Une nouvelle génération de scénographes et costumiers au Bénin

Le Bénin dispose désormais d’une génération de jeunes en scénographie et costume de scène qui ont prouvé, par une petite restitution vendredi 3 juin 2016 au centre Ayifa à Kanzounkpa, leur compétence en la matière. C’est à l’actif de l’artiste Koffi Gahou qui a initié et conduit à leur intention un atelier de formation sur ces deux corps au théâtre.

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Silence, écoute ». … « Silence, écoute ». «On marche. Ça bouge, stop. 2ème vitesse, stop. On se tient. Un chien, stop. Crapaud, stop. Un bœuf, stop. Tronc d’arbre, on se sert, … » Ceux sont des ‘’touches’’ de la télécommande vocale de l’artiste formateur Koffi Gahou ce soir du vendredi 3 juin 2016 au centre Ayifa à Kanzounkpa dans la commune d’Abomey-Calavi. A chaque manipulation par le biais de la voix grave de l’artiste, elle fait mouvoir dans l’espace scénique créé sur le site, une douzaine d’acteurs. 11 jeunes béninois notamment venus de différentes localités du Bénin. Ceux-là qui ont reçu durant une semaine, les clés de la scénographie et du costume de scène à la faveur d’un atelier-résidence sur ces deux métiers de théâtre dans ce centre. Ceci, sous la direction du promoteur du projet, Koffi Gahou, artiste plasticien, comédien, scénographe, cinéaste, scénariste, formateur, architecte,… soucieux de transmettre ses savoirs acquis d’une part au cours de ses 4 années de formation en France, et d’autre part, par ses 44 ans déjà d’expériences professionnelles.

Au rythme de ces impératifs du maître Gahou, ils –ces 11 stagiaires- se mettent en condition pour la restitution de leur semaine initiatique. C’est une performance qu’ils présentent. «Non lieu», la création démontre la créativité acquise par chacun d’eux en scénographie et en costume de scène. Chacun d’eux, dans sa présentation, est une application de cette formation dans son volet « comment habiller un personnage dans un espace scénique ».  « Non lieu », C’est aussi une création qui expose l’approche « Silence, écoute » que le formateur leur a inculquée. Laquelle approche a permis de trouver entre une dizaine de textes théâtraux de différents auteurs choisis de façon aléatoire, une suite logique et un texte cohérent pour servir de base pour cette performance. « A première vue on pourrait imaginer qu’il y aura cacophonie en matière de sens mais il y a eu une unicité de sens et les propos se répondent parce qu’il y a une technique du formateur Koffi Gahou qui nous a permis d’arriver là très facilement. La technique « silence-écoute » confie Elie N’Donoussè, un des stagiaires. Il explique, « C’est-à-dire, il nous ‘’jette’’ dans l’espace, nous fait d’abord un rituel qui est un exercice de mise en condition de corps et d’esprit. Ensuite il nous demande d’aller dans le silence. Il y a une manière de faire le silence profond  dans le corps, dans l’esprit, dans la tête. Il demande d’aller dans l’écoute». «Puisqu’il a appris le silence et l’écoute, à un moment donné, il sent que l’autre lui parle et rompt le silence et lit. » ajoute le formateur pour donner une idée de cette magie de la dramaturgie qui surprend ses invités, en même temps qu’ils s’en réjouissent. «Je m’en suis délecté. C’est une véritable performance. Vous avez été ingénieux. C’est ça l’artiste, créer la surprise» déclare le Conseiller à la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac) Pascal Zantou intervenant ici dans son manteau de journaliste-critique culturel. «Je le remercie pour le travail qui a été fait. Je le remercie aussi parce que les fonds ont servi » confie Gaston Eguédji, administrateur au guichet « théâtre » dudit Fonds. «Là, j’ai su que le fonds –Fonds d’aide à la culture Ndrl- a servi. C’est une bonne impression que j’ai » ajoute le Directeur par intérim du fonds, Marie-José Francis Zogo.

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