Idrissou Bako interpelle le gouvernement sur les affrontements meurtriers à Guéné

Le député Idrissou Bako, élu de la première circonscription électorale comprenant Malanville, commune dans laquelle a eu lieu le drame de Guéné qui a conduit à près de la vingtaine de morts, vient d’interpeller le gouvernement par rapport à sa politique pour une meilleure cohabitation entre agriculteurs et éleveurs.

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Déjà lors de la plénière d’hier à l’Assemblée nationale, ce dossier a suscité de vifs débats à l’hémicycle suite à l’observation ou non d’une minute de silence en mémoire des disparus de ce drame de Guéné. L’élu de la première circonscription électorale a confirmé le chiffre de 17 morts avant de préciser que l’observation de la minute de silence est vraiment nécessaire et opportune.

Selon lui, lors des débats sur l’orientation du budget 2017, il aurait déjà posé ce problème entre agriculteurs et éleveurs. Mais, l’honorable Idrissou Bako dira toutefois que plusieurs de ses collègues reconnaissent la pertinence de ce problème récurent. « Et ça doit être une préoccupation pour nous tous, de tous les élus du peuple » affirme le député de Malanville. Pour terminer son intervention, il annonce le dépôt d’une question orale avec débat sur le sujet afin que le gouvernement prenne ses responsabilités par rapport à cette question²

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Question orale avec débat au gouvernement

Objet : démission du gouvernement face au problème de certaines minorités

Au Bénin, le secteur agricole constitue le principale source de création de richesse. Plus de 60% des actifs masculins et 35,9% des actifs féminins réellement occupés exercent une profession agricole. La contribution de ce secteur au PIB est de l’ordre de 34,3%. La production végétale y est prépondérante et intervient en moyenne pour 24,1% tandis que les productions animales et halieutiques y contribuent respectivement pour 5,9% et 4,2%.

Au sein de la frange de population qui mène ces activités, nous retrouvons les peulhs, une ethnie qui est incontestablement celle qui mène l’élevage depuis les temps ancestraux. L’élevage de par son passé est aussi tributaire de la terre voire l’espace pastorale autant que la production végétale. Mais aujourd’hui les techniques culturelles intensives entrent en conflit avec les espaces pastoraux jadis utilisés par les éleveurs pour mener leur activité.

Cet état de chose dénote de ce que depuis plus de deux décennies, les gouvernements qui se sont succédés à la tête de notre pays ont relégué au second rang le sous-secteur de la production animale au profit de la production végétale.

Cette démission de l’Etat dans le soutien du groupe socio-culturel Fulbé entraine de lourdes conséquences pour la population à la base.

-Sur le plan économique, la contribution de la production animale au PIB ne représente que le quart (1/4) de celle de la production végétale. Situation qui oblige le Bénin aujourd’hui à être dépendant des pays frontaliers comme le Burkina-Faso et le Niger pour la consommation de la viande et à recourir aux viandes importées congelées pour subvenir aux besoins en protéines alimentaires de la population.

-Sur le plan socio-culturel, le manque de programme tenant compte des spécifités de ce groupe socio-culturel expose les Fulbé à l’ignorance, à l’anaphabétisme, à l’inoccupation livrant ainsi les jeunes à la délinquance pour subvenir à leurs besoins, parce que chassés des espaces pastoraux par les agriculteurs. C’est ce qui explique aujourd’hui les récurrents conflits entre agriculteurs et éleveurs dont la conséquence est la stigmatisation des Peulhs.

La représentation nationale prie le gouvernement de fournir des réponses précises aux questions suivantes :

1-Quels sont les programmes de développement qui contribuent au développement du sous-secteur de la production de viande et de lait ?

2-Quelle est la politique du gouvernement permettant une meilleure cohabitation entre agriculteurs et éleveurs dans nos villages et communes respectifs ?

Cotonou, le 08 juillet 2016
He Idrissou Bako

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