupement, développement portuaire, aménagement entretien salubrité voies inter-parcs… », a-t-il déclaré.
Avec force détails, il donne des exemples et fait des révélations. Parlant de la sécurisation, il affirme que ce service qui coûte 28.700F par véhicule n’a jamais existé. « Par ce service, l’autorité devrait sécuriser les corridors, l’escorte et le transfert et mettre à la disposition de la filière des équipements pour tracter les véhicules en cas de panne. Mais en réalité, aucune prestation ne s’effectue sur le terrain, ni le tracking, ni la sécurité. Pourtant 28.700f continuent d’être perçus par véhicule jusqu’à ce jour. Ainsi, quand nous considérons une moyenne de 25000 véhicules sortis en transit par mois, nous avons 717.500.000f par mois, soit 8.610.000.000 f par an indument perçus par une société fictive », a-t-il révélé.
Il appelle le président Talon au secours pour sauver la filière de la main de la mafia car si rien n’est fait elle mourra de sa propre mort. Il souligne aussi que la filière des véhicules d’occasion est à la croisée des chemins, en raison de la baisse de la valeur de la monnaie nigériane (le Naïra) par rapport à celle du franc Cfa. De ce fait, beaucoup de Nigérians qui constituent la plus grande majorité de leur clientèle ont déserté le port de Cotonou. Si cette situation perdure, cela risque d’avoir des conséquences graves sur l’économie nationale. Il invite le gouvernement à prendre un nouvel arrêté qui supprime ces faux frais pour relancer la filière.
Quelques frais perçus sans prestations par véhicule
Sécurisation des parcs corridors : 28.700f
Convoyage des parcs de vente vers les parcs de regroupement : 1.500f
Contrôle de conformité Bfu livraison kit : 1.000f
Suivi de la filière : 1.500f
Développement de la filière : 500
Aménagement-entretien-salubrité des voies inter-parcs : 5.500f
Frais exorbitants
Ecotaxe : 1000f
Frais de parcs d’accueil frontière : 2500f
Frais Bfu : 10.000f
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