Bénin : Quatre grandes mesures proposées pour maîtriser le phénomène de la drogue

Prioriser la prévention du phénomène de drogue à travers un accent accru sur l’éducation à la base, repenser le traitement et la réinsertion sociale des toxicomanes en y intégrant la médecine traditionnelle, revisiter les bases légales de la répression en l’adaptant aux réalités actuelles sont entre autres les principales mesures proposées aux termes d’une recherche-action menée au Bénin en juillet 2015.

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C’était dans le cadre du projet analyses prospectives des situations sociales du Bénin de l’Association Béninoise de Droit Constitutionnel soutenu par OSIWA. Considéré comme une zone de transit pour les stupéfiants en Afrique de l’ouest selon un rapport du Département d’Etat des Etats-Unis d’Amérique en date du 4 mars 2002 ; treize ans plus tard la situation n’a nullement changé et bien au contraire la cible de la drogue s’est élargie au Bénin.

Aujourd’hui, on constate que des jeunes s’adonnent de plus en plus aux drogues ou à la vente de drogue. Dans le groupe des usagers, on distingue : des déscolarisés, des camionneurs, des étudiants, des élèves, des artistes, des ouvriers etc. Pour la plupart, ce sont des personnes dont l’âge varie entre 22 ans et 42 ans.  

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Malgré toutes les précautions prises pour prévenir et réprimer le phénomène de la drogue, le Bénin n’est pas encore à la hauteur des défis. Les réseaux de l’économie de drogue se structurent autour de de grands hommes d’affaires, de diplomates, d’artistes relayés par des passeurs intrépides qui ne tarissent pas d’ingéniosité dans le transport et l’approvisionnement des marchés  locaux qui ne cessent de s’agrandir.

Face la sophistication des stratégies utilisées par les trafiquants d’une part et les connivences qui se notent parfois entre forces de sécurité et milieux de la drogue d’autre part, les politiques publiques de lutte contre la drogue peinent à faire la preuve de leur performance théorique.

Afin de contrer la dynamique de la drogue, la recherche-action esquisse ici quelques mesures stratégiques. Elles prennent en compte tout le système de la lutte antidrogue en replaçant l’homme au cœur de la solution.

Il en ressort que les drogues dites dures qui regroupent le chanvre indien, la cocaïne, les méthanphétamines, héroïne et, dans une certaine mesure, le tramadol continuent de transiter par les villages et villes béninois. Le chanvre indien encore appelé cannabis est produit localement. Des exploitations de cannabis existeraient au niveau des départements de l’Atacora, de la Donga, des Collines (Arrondissement de Kaboua, Commune de Savè) et de l’Ouémé-Plateau, notamment dans les Communes de Pobè, Sakété, et de Kétou.

En même temps que le Bénin en importe, il constitue également un fournisseur de chanvre indien pour les pays limitrophes. Ces pays constituent aussi des sites de prolongement du trafic surtout des drogues dures. Parmi ces dernières, on a la cocaïne et l’héroïne qui sont fournis par des pays d’Amérique du Sud, d’Asie et majoritairement des pays dits du triangle d’or (Afghanistan, Birmanie, Laos). Les méthanphétamines, quant à elles, seraient fabriquées dans les pays comme le Nigéria, le Gabon et le Mali. En ce qui concerne le tramadol, il serait fait en Inde.

Malgré les nombreux dispositifs sécuritaires, ces variétés de drogues circulent dans de nombreux pays destinataires dans le monde y compris les Etats européens, les Etats-Unis etc. présentés comme de grands consommateurs. De 2011 à 2014, l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Drogues et des précurseurs (OCERTID) a procédé à la saisie de 58013,302 kilogrammes de drogues toutes catégories confondues

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