Eglise Catholique du Bénin : Roger Houngbédji, prêtre dominicain à la tête de l’archidiocèse de Cotonou

Le prêtre dominicain et bibliste Roger Houngbédji est désormais le nouvel Archevêque de Cotonou en remplacement de Mgr Antoine Ganye dont la démission pour raison d’âge a été acceptée par le pape François.

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L’archidiocèse de Cotonou au Bénin a un nouveau « patron »: Mgr Roger Houngbédji. Il a été nommé samedi 25 juin 2016 par le pape François. Le dominicain spécialiste en théologie biblique succède ainsi au prélat Antoine Ganye , 78 ans ,qui a ainsi totalisé 47 ans de ministère de prêtre et 21 ans d’épiscopat. La nomination du Mgr Roger Houngbédji par le Saint Père intervient en effet suite à la lettre de démission de l’évêque Ganye pour limite d’âge canonique.

Le nouvel archevêque lui, est né en le 14 Mai 1963 à Chada-Co-Anagodo au Bénin. Ordonné prêtre en 1992, il appartient à l’Ordre des Prêcheurs (Op) notamment à la vice-province dominicaine d’Afrique de l’Ouest. Il est rentré chez les dominicains en 1984 au Congo Kinshasa pour le noviciat et une licence en philosophie après un temps de postulat dans l’Ordre de Cotonou au Bénin où il est retourné du Congo 4 ans.

Après son engagement définitif en 1989, il a fait son premier cycle de théologique option Bible en France, à Lyon (1989 à 1992), le second cycle (1992 à 1994) à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (Ucao) à Abidjan en Côte d’Ivoire où il a obtenu la licence canonique. Il est depuis novembre 2006 titulaire d’un doctorat obtenu à l’Université de Fribourg en Suisse sous la direction du professeur Adrian Schenker.

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Mais auparavant, le nouvel archevêque de Cotonou s’est consacré à l’enseignement de la Bible dans différents Instituts catholiques au Cameroun et en Côte d’Ivoire de 1995 jusqu’en 1999. Mgr Roger Houngbédji a été apprend-t-on «maître des étudiants à Abidjan, puis à Yaoundé; puis assistant du prieur régional et responsable des études, prieur régional d’Afrique de l’ouest, vice-provincial de la nouvelle vice-province d’Afrique de l’Ouest. Il a aussi été réélu pour un second mandat de président de la Conférence des supérieurs majeurs de Côte d’Ivoire».

Il poursuit aujourd’hui l’enseignement notamment à l’Ucao et à l’institut dominicain Saint-Thomas d’Aquin de Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire. De 1999 à 2005 il a assumé à Rome la charge de Socius du Maître de l’Ordre pour l’Afrique. Il a publié en 2009 aux éditions l’Harmattan, le livre « L’Eglise-famille de Dieu en Afrique »

Le frère Roger Houngbédji et l’Ordre des Dominicains

Mgr Roger Houngbédji qui vient d’être nommé archevêque de Cotonou est le premier « religieux » à occuper le siège de l’archidiocèse de Cotonou depuis l’indépendance. Dans l’Eglise catholique en effet , on distingue les prêtres diocésains des prêtres « religieux ». Les premiers obéissent directement à leurs évêques, tandis que les seconds reçoivent leurs ordres directement de leurs congrégations ou ordres. Il existe une multitude de congrégations dans l’église catholique et chacune d’elles a sa ligne directrice propre mais les plus connues sont les dominicains et les jésuites. L’ordre des dominicains connu sous le nom de l’ordre des Prêcheurs doit son nom à son fondateur , St Dominique. Les dominicains selon wikipedia , « sont des religieux mais pas des moines : ils ont la particularité de ne prononcer qu’un seul vœu, celui d’obéissance, dans les mains du maître de l’ordre (ou de son représentant), les vœux de pauvreté et de chasteté étant implicitement inclus. Ils ne font, par contre, pas vœu de stabilité comme les moines. Ils vivent dans des couvents et non dans des monastères. Leur vocation étant de prêcher. Leurs couvents sont souvent situés dans de grandes villes. » Au plan mondial, l’ordre des « prêcheurs » est dirigé   par un maître général .L’actuel maître général est  le français Bruno Cadoré  élu pour un mandat de neuf ans en septembre 2010.Les membres de l’ordre sont  communément appelés des «  frères »

En Afrique l’une des figures marquantes de l’ordre des dominicains est le frère Louis Joseph Lebret (1897-1966) fondateur du mouvement « Economie et humanisme » dont l’un des objectifs est de faire réfléchir l »Eglise  sur le lien entre la foi et l’économie et sur la place centrale  que l’homme doit occuper dans le développement économique des nations.Le frère Lebret est connu pour avoir inspiré la rédaction de l’encyclique Popularum Progressio du pape Paul VI. Dès 1958,  on le trouve aux côtés de  premier chef du gouvernement sénégalais Mamadou Dia pour la définition et la mise en œuvre des stratégies de développement communautaire. Au Bénin , l’une des figures marquantes de l’ordre des dominicains est le frère Godfrey Mzamujo fondateur du Centre Songhai de Porto Novo dont le nouvel évêque a été un des membres du conseil d’administration. En tant que provincial résident à Yamoussoukro (Côte  d’Ivoire), Mgr  Houngbédji  a initié un mouvement de développement communautaire à yamoussoukro  inspiré de la vision  du frère Godfrey Muzamujo.C’est donc un homme d’expérience et d’action  qui prend la tête de l’archidiocèse de Cotonou.

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