La justice béninoise blanchit Valentin Somassè, ex-homme à abattre du régime Yayi

Ordonnance de non-lieu du juge d’instruction à l’appui, l’ancien coordonnateur du Projet d’appui aux filières lait et viande (Pafival) accusé d’avoir détourné des fonds dudit projet et jeté en prison, Valentin Somassè a présenté aux médias les preuves de son innocence, expliqué qu’il n’avait qu’été objet d’un montage politico-judiciaire du régime Yayi.

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Rien à reprocher à l’ancien député Valentin Somassè dans le dossier de détournement des fonds du Projet d’appui aux filières lait et viande (Pafival) dont il était le coordonnateur national. Accusé d’avoir utilisé une partie de l’argent destiné à ce projet financé par la Banque africaine de développement (Bad) à des fins personnelles, il a été innocenté par la justice qui a prononcé un non-lieu. « L’information n’a pu confirmer une quelconque charge à l’encontre de l’inculpé, d’avoir commis les faits de détournement de deniers publics mis à sa charge…il convient d’ordonner non-lieu à son profit » lit-on dans l’extrait d’ordonnance de Alain Francis Semassou, le juge d’instruction au Tribunal de première instance de 1ère classe de Cotonou » qu’il « ne résulte pas de l’information charges et preuves suffisantes contre Valentin Somassè ».

Face à la presse ce jeudi 9 juin 2016 au Chant d’oiseau, l’innocenté Valentin Somassè a salué la justice béninoise qui l’a délivré de ce qu’il appelle « un montage politico-judiciaire » du régime Yayi. « Je salue la justice béninoise qui a prononcé le 06 mai un non-lieu général dans l’affaire montée de toutes pièces qu’il a été convenu d’appeler affaire Somassè » a-t-il déclaré avant de rappeler ce qui s’était passé.

Le crime contre Somassè

Le début du feuilleton Somassè remonte à octobre 2012. « Souvenez-vous…, le 18 octobre 2012, j’ai été arrêté et déféré à la prison civile de Cotonou, sans aucune plainte initiale ni de l’ Etat ni de la Banque africaine de développement (Bad) au service desquels j’étais en tant que Coordonnateur national du Pafilav » a rappelé M. Somassè. En fait explique-t-il, c’est « une cabale politico-judiciaire montée de toutes pièces pour me faire accuser d’avoir détourné 193.614.816 F Cfa ». Cette somme poursuit, l’ancien coordonnateur, représentait « les dépenses normales nécessaires sur les fonds Bad » et « une part de la contribution de l’Etat béninois au projet ». Alors qu’ en juin 2012, la revue à mi-parcours du projet, revue conjointe réalisée par la Bad et le Bénin, décerne son « satisfécit à la bonne gouvernance du projet », contre toute attente, c’est le procureur Justin Gbènaminto qui convoque le coordonnateur qui finira en prison très rapidement. Valentin Somassè dit avoir été convoqué sur la base d’une « lettre dépassée, ordinaire » et sans avoir été entendu sur la question « fait déposer à la prison civile de Cotonou » avant qu’on ne lui demande des explications. Le désormais blanchi indique qu’il aura fallu des mois pour que les preuves qu’il a apportées lui valent une mise en liberté provisoire le 21 mars 2013 et enfin le non-lieu prononcé par le juge le 06 mai dernier. En terme clair ajoute-t-il « la justice a confirmé depuis un mois ce que j’ai toujours clamé, à savoir que les fonds de ce projet n’ont jamais été ni détournés ni volé sous ma gouvernance ».

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Pardon et réparation

Malgré la douleur vécue, Valentin Somassè qui a enregistré beaucoup de dommages de même que sa famille et son épouse décédée pendant ce feuilleton, annonce qu’il pardonne. Toutefois, il réclame un minimum de réparation. « Je leur pardonne ici et maintenant le mal qu’ils ont fait à ma modeste personne et à ma famille. Mais la nation doit réparer les torts commis » a-t-il dit. Les conditions de la résiliation de son contrat de Coordonnateur national du Pafilav n’ayant pas été légales, il réclame sa reconduction à son poste. « Par courrier reçu au ministère en charge de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche le 07 août 2013, j’ai formellement demandé ma reprise de fonction en tant que Coordonnateur national du Pafilav. C’est le moins que l’Etat puisse faire pour réparer un crime commis en son nom par des mains invisibles tapis dans les allées du pouvoir d’alors. » a fait savoir l’honorable selon qui, croupissent en prison, « des paysans, des artisans et de pauvres citoyens sans défenses emprisonnés pour délit de proximité avec l’opposition » au régime Yayi

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