Investir dans l’homme béninois

D’un côté, les réformes politiques et institutionnelles. De l’autre, le bien vivre et le mieux être du Béninois. Qu’est-ce qui passe avant l’autre ? Qu’est-ce qui est prioritaire par rapport à l’autre ?

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Des textes de loi, qu’ils soient bons ou mauvais, n’ont ni avis à donner ni opinion à émettre. Ils n’ont pas voix au chapitre. Un Béninois qui a faim aura du mal à se taire. Il finira par hurler son mal-être, par manifester son malaise. Dans un contexte où tout est de l’ordre de l’urgence, c’est l’homme qui est prioritaire. L’homme est, en effet, premier, il est la priorité.

Baliser les chemins du nouveau départ de textes de loi intelligents et consensuels, c’est une bonne initiative. Investir dans l’homme béninois est prioritaire. C’est l’option gagnante. « Primum vivere, disaient les Latins, deinde philosophari ». « Vivre d’abord, philosopher après ». Pour faire d’une réalité ce bien vivre du Béninois, cinq secteurs au moins attendent nos initiatives, nos décisions, nos actions.

1- Investir dans l’éducation et dans la formation de l’homme béninois. Faisons appel à l’école. Une école rénovée, miroir de sa société, de plain-pied avec son temps. Par l’école, il s’agit de faire du Bénin une société de savoir et de savoir-faire, de savoir vivre et de savoir être. Plus généralement, l’école doit éduquer à la réflexion, à la pensée critique, à la pensée systémique. Elle doit éduquer pour l’avenir, aux valeurs du travail, à la participation. La formation quant à elle, prend en charge l’homme tout entier, sa vie entière. Elle chemine avec lui, trace son parcours professionnel. La formation, de ce point de vue, est une donnée totale : apprendre à apprendre, apprendre à comprendre, apprendre à entreprendre.

2 – Investir dans la santé de l’homme béninois. C’est investir dans la santé qui fortifie le corps et qui éloigne de la maladie. C’est investir dans la santé morale qu’imposent l’éthique et les exigences d’une conscience claire et propre. C’est investir dans la santé mentale pour que l’esprit, le plus grand de nos privilèges divins, soit et reste, partout et toujours, aux commandes. C’est investir dans la santé spirituelle pour que la boussole de nos croyances soit la vérité qui, dit-on, libère.

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3 -Investir dans ce qui affirme l’identité et qui porte l’avenir de l’homme béninois. L’identité, c’est un héritage. Il nous vient de loin. L’avenir, c’est une projection. Il nous porte plus loin. Ce qui relie passé, présent et futur en un chemin cohérent, c’est la culture. Il importe que l’homme béninois, par la culture, donne sens et du sens à sa vie, marque durablement sa vie, la vie des autres, la vie tout court.

4- Investir dans le cadre de vie de l’homme béninois. Notre environnement naturel est un don du ciel. Nous n’en sommes pas pour autant les propriétaires. Nous n’en sommes que des locataires. Avec pour obligation contractuelle d’en prendre soin, de l’aménager au mieux. Sous ce rapport, notre vocabulaire doit s’enrichir d’expressions et de termes nouveaux. Aménagement du territoire. Lotissements certifiés et sans litiges. Etablissement d’un cadastre. Institutionnalisation et généralisation du titre foncier. Réhabilitation et viabilisation des sites grâce à des travaux d’assainissement (voirie, égouts, électrification, adduction etc.). Offre de logements sociaux répondant à des normes précises et déterminées. Mise à disposition de moyens adéquats pour une mobilité sécurisée des êtres et des choses. Lutte contre la pollution sous toutes ses formes, contre toutes les affections courantes. Protection des personnes et des biens. Proximité des services de base (Ecoles, centres de santé, administration, commerce, télécommunication…)

5 -Investir dans ce que mange l’homme béninois. Cela recouvre deux aspects. D’une part, le refus de la malbouffe. D’autre part, la priorité à l’autosuffisance alimentaire. Pour le premier aspect, nous n’avons que trop importé des maladies nouvelles, avec l’importation d’une foule de produits impropres à la consommation. Renverser la tendance, c’est préférer, par exemple, nos poulets élevés sur place à tous les autres venus d’ailleurs. Pour le deuxième aspect, les cultures de rente ni ne nourrissent ni n’enrichissent leur homme de paysan. Opérer la rupture, c’est faire plus de place au maïs, mil, riz et autres, dans une logique d’autosuffisance alimentaire, par rapport au coton, un produit essentiellement destiné à l’exportation.

Il n’est de richesse que d’homme. Il est essentiel d’investir dans l’homme béninois. C’est le terrain d’envol pour un nouveau départ. C’est la plateforme idéale pour un retour sur investissement sûr et assuré.

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